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CITATIONS - Page 109

  • Luis Sepúlveda

     

    « - Ce violon, quand l’avez-vous perdu, l’ami ?

    - Qui vous a dit ça ? Je ne peux pas l’avoir perdu puisque je ne l’ai pas encore trouvé, déclare t-il dans une nouvelle démonstration de logique écrasante. »

     

    in Dernières nouvelles du Sud

     

     

  • Ossip Mandelstam


    Armé de la vision des guêpes étroites
     Qui sucent l'axe de la terre, l'axe de la terre,
     Je pressens tout ce qu'il m'a fallu connaître,
     Je m'en souviens par cœur et vainement.

    Et je ne dessine pas, ne chante pas,
     Ne guide pas l'archet à la voix noire:
     Je me contente de boire la vie et j'aime
     À envier les guêpes fortes et rusées.

    Oh, qu'un jour vienne, n'importe quand,
     Où la piqûre de l'air et la chaleur de l'été
     M'obligent, une fois franchis soleil et mort,
     À entendre l'axe de la terre, l'axe de la terre.

    8 février 1937

     traduit par Jean-Claude Schneider

     

     

     

     

  • Black Elk, Sioux-Oglala

     

    La deuxième paix est celle qui se crée entre deux individus, la troisième et celle qui soude deux nations. Mais au-dessus de tout cela il vous faut comprendre que la paix ne sera pas possible entre les nations tant qu’on ne sera pas convaincu que la véritable paix – comme je l’ai souvent dit – se trouve au cœur même de l’âme humaine.

     

     

     

  • Edmond Jabes

     

    Je suis à la recherche d’un homme que je ne connais pas,
     qui jamais ne fut tant moi-même
     que depuis que je le cherche. A-t-il mes yeux, mes mains
     et toutes ces pensées pareilles
     aux épaves de ce temps ?

    Saison des mille naufrages,
     la mer cesse d’être la mer,
     devenue l’eau glacée des tombes.
     Mais, plus loin, qui sait plus loin ? 
     


     in Chansons pour le repas de l’ogre (1943-1945)

     

     

  • Roberto Juarroz

     

     Tandis que tu fais une chose ou l'autre,
     quelqu'un est en train de mourir.

    Tandis que tu brosses tes souliers,
     tandis que tu cèdes à la haine,
     tandis que tu écris une lettre prolixe
     à ton amour unique ou non unique.

    Et même si tu pouvais ne rien faire,
     quelqu'un serait en train de mourir,
     essayant en vain de rassembler tous les coins,
     essayant en vain de ne pas regarder fixement le mur.

    Et même si tu étais en train de mourir,
     quelqu'un de plus serait en train de mourir,
     en dépit de ton désir légitime
     de mourir un bref instant en exclusivité.

    C'est pourquoi si l'on t'interroge sur le monde,
     réponds simplement : quelqu'un est en train de
     mourir.

    in Poésie verticale, traduit par Roger Munier

     

     

  • Anaïs Nin

     

    Je suis une exaltée qui ne comprend la vie que lyriquement, musicalement avec des sentiments beaucoup plus forts que la raison. J’ai une telle soif de merveilleux, et seul le merveilleux a de la puissance sur moi. Le reste, quand je ne peux plus le transfigurer en merveilleux, je le laisse. La réalité ne m’en impose pas. Je ne crois qu’à l’ivresse, qu’à l’extase, et quand la vie ordinaire m’entrave, je m’en échappe par un moyen ou par un autre. Plus de murs.

     

     

     

  • Vera Feyder

     

    je garde d’un narval la longue dent

    sorcière et je monte sur boucle

    l’anneau blanc des atolls

    à mes doigts coraliers

     

    Pour moi tout est dérive

     

    in Corps seul amer

     

     

     

     

  • Anaïs NIn

     

    Solitude. Je recherche cette division en moi. Je recherche cette tension et ces multiples directions dans ma vie. C’est là l’expression véritable de mon moi. Lorsque je marche seule pendant des heures, je m’accepte telle que je suis. Je ne m’interdis rien et ne laisse pas les autres m’interdire quoi que ce soit. Obéissance au mystère que le journal s’emploie seulement à décrire et non pas à expliquer. 

     

     

     

  • Héloïse Combes

     

    Voici mes dessous blancs,

    Symboles de ma mue.

    Je n’en ai plus besoin,

    Maintenant je vais nue.

    Je vais par les forêts

    De charmes et châtaigniers,

    Je fuis par les clairières,

    Je fraie par les rivières

    Pour tenter d’apaiser

    Le phosphore à mon front,

    Pour chérir et cacher

    Le tendre et rude affront.

    Non, je ne suis plus femme

    Et pourtant je suis Vive.

    Tu as tué la femme…

    À présent je suis Vouivre !

     

    18 août 2012