Eliane Joly
Je m’enfuis
car hier j’ai assassiné
mon huitième téléphone
alors je rentre chez moi
pour attendre des jours meilleurs
In Les vingt dernières minutes du quatrième mois de l’hiver
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Je m’enfuis
car hier j’ai assassiné
mon huitième téléphone
alors je rentre chez moi
pour attendre des jours meilleurs
In Les vingt dernières minutes du quatrième mois de l’hiver
Nous ne pardonnons qu'aux enfants et aux fous d'être francs avec nous: les autres, s'ils ont l'audace de les imiter, s'en repentiront tôt ou tard.
in De l'inconvénient d'être né
J’essuie la vitre avec des crêpes
in Gribouillissime
La théorie de l'évolution ? Tu parles ?! Et d'abord l'évolution de qui ? Tout ça c'est pipeau ! On n'a pas évolué... on a changé...
in L'intégrale des brèves de comptoir 1992-1993
C'est le confort qui permet au désespoir cosmique de s'épanouir.
Le ventre vide, on ne désespère jamais de l'univers.
in La tentation nihiliste
L'enjeu de l'éveil, c'était, semblait-il, non la vérité et la connaissance, mais la réalité, le fait de la vivre et de l'affronter. L'éveil ne vous faisait pas pénétrer près du noyau des choses, plus près de la vérité. Ce qu'on saisissait, ce qu'on accomplissait ou qu'on subissait dans cette opération, ce n'était que la prise de position du moi vis-à-vis de l'état momentané de ces choses. On ne découvrait pas des lois, mais des décisions, on ne pénétrait pas dans le cœur du monde, mais dans le cœur de sa propre personne. C'était aussi pour cela que ce qu'on connaissait alors était si peu communicable, si singulièrement rebelle à la parole et à la formulation. Il semblait qu'exprimer ces régions de la vie ne fît pas partie des objectifs de langage.
in Le jeu des perles de verre
Quand tu mets ton oreille contre l'escargot,
t'entends le cœur qui bat...
- Surtout si l'escargot il a couru !
in L'intégrale des brèves de comptoir 1992-1993
Demandez au vent
Quelle feuille tombera
La première
Pendant quatre-vingts ans tu te sens en danger de mort
et un jour tu avais raison, tu meurs.
in Brèves de comptoir - 1996
La guerre ne détermine pas qui a raison
- seulement qui est encore là
Je suis ce sang
Qui inlassablement
Tinte dans les ruelles
Du sommeil
Pour réveiller ceux qui font
La sieste des consciences.
in Riverains de la douleur
Les imbéciles
Apprennent
par cœur
les rêves des autres
in Le BA-BA de la bêtise
Dehors,
L'air qui s'ennuie
Devient le vent.
Le fil du cerf-volant
- dans le ciel il se noie
sur le doigt il se voit
" Je vais le menacer du doigt seulement ",
dit-il en le posant sur la détente.
in Nouvelles pensées échevelées