Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

CITATIONS - Page 108

  • Tony Duvert

     

    Baby Boom :  Né en 1945, j'ai cultivé l'étrange conviction d'appartenir à la première génération d'hommes civilisés qu'il y aurait sur la terre : finies la guerre, la religion, les censures, la violence, les tyrannies, l'injustice, le racisme, la misère et la faim. Je cherche où, par qui, cette atroce illusion m'a été inculquée. Je ne trouve sérieusement que... le Journal de Mickey !

     

    in Abécédaire malveillant

     

     

     

  • Edward Albee

     

    GEORGE  Nous grattons tous des étiquettes, ma petite fille… Et quand on a gratté la peau, quand on a percé le cuir, toute la graisse, fouillé à travers les muscles et farfouillé à travers les organes (à NICK)… quand ils existent encore… (à HONEY) et quand on arrive enfin jusqu’à l’os… vous savez ce qu’on fait ? HONEY (très intéressée)  Non. GEORGE  Quand on arrive à l’os, il y a encore tout un travail à faire. (Il pointe un doigt, un léger temps, sadique.) Hé !... c’est qu’à l’intérieur de l’os il y a quelque chose qui s’appelle… la moelle… et c’est la moelle qui est bonne, délicieuse !... C’est ça qu’il faut extraire.

     

    in Qui a peur de Virginia Woolf

     

     

     

  • Thomas Vinau

     

    Je ne sais pas si tout ce bordel que j'entrepose dans ta cervelle avec confusion et douceur t'aidera un jour dans quelque chose. Je ne sais pas si c'est des bâtons ou des roues que je te goupille et si ce n'est pas déjà fait, tu ne vas pas tarder à comprendre qu'il y a ceux qui ne comprennent rien et ceux qui se trompent, que la vie est douce et immonde, qu'il faut être bon parce que rien n'est juste, qu'on fait avec ce qu'on ne sait pas faire et que tous les hommes, moi le premier, toi le premier, sont des prairies dégénérées.

     

     

     

  • Paul Verlaine



     Le bruit des cabarets, la fange du trottoir

    Le bruit des cabarets, la fange du trottoir,
     Les platanes déchus s'effeuillant dans l'air noir,
     L'omnibus, ouragan de ferraille et de boues,
     Qui grince, mal assis entre ses quatre roues,
     Et roule ses yeux verts et rouges lentement,
     Les ouvriers allant au club, tout en fumant
     Leur brûle-gueule au nez des agents de police,
     Toits qui dégouttent, murs suintants, pavé qui glisse,
     Bitume défoncé, ruisseaux comblant l'égout,
     Voilà ma route - avec le paradis au bout.

     

     

     

  • Pascal Ulrich

     

     

    Des coulisses à blabla

    D’importance planétaire

    Puisque c’est diffusé

    Sur télé-tromblon

    Et radio-matraquage

    Aussi souvent

    Que tout le temps

    Même

    Tout ce bourrage de crânes

    Spectaculairement

    Amené

    Dans la petite pièce du fond

    S’éjacule le néant.

     

     

    extrait de « je me mouille et je glisse et me trisse »

    in l’éclairage viendra de la nuit, plaquette made in Traction-Brabant 50, février 2013

     

     

     

  • Saïd Mohamed

     

    Revenir sur ton ventre noyer ma détresse à l’hôtel des carnages

    en soudoyant le gardien de nuit

    après une errance de bar en bar

    pour resquiller la lumière

     

    in L'éponge des mots

     

     

     

  • Marguerite Yourcenar

     

    Fonder des bibliothèques, c'était encore construire des greniers publics, amasser des réserves contre un hiver de l'esprit qu'à certains signes, malgré moi, je vois venir.

    in Mémoires d'Hadrien  

     

     

     

  • Ernst Meister

     

    Mélancolie

    Et toute parole est adieu,
     lancé à travers la porte de la maison des morts,
     où chante une tête d'ossements,
     où des doigts d'ossements jouent
     la vieille romance :

    Livide - la face interne de la rouge enveloppe de la
     pomme,
     Plus livide encore l'enfant sur la marche de pierre,
     quand tombe le soir et qu'il tremble,
     ne sait pas où partit sa mère,
     qui pleurait et répète sans cesse,
     que son sang coule,
     qu'elle s'évide... s'écoule... s'éva...

    Vous les êtres, où êtes-vous, qui tenez les mots,
     nous tenez ?
     Vous les anges ? - les anges gisent en leur cercueil,
     empoussiérés de la neige des soupirs.
     Ils gisent dans cette autre salle de la maison,
     où des doigts d'ossements jouent la 
      vieille romance :

    Livide - la face interne de la rouge enveloppe de la pomme...



    in L’Étoile du possible

    traduction de l’allemand par Denis Thouard et Françoise Lartillo