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CITATIONS - Page 159

  • Ryokan

     

    au onzième mois, l'hiver est sombre,
    la pluie et la neige sont abondantes
    mille montagnes, une même couleur
    dix mille sentiers, de rares passants
    mes voyages d'autrefois sont tous devenus des rêves
    ma porte en herbes bien fermée,
    toute la nuit brûle une bûche de bois blanc
    tranquillement je lis les poèmes des anciens

     

     

     

  • Lu Yu (1125-1210)


    je balaie le sol, allume de l'encens et ferme la porte pour dormir
     la natte, comme des rides dans l'eau, la tenture comme de la fumée
     ici en étranger, je me réveille, où suis-je?
    je soulève le store de la fenêtre à l'ouest, les vagues rejoignent le ciel

     

     

  • Patrick Devaux

    humains

     

     il y avait

     du monde

     dans les cercles

     le long des routes

      

    ou alors

     il y avait

     

     comme

     ce désir

      

    de retourner

     à Stonehenge

     

    in Ecailles de nuit

     

     

     

     

  • Jean Joubert

     

    Ah ! Nuit plus que nuit,

     Parfum de gouffre

     Et souffle bas d’un spectre.

     

     Et l’égaré,

     Au creux de l’insomnie,

     Supplie en vain le coq

     De convoquer le jour.

      

     in Eternité de la rose

     

     

     

  • Su Tung po (XIème s.)

     

    décrivant ce qui se passe

     
    bientôt la fin des prunes jaunes, le son de la pluie se fait rare
     le sentier est couvert de mousse, le vert gagne mon vêtement
     un vent violent se lève, la petite fenêtre n'a pas été fermée à temps
     pétales de fleurs et manuscrits de poèmes ensemble s'envolent

     

     

  • Wang Wei (701-761)

     la villa de la rivière Wang

     
    bientôt un an que je ne me suis rendu sur la montagne de l’est
     de retour juste aux semailles des champs au printemps
     sous la pluie la couleur verte des herbes semble teinte
     au-dessus de l’eau les fleurs rouges des pêchers sont sur le point
        de s’enflammer
     Yu lu, le moine mendiant, érudit des soûtras,
     et le Vieux bossu, le sage du village !
     je m’habille à la hâte, sandales à l’envers, pour aller les voir
     joyeux ensemble nous parlons, nous rions, devant mon humble porte



     in le plein du vide

     

     

  • Poème de Lu Tung (IXème s.), surnommé le "Fou du thé"

     

    la première tasse humecte lèvres et gosier
     la deuxième tasse chasse solitude et mélancolie
     la troisième tasse va fouiller mes entrailles desséchées
     n'y trouvant que cinq mille rouleaux d'écrits
     à la quatrième tasse transpire une légère sueur
     les contrariétés de toute ma vie,
     par tous les pores de ma peau, se dissipent
     la cinquième tasse purifie chair et os
     la sixième tasse me fait communier avec les immortels
     la septième tasse, peut-être n'aurais-je pas dû la boire
     aussitôt un vent frais naît sous mes aisselles

     

     

  • Tao Yuan ming (4ème s.)

     

    consultant le Classique des montagnes et des mers

     

    c'est le début de l'été, herbes et arbres poussent
     les arbres prospères qui entourent la maison étendent leur ombrage
     les oiseaux se réjouissent d'y trouver refuge
     j'aime ma hutte moi aussi
     comme j'ai déjà labouré et même semé,
     j'ai du temps pour lire mes livres
     mon allée est à l'écart, loin des grandes avenues,
     même les carrosses des vieux amis font demi-tour
     joyeux je bois le vin printanier,
     et cueille des légumes dans le potager
     une pluie légère vient de l'est,
     un bon vent arrive avec elle
     je feuillette l'Histoire du roi de Chou,
     promène mon regard sur les gravures des montagnes et des mers
     le temps de baisser la tête et de la relever, j'ai parcouru l'univers
     pour se réjouir, que faut-il de plus ?