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CITATIONS - Page 160

  • Po Chu yi (772-846) "celui qui jouit du ciel"

     

    on laisse sortir poulets et chiens, ils dansent
    on laisse faire les enfants, ils s'amusent
    assis oisivement, à l'ombre des sophoras,
    le poitrail à l'air face au vent du soir
    le chanvre trempe dans l'eau de l'étang
    les dattes sèchent au soleil
    hommes et chose, quelle harmonie!
    c'est là que demeure le vieillard de la campagne

     

     

     

     

     

     

  • Lu Yu (1125-1210), "le vieil homme qui n'en fait qu'à sa guise"

     

     l'air de l'automne souffle comme une flûte claire

    à la taverne la bannière est hissée, on peut y acheter à crédit

    je chante joyeusement en traversant le petit marché

    à mon chapeau bas est épinglée une fleur sauvage

    une fille de la rivière me garde des crabes frais

    un vieux jardinier m'offre des courges tardives

    qui devinerait que le vieillard oisif

    fait de sa vie une longue ivresse?

     

     

     

     

  • Octavio Paz

     

    Il faut rêver à haute voix, il faut chanter jusqu'à ce que le chant s'enracine, tronc, branches, oiseaux, astres,  chanter jusqu'à ce que le chant engendre et que sourde de la côte du dormeur l'épi rouge de la résurrection,  l'eau de la femme, la source pour boire et se voir et se reconnaître et se reprendre, la source pour se savoir homme, l'eau qui se parle à elle même dans la nuit et nous nomme de notre nom... la vie et la mort ne sont pas des mondes contraires, nous sommes une seule tige avec des fleurs jumelles, il faut désenterrer la parole perdue, rêver vers l'intérieur vers l'extérieur, déchiffrer le tatouage de la nuit et regarder midi dans les yeux, lui arracher son masque, se baigner dans le soleil et manger les fruits de la nuit,  épeler l'écriture de l'étoile et du fleuve, écouter ce que disent le sang et la marée,
    la terre et le corps, revenir au point de départ...

     in La jarre cassée dans Liberté sur Parole

     

     

  • Patrick Devaux

    la nuit

     est

    une larme

     à comètes

      

    tu peux

     fermer

     les volets

     poète

     

     la chauve-souris

     est là

     

     

    qui authentifie

     ton paraphe

     de ciel

     

     

    in Ecailles de nuit

     

     

     

     

     

     

  • Cédric Le Penven

     

    Si les routes venaient à rejoindre leur destination, l’enfant gagnerait les étendues d’herbe rase sur le causse. Là où l’horizon est une mère allongée qui fait signe. Là où le vent lave l’affront des tables de cuisine rance. Là où les pierres sont trouées comme nos mains à force de chercher des pépites de chair dans la furie des ondes.

     

       in L’immobile serti de griffes

     

     

  • Jean Joubert

     

    Là, sur sa chair, s’apaiseraient

     Les longues fièvres.

     Egaré, tu rêvais de boire sur sa bouche

     Le baiser,

     L’âpre poison.

     

     in Eternité de la rose

     

     

  • Andrea Montiel

    Du néant je suis prisonnière

     Du néant je suis prisonnière.

     

     Je cherche les mots pour nommer toutes choses

     et quelques gestes obscurs pour illuminer le sentier.

      

    Les sous entendus sans loi comparaissent

     et on marche à tâtons vers des lendemains sans nom.

      

    On n’a pas de nom.

     Tout au plus un domicile solitaire

     dans un quartier de rencontres fortuites.

     

     Pendant ce temps les jours se décantent

    dans l’écroulement irrépressible et muet

     de la vie qui poursuit sa route vers la mort.

     

     Je m’approche d’elle et ose la caresser.

     

     

     

     

  • Patrick Devaux

    la lune

     épluche

     les rideaux

     de la chambre

     à fantômes

      

    quand

     elle troue

     de son ombre

      

    l’oscillation

     des ifs

      

    ferme

     les yeux

     et

     pense

     à

     moi

      

    aussi

     l’hiver

     

     je brillerai

     dans ta nuit

      

    jusqu’à

     faire

     scintiller

    de neige

      

    tes paupières

      

    in Ecailles de nuit

     

     

  • Han Shan

     

    je vois les hommes de ce monde,
     perdus, perdus, arpentant les chemins de poussière,
     sans comprendre ce qu'ils sont en train de faire
     comment s'en sortir ?
     les jours fastes, combien en tout ?
     parents et amis ne sont proches qu'un court moment
     mille mesures d'or ?
     incomparable, être pauvre sous un arbre