Patrick Devaux
la nuit
est
une larme
à comètes
tu peux
fermer
les volets
poète
la chauve-souris
est là
qui authentifie
ton paraphe
de ciel
in Ecailles de nuit
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la nuit
est
une larme
à comètes
tu peux
fermer
les volets
poète
la chauve-souris
est là
qui authentifie
ton paraphe
de ciel
in Ecailles de nuit
Si les routes venaient à rejoindre leur destination, l’enfant gagnerait les étendues d’herbe rase sur le causse. Là où l’horizon est une mère allongée qui fait signe. Là où le vent lave l’affront des tables de cuisine rance. Là où les pierres sont trouées comme nos mains à force de chercher des pépites de chair dans la furie des ondes.
in L’immobile serti de griffes
Volumes de pierre chaude
Parfums de lavande
Printemps de lèvres de langues
De chaque orage
Eclot une oasis
in Ivresse, lumière…
Là, sur sa chair, s’apaiseraient
Les longues fièvres.
Egaré, tu rêvais de boire sur sa bouche
Le baiser,
L’âpre poison.
in Eternité de la rose
Je rassemble tes morceaux dans des villes
Etrangères
Revenir
Surprendre le mimosa au front de l’hiver
in Talisman
Du néant je suis prisonnière
Du néant je suis prisonnière.
Je cherche les mots pour nommer toutes choses
et quelques gestes obscurs pour illuminer le sentier.
Les sous entendus sans loi comparaissent
et on marche à tâtons vers des lendemains sans nom.
On n’a pas de nom.
Tout au plus un domicile solitaire
dans un quartier de rencontres fortuites.
Pendant ce temps les jours se décantent
dans l’écroulement irrépressible et muet
de la vie qui poursuit sa route vers la mort.
Je m’approche d’elle et ose la caresser.
la lune
épluche
les rideaux
de la chambre
à fantômes
quand
elle troue
de son ombre
l’oscillation
des ifs
ferme
les yeux
et
pense
à
moi
aussi
l’hiver
je brillerai
dans ta nuit
jusqu’à
faire
scintiller
de neige
tes paupières
in Ecailles de nuit
A demi-nue dans sa robe de feu,
Serrant contre ses bras
Des seins pesants, couleur de lune.
in Eternité de la rose
je vois les hommes de ce monde,
perdus, perdus, arpentant les chemins de poussière,
sans comprendre ce qu'ils sont en train de faire
comment s'en sortir ?
les jours fastes, combien en tout ?
parents et amis ne sont proches qu'un court moment
mille mesures d'or ?
incomparable, être pauvre sous un arbre
la montagne est déserte et silencieuse, le vieillard oisif
accompagnant les oiseaux, suivant les nuages, je vais, je viens
du vin domestique plein la jarre, des livres plein l'étagère
j'ai déménagé la moitié de mes affaires pour venir m'installer
au temple du Mont parfumé
qui dit que mes poèmes sont des poèmes ?
mes poèmes ne sont pas des poèmes
si vous comprenez que mes poèmes ne sont pas des poèmes,
nous pourrons alors parler poésie
in le moine fou est de retour
Digne dans mon humble hutte, à mon aise
je bois du vin et compose des poèmes,
accordé au cours des choses, conscient de mon sort,
n'ayant plus ainsi aucune arrière-pensée.
in l'homme, la terre, le ciel enfin je m'en retourne
J’ai égaré
Ma vie
A travers
L’aveugle succession
Des jours
La sourde fascination
Des saisons
Mot après mot
Dans le vertige
De l’écriture
in L’hostilité mortelle de l’inconnu
cueillant des chrysanthèmes à la haie de l'est
le cœur libre j'aperçois la montagne du sud
dans les lueurs du crépuscule la montagne a belle allure
les oiseaux qui volent ensemble y retournent
dans tout cela réside une signification profonde
sur le point de l'exprimer, j'ai déjà oublié les mots
in l'homme, la terre, le ciel
enfin je m'en retourne
Donner ce que l'on a à ce qui arrive.