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CITATIONS - Page 112

  • Saïd Mohamed

     

    nous ne sommes pas devenus fou subitement,

    cela a demandé du temps.

     

    D’abord, on a vu l’étrange plaie

    Qu’est la joie dans les yeux des autres.

     

    in L'éponge des mots

     

     

  • Pascal Ulrich

     

    Et c’est toujours demain

    Demain demain demain

    Toujours demain

    Comme si aujourd’hui

    N’était qu’un spectre

    Un vieux rat malade

    Demain et pourquoi pas

    si celui-là m’offre

    Le jour et l’horizon

    Assez bleu pour vaincre ma nuit

     

    in Commissures », les éditions du contentieux, 1995

     

     

     

  • Muriel Modély

     

    Il était une fois une femme

    Née dans la fournaise

    Sur la peau des écailles

    Dans les veines la mer

     

    Il était une fois une femme

    Accouchée insulaire

    Sur les fentes du sel

    Des entraves aux pieds

     

    in Penser maillée

     

     

     

  • Anaïs Nin

     

    L'amour ne connaît pas de mort naturelle.

    Il meurt d'aveuglement, d'errements et de trahison,

    Il meurt de lassitude, de flétrissure et de ternissement.

     

     

     

  • Haruki Murakami

     

    Tout en ce monde est constamment en mouvement. La terre, le temps, les idées, l'amour, la vie, la foi, la justice, le mal. Tout est fluide, tout est transitoire. Rien ne reste éternellement au même endroit, sous la même forme. 

    in Kafka sur le rivage

     

     

     

  • Kazimierz Dabrowski

     

    Je vous salue névrosés !

    Parce que vous êtes sensibles dans un monde insensible, n’avez aucune certitude dans un monde pétri de certitudes

    Parce que vous ressentez les autres comme si ils étaient vous-mêmes

    Parce que vous ressentez l’anxiété du monde et son étroitesse sans fond et sa suffisance Parce vous refusez de vous laver les mains de toutes les saletés du monde, parce que vous craignez d’être prisonniers des limites du monde

    Pour votre peur de l’absurdité de l’existence

    Pour votre subtilité à ne pas dire aux autres ce que vous voyez en eux

    Pour votre difficulté à gérer les choses pratiques et pour votre pragmatisme à gérer l’inconnu, pour votre réalisme transcendantal et votre manque de réalisme au quotidien

    Pour votre sens de l’exclusivité et votre peur de perdre vos amis proches, pour votre créativité et votre capacité à vous extasier

    Pour votre inadaptation à « ce qui est » et votre capacité d’adaptation à « ce qui devrait être », pour toutes vos capacités inutilisées

    Pour la reconnaissance tardive de la vraie valeur de votre grandeur qui ne permettra jamais l’appréciation de la grandeur de ceux qui viendront après vous

    Parce que vous êtes humiliés alors que vous veillez à ne pas humilier les autres, parce que votre pouvoir immense est toujours mis à bas par une force brutale; et pour tout ce que vous êtes capable de deviner, tout ce que vous n’exprimez pas, et tout ce qui est infini en vous

    Pour la solitude et l’étrangeté de vos vies

    Soyez salués !  

     

     

     

     

     

  • Daniel Biga

     

    Il faudra que j’aille jusqu’au bout

    de celui que je ne suis pas

    pour trouver celui que je suis vraiment

    et seule la peur de perdre celui que

    je ne suis pas

    me freine et m’arrête

    « cependant tu ne peux forcer le mûrissement d’un fruit

    sans en altérer la qualité : patience »

     

     

  • Fernando Pessoa

     

    J'appartiens néanmoins à cette espèce d'hommes qui restent toujours en marge du milieu auquel ils appartiennent, et qui ne voient pas seulement la multitude dont ils font partie, mais également les grands espaces qui existent à côté. 

    in Le livre de l'intranquillité