Hosai (1885-1926), "celui qui a lâché prise"
on voit un peu
la mer
par la petite fenêtre
in sous le ciel immense sans chapeau
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on voit un peu
la mer
par la petite fenêtre
in sous le ciel immense sans chapeau
On a beau contre eux
Multiplier les prisons
Mobiliser les censures
Les mots…
Il y a déjà plus assez de baillons
Les garrots font défaut
Et jaillissent à nouveau comme un fleuve
Les mots…
in A Marcos Ana - Encres Vives n°41 (1964)
ce que c'est
au fond je l'ignore, pourtant
de gratitude mes larmes coulent
Un jour
Je réaliserai une mosaïque
Tout en éclats
de rire
in Voici venu le temps des larmes
Nous deux dans la tourmente d’un sentier périlleux, cernés par la marée montante de la nuit, de toute part assaillis par des chimères, donnons-nous la main. Voilà un ciel entier qui s’entrouvre et nous inonde.
in L’immobile serti de griffes
Voici l’essence du tragique : l’impuissance du geste, la passivité
De celui qui se refuse, à lui-même avant d’en priver les autres,
Ce qu’il devrait aimer sans contrepartie, le geste de la minute
Et l’oubli du geste, de la minute et de tout le reste,
Pour une joie partagée, sans préjugés, ni regrets, ni même pitié de soi.
in cobra sous le chant, médusé, dansant, conquis pour un instant…
La chute ?
Contempler le devenir, sans le braver.
Et qu’importe ce qui nous est dû.
Le ressentiment n’est que repli sur soi.
in cobra sous le chant, médusé, dansant, conquis pour un instant…
Qui écrit
M’écrit
Mystérieuse
Instance
Qui n’est
Qu’une absence
De nom
in L’hostilité mortelle de l’inconnu
Accroitre le territoire de sa voix, à la force d’une conscience opiniâtre. On ne sait jamais la saveur d’un songe, la surprise d’une perle noire de courses tardives, au cœur de la forêt qui envoûte et enveloppe, comme une armure d’écorces et de murmures. Là-haut, derrière chaque ronce, chaque pierre, chaque brin d’herbe, un monde qui s’impatiente.
in L’immobile serti de griffes
Je suis le cauchemar littéraire qui te guette du fond d’une poubelle.
in Le projet terreur
La piste comme au cirque. Un grand rond plein d’accessoires.
Des bêtes féroces, des jongleurs, des clowns, des illusionnistes.
Des néons éblouissants jour et nuit. La piste mais sans sciure,
Sans bravos. Déguisements blancs, bleus, noirs, gris, verts,
Uniformes de flic, de matons, de trouffions, de pompiers,
Complets, gris, noirs, bleus, cols blancs des servitudes
in Crispations
Ensemble vide
Pris aux mots des faiseurs de miracles,
Collé aux murs de leurs phrases lisses,
Au dérisoire bancal du sens abâtardi,
Avenir inexistant,
Entre-deux virtuel,
Passerelle d’ondes multicolores
Sur laquelle vous boitez en aveugle,
Sanglés dans les reflets,
Dormant les yeux ouverts.
in Crispations
Barbelés, miradors, camps de tôle,
Des ventres affamés, des noyés,
Un océan de noyés,
Des électrocutés,
Des cadavres,
Des montagnes de cadavres
Occultés.
Des portes, des cadenas, des serrures.
Pas de clé, pas de clé, pas de clé.
in Crispations
Et chaque jour
Qui commence
Dans sa clarté
Lustrale
M’infuse
Au plus profond
De l’être
Comme
Un accord secret
Avec les pulsations
Infinies
De l’univers
in L’hostilité mortelle de l’inconnu
Au carrefour à cent bras,
Rien n’est droit et tout penche.
Et pourtant,
On y va,
Sans jamais se tromper,
Car une lumière noire scintille,
Au fond des yeux fermés.
in Crispations