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CITATIONS - Page 161

  • Jean Gédéon

     

    Barbelés, miradors, camps de tôle,

     Des ventres affamés, des noyés,

     Un océan de noyés,

     Des électrocutés,

     Des cadavres,

     Des montagnes de cadavres

     Occultés.

     

     Des portes, des cadenas, des serrures.

       

    Pas de clé, pas de clé, pas de clé.

     

       in Crispations

     

     

  • Bernard Mazo

    Et chaque jour

    Qui commence

     

    Dans sa clarté

    Lustrale

     

    M’infuse

    Au plus profond

    De l’être

     

    Comme

    Un accord secret

     

    Avec les pulsations

    Infinies

    De l’univers

     

     

    in L’hostilité mortelle de l’inconnu

     

     

     

  • Jean Gédéon

    Au carrefour à cent bras,

     Rien n’est droit et tout penche.

      

    Et pourtant,

     On y va,

     Sans jamais se tromper,

     Car une lumière noire scintille,

     Au fond des yeux fermés.

     

     in Crispations

     

     

     

     

     

     

  • Ernest Pépin

    Regard des peuples dont la guerre se souvient

    Regard des histoires mortes sous l’écorce des défaites

     Qu’un pont de mémoire rassemble leurs vignes

     Et leurs vagues aux crêtes du sang humain

      

    Regard de vive vallée où la rivière déplie son rêve

     Regard fertile des peuples du désert

     Quand le vent lève l’ondulation des femmes

     Regard d’un outremonde à la croisée des couleurs

     Délivre-nous des murailles et des digues

     Contre les racines de l’arc-en-ciel

     Regard des antilopes et des gazelles

     Où l’amour prend sa source et sa gorgée de bleu

     Où le poème prélève son huile et le feu de son rhum

     Regard des découvreurs, des prophètes et des fous

     Faisant du monde un seul troupeau

     Un seul vaisseau luisant d’étoiles

     Habille les terres de voiles multicolores

     Et de courants fraternels

     

    Poète de la vigie, du minaret, de la tour de Babel

     Tressant les langues au fleuve de toute vie

     Sache que même la haine a besoin du regard.

     Regard du vertige de l’autre et du graffiti des miroirs

     Regard du mensonge de la sève pure

     Regard des cavaliers tenant la bride de l’éclair

     Ouvre la terre aux rayons de l’amour

     Comme un soleil à partager.

     

     in Regards de feuillage

     

     

  • Cédric Le Penven

      

    Ce qu’il reste d’une mer, la roche tatouée de squelettes, la fantasmagorie plus dure, plus molle que la chair. Elle écarte des plaies qui rêvent de coups de rasoir. Ce rouge, ces ventres sioux tournés vers le ciel, c’est l’assurance de grandir un peu.

      

    in L’immobile serti de griffes

     

  • Anne Mounic

     

    Le bond hors du tragique : ce je peux de tout l’être

    Qui tend vers son essence, fouille l’origine,

     Pour ne pas dépérir, pour ne pas mourir

     Comme une voix dévoyée, la source oubliée, peut-être même interdite.

      

     in cobra sous le chant, médusé, dansant, conquis pour un instant…

     

     

     

  • Patrick Joquel

    Là au lendemain de l’orage et parmi ces verts si neufs je vais. Je marche. En silence. Un silence aussi léger que funambule. Tout propre. Au-dessus du plateau, le vent joue à gonfler ses ballons blancs. Le chemin file comme une montgolfière.

     

     

  • Marcel Baril

     

    Une de ces tisanes des soirs d’automne qui vivent auprès des feux de broussailles, quand les jeunes gens précipitent dans les braises des limaces rouges ou des fillettes blondes…

     

    in Les crieurs du désert

     

     

     

     

  • Fabrice Marzuolo

     

     

    Les pingouins

      

    Je les vois avec leur costume

     Avec le badge de l’entreprise à la ceinture

     On les croirait giclés des feuilletons télé

     Aussi ridicules

     Aussi navrants

     Mais dans la vie

     Pas une télécommande pour arrêter

     Le mauvais film