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CITATIONS - Page 112

  • Kazimierz Dabrowski

     

    Je vous salue névrosés !

    Parce que vous êtes sensibles dans un monde insensible, n’avez aucune certitude dans un monde pétri de certitudes

    Parce que vous ressentez les autres comme si ils étaient vous-mêmes

    Parce que vous ressentez l’anxiété du monde et son étroitesse sans fond et sa suffisance Parce vous refusez de vous laver les mains de toutes les saletés du monde, parce que vous craignez d’être prisonniers des limites du monde

    Pour votre peur de l’absurdité de l’existence

    Pour votre subtilité à ne pas dire aux autres ce que vous voyez en eux

    Pour votre difficulté à gérer les choses pratiques et pour votre pragmatisme à gérer l’inconnu, pour votre réalisme transcendantal et votre manque de réalisme au quotidien

    Pour votre sens de l’exclusivité et votre peur de perdre vos amis proches, pour votre créativité et votre capacité à vous extasier

    Pour votre inadaptation à « ce qui est » et votre capacité d’adaptation à « ce qui devrait être », pour toutes vos capacités inutilisées

    Pour la reconnaissance tardive de la vraie valeur de votre grandeur qui ne permettra jamais l’appréciation de la grandeur de ceux qui viendront après vous

    Parce que vous êtes humiliés alors que vous veillez à ne pas humilier les autres, parce que votre pouvoir immense est toujours mis à bas par une force brutale; et pour tout ce que vous êtes capable de deviner, tout ce que vous n’exprimez pas, et tout ce qui est infini en vous

    Pour la solitude et l’étrangeté de vos vies

    Soyez salués !  

     

     

     

     

     

  • Daniel Biga

     

    Il faudra que j’aille jusqu’au bout

    de celui que je ne suis pas

    pour trouver celui que je suis vraiment

    et seule la peur de perdre celui que

    je ne suis pas

    me freine et m’arrête

    « cependant tu ne peux forcer le mûrissement d’un fruit

    sans en altérer la qualité : patience »

     

     

  • Fernando Pessoa

     

    J'appartiens néanmoins à cette espèce d'hommes qui restent toujours en marge du milieu auquel ils appartiennent, et qui ne voient pas seulement la multitude dont ils font partie, mais également les grands espaces qui existent à côté. 

    in Le livre de l'intranquillité 

     

     

     

  • Anthony de Mello

     

    Quand le moineau construit son nid dans la forêt, il n'occupe qu'une branche. Quand le cerf étanche sa soif à la rivière, il ne boit pas plus que son estomac ne peut contenir. Nous accumulons les choses parce que nos cœurs sont vides.

     

     

     

  • Joaquim O. Gianuzzi

     

     

    La lampe signale l’instabilité de sa robe

     Jusqu’à ce qu’elle tombe sur le lit et regagne sa chair.

     

     

     

    in Violin Obligado 

    traduit par Yvan Avena in Traction Brabant 40

     

     

     

     

  • Gilles Baudry

     

    Ne le crains pas le vide ne le supprime pas me dit la voix -et s’il ouvrait les apparences ?- Ne veuille pas combler le manque ni affranchir toute distance -si porter les stigmates de l’absence creusait le pur désir ? – Le peu, ne le méprise pas considère l’insignifiant -si passait la gloire dans les jours gris ? L’illimité dans l’ordinaire des petites heures ? – La phrase détachée, la phrase inachevée, la toile restée sur le chevalet – tout est là me dit la voix dans la sève invisible de toute croissance – 

    in Le bruissement des arbres dans les pages

     

     

  • Saïd Mohamed

     

    L’idiot va à ses ratages comme à une science exacte,

    Seule raison valable pour achever cette bouteille.

     

    Quelle autre sagesse peut évoquer un tel carnage 

     

    in L'éponge des mots

     

     

     

  • Marlène Tissot

     

    Il punaisera la lune en haut d’un building

    pêchera des sourires dans une rivière orange pulpeuse

    il fera sonner son réveil à trente-deux heures soixante-six

    pour observer la pluie de rêves filants

    il picorera l’amour dans la gorge des oiseaux

    (…)

    Et puis un soir il épousera une colombe en robe d’été

    à la lueur d’une catastrophe nucléaire ou boréale, il hésite encore à ce sujet

    mais pour l’instant, il doit

    se raser

    se doucher et

    arriver à l’heure au bureau

     

    in Celui qui essayait d’être un homme comme les autres

    Microbe n°75

     

     

     

  • Etty Hillesum

     

    Même si on ne nous laisse qu'une ruelle exiguë à arpenter,

    au-dessus d'elle il y aura toujours le ciel tout entier. 

     

    in An interrupted life: The diaries of Etty Hillesum 1941-1943