Caroline Callant
rien ne nous force à devenir
comme tous ces chiens
dressés pour la morsure
in Galop chatoyant
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
rien ne nous force à devenir
comme tous ces chiens
dressés pour la morsure
in Galop chatoyant
On relit ce qu’on a écrit sans le reconnaître.
Ivresse de la prière païenne qui se nourrit d’elle-même
À laquelle aucun parler n’est comparable.
Ce mystère ne nous appartient pas.
En bouche vient le fleuve,
Message jamais interrompu ni commencé.
in L'éponge des mots
Je ne serai jamais plus libre – je veux dire jamais plus indépendant
je veux dire jamais plus responsable de moi je veux dire jamais plus individu
je veux dire jamais plus seul qu’en ce moment
On perd le sens du vivre quand
La pensée s’emballe
Le mental tournant à vide voudrait rentabiliser
le moindre geste hiérarchiser chaque action
Ainsi vient l’impression de « perdre son temps »
alors qu’on perd seulement le sens du vivre
Comment apprécier l’insolence des moineaux
et convaincre l’ombre du bien-fondé de la lumière
Survivre aux ratages de l’existence et à cette nostalgie qui éreinte.
in L’éponge des mots
L’amour avec la peur l’amour stérile l’amour sans amitié l’amour injuste par manque insuffisance que ce soit dans un lit un nid dans les buissons l’amour s’il n’est pas expansion universelle dans chaque fibre de matière chaque rayon de conscience l’amour sans amour est inutile
in L’Amour d’Amirat
De la forme sans contours appellée « rien »
Nous connaissons l’existence
depuis les temps anciens.
tes mains plus belles qu’une source
ton visage incertain et fuyant
je voyais tout je te voyais
partout où le jour recommence
in passé simple
Toutes les conquêtes
Sont des fosses
Communes
in Opus Incertum
Les enchanteurs pourrissent au fond des tranchées.
in Souffles
Pris dans la tourmente des loups dépouillés
Qui guettent l’étrange et le dérisoire.
Partout avec ces mots de pauvre, aller
Dans la perception des miroirs
En traversant sur les passages cloutés.
in L'éponge des mots
On vous demande des actes, des preuves, des œuvres, et tout ce que vous pouvez produire, ce sont des pleurs transformés.
in Pensées étranglées
J’ai connu les ventres outragés et le rire des singes,
L’ombre du feu avec dans la bouche
Les cendres des morts comme seule preuve de vie
Et combien de corbeaux, de singes, de najas,
D’étranges banyans et d’immenses
Oiseaux de nuit.
in L’éponge des mots
Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître
et dans ce clair-obscur surgissent les monstres.
Il vous faut rester là longtemps
Jusqu’à que ce que cette barque qui est vous
Prenne âge de toute part
Et le chant cèdera
Qui vous retenait au monde.
in Triptyque du veilleur