Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

CITATIONS - Page 106

  • Anais Nin

     

    Toujours et partout, un morceau de moi-même qui vogue à la dérive, déconnectée, tragiquement rebelle, comme un morceau de puzzle qui n’aurait pas sa place dans le décor. 

     

     

  • Jack Kerouac


     127ème Chorus (Mexico City Blues / 2)

    Nul ne connaît l’autre côté
     de ma maison,
     Mon coin où je suis né,
     guitares poussiéreuses
     De ma pauv’e p’tite rue fatiguée
     où mes petits pieds
     Piétinaient et cajolaient
     mes sœurs tandis
     Que j’attendais le coucher de
     l’après-midi le cri
     De maman me ramenant au
     centre-dîner tendre
     corde choral à linges tortillas
     et haricots,

    Ce Pur Pays de Miel,
     de Mominou,
     Où j’ai vécu il y a une
     myriade de millions
     D’incalculables
     éons passés
     Quand blanc quand joyeux
     était aussi
     Centre du lac lumière

     

     

     

  • Anaïs Nin

     

    L’une s’éprend des mystiques et l’autre des terriens, fougueux et guerriers. Et donc, ce soir j’accepte cette division, cette scission et j’ai laissé couler les deux courants. 

     

     

  • Henri Michaux



    Prince de la nuit

    Prince de la nuit, du double, de la glande
     aux étoiles,
     du siège de la
     Mort,
     de la colonne inutile,
     de l'interrogation suprême.

    Prince de la couronne rompue
     du règne divisé, de la main de bois.

    Prince pétrifié à la robe de panthère.
     Prince perdu.

    1937

     

     

     

  • Hermann Hesse

     

    Si la majorité a raison, si cette musique dans les cafés, ces divertissements de masse, ces êtres américanisés aux désirs tellement vite assouvis représentent le bien, alors, je suis dans l'erreur, je suis fou, je suis vraiment un loup des steppes, comme je me suis souvent surnommé moi-même ; un animal égaré dans un monde qui lui est étranger et incompréhensible.  

    in Le Loup des Steppes

     

     

     

  • Luis Sepúlveda

     

    Les Benetton prétendaient apporter le progrès dans la région. Ils y ont apporté les clôtures en fil de fer barbelé, empêché la transhumance des gauchos et des rares espèces sauvages encore existantes, imposé des bornes absurdes dans une région où le ciel et la terre sont les seules limites. 

     

    in Dernières nouvelles du Sud

     

     

     

  • Pierre Emmanuel

     

    Chien noir qui sors de la muraille ensanglantée  reviens flairer leurs derniers pas, ô hurle encore à la Mort dans le cirque sourd de nos années !  Le tueur dit : sautent les crânes ! et les crânes  font sauter avec eux le ciel. Le tueur dit :  la grenade, en plein tas ! et le volcan éclate  éclaboussant les murs de flamme et de pensée.  Le tueur dit : brûlez ! et les os de la terre  craquent dans son rictus haineux. Le tueur dit :  que le vent fasse place nette ! et le vent vient  docile, éparpiller les cendres. Le tueur  dit : RI-EN, il n’y a RI-EN. Mais si, tueur  il y a ce chien qui se souvient de toi, ton âme  de désespoir aboie sans trêve en ce chien noir.

     

    in Tristesse Ô ma Patrie, 1946

     

     

     

  • Jany Pineau

     

    Décalée

    Un peu

    En rade

    Tendue

     

    Déboussolée

     

    Malgré ce qui va droit

     

     (...)

     

    Il est temps d'aller

     

    D'aller noircir

    Les petits matins froids

     

     

    in En train de dérailler

     

     

     

     

  • Ossip Mandelstam



     À mes lèvres je porte ces verdures,
     Ce gluant jugement de feuilles,
     Cette terre parjure, mère
     Des perce-neige, des érables, des chênes.

    Vois comme je deviens aveugle et fort
     De me soumettre aux modestes racines,
     Et n'est-ce pas trop de splendeur
     Aux yeux que ce parc fulminant?

    Les crapauds, telles des billes de mercure,
     Forment un globe de leurs voix nouées,
     Les rameaux se changent en branches
     Et la buée en chimère de lait.

    30 avril 1937 
    traduit par Philippe Jaccottet)