Saïd Mohamed
Être au monde avec ses pertes de lumière, des voiles trouées
et ces haubans qui sifflent au moindre vent
in L'éponge des mots
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Être au monde avec ses pertes de lumière, des voiles trouées
et ces haubans qui sifflent au moindre vent
in L'éponge des mots
L’espoir est le combustible que les hommes brûlent pour pouvoir vivre.
in 1Q84, Livre 3 : Octobre-Décembre
Des coulisses à blabla
D’importance planétaire
Puisque c’est diffusé
Sur télé-tromblon
Et radio-matraquage
Aussi souvent
Que tout le temps
Même
Tout ce bourrage de crânes
Spectaculairement
Amené
Dans la petite pièce du fond
Là
Où
S’éjacule le néant.
extrait de « je me mouille et je glisse et me trisse »
in l’éclairage viendra de la nuit, plaquette made in Traction-Brabant 50, février 2013
Revenir sur ton ventre noyer ma détresse à l’hôtel des carnages
en soudoyant le gardien de nuit
après une errance de bar en bar
pour resquiller la lumière
in L'éponge des mots
Je veux voir la lune crevée
Serrée aux dents de la nuit
Fonder des bibliothèques, c'était encore construire des greniers publics, amasser des réserves contre un hiver de l'esprit qu'à certains signes, malgré moi, je vois venir.
in Mémoires d'Hadrien
Mélancolie
Et toute parole est adieu,
lancé à travers la porte de la maison des morts,
où chante une tête d'ossements,
où des doigts d'ossements jouent
la vieille romance :
Livide - la face interne de la rouge enveloppe de la
pomme,
Plus livide encore l'enfant sur la marche de pierre,
quand tombe le soir et qu'il tremble,
ne sait pas où partit sa mère,
qui pleurait et répète sans cesse,
que son sang coule,
qu'elle s'évide... s'écoule... s'éva...
Vous les êtres, où êtes-vous, qui tenez les mots,
nous tenez ?
Vous les anges ? - les anges gisent en leur cercueil,
empoussiérés de la neige des soupirs.
Ils gisent dans cette autre salle de la maison,
où des doigts d'ossements jouent la
vieille romance :
Livide - la face interne de la rouge enveloppe de la pomme...
in L’Étoile du possible
traduction de l’allemand par Denis Thouard et Françoise Lartillo
Dans la nuit de printemps
La lune
En fleurs.
in La Tête couronnée et autres poèmes
L'aube - Chante l'alouette. -
Le ciel est un miroir d'argent
Qui reflète des violettes
in La Tête couronnée et autres poèmes
Pas de gloire à se combler d’alcool
Pour s‘inventer des cataplasmes.
Boire encore et tordre le cou aux sortilèges.
Capitaine au long cours veillant sur l’histoire du hasard.
Taillader son chemin dans l’aventure de rues lisses.
in L'éponge des mots
Des éclats de possibles,
des bribes de rien dans le silence résorbé des villes
et des hommes de papier mâché
au bar des illusionnistes.
in L'éponge des mots
NE SUCCOMBEZ JAMAIS AU DESESPOIR, IL NE TIENT PAS SES PROMESSES
Je ne possède strictement rien. Sauf mon âme.
in 1Q84, Livre 2
À mes lèvres je porte ces verdures,
Ce gluant jugement de feuilles,
Cette terre parjure, mère
Des perce-neige, des érables, des chênes.
Vois comme je deviens aveugle et fort
De me soumettre aux modestes racines,
Et n'est-ce pas trop de splendeur
Aux yeux que ce parc fulminant ?
Les crapauds, telles des billes de mercure,
Forment un globe de leurs voix nouées,
Les rameaux se changent en branches
Et la buée en chimère de lait.
30 avril 1937
(traduit par Philippe Jaccottet)
Combien de taureaux dans les ruelles de l’errance où je cherche Marie-Juana au visage d’enfance abîmé par les matelots de Sydney, Vancouver et Brest-Recouvrance. Combien de taureaux fous derrière mon front de rêveur. Combien de vers dans la sombre tombe où repose mon ami. Combien de clous enfoncés dans ce cercle rouge mon coeur. Combien de prophètes et de sourciers au bout des déserts. Je cherche Marie-Juana une femme sans âge, elle est sorcière du monde des légendes des pays verts. Elle est l’hostie sur mes lèvres et la lampe à huile au fond de mes yeux. Combien de taureaux aveugles et combien de feux et combien de morts dans des guerres pour d’obscures îles.