Adonis
Souvent, la nuit essuyait sa peau avec mes cils
souvent, mon corps prenait la forme d'un arbre
pour réussir le silence
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Souvent, la nuit essuyait sa peau avec mes cils
souvent, mon corps prenait la forme d'un arbre
pour réussir le silence
(…) en ce qui concerne la chasse en Europe. il faut admettre que c'est une pratique parfaitement anachronique. On ne chasse plus pour se nourrir ou pour se défendre, on chasse pour s'amuser! Et là, intervient une question de morale: il est inacceptable de faire souffrir des êtres vivants par simple plaisir. Si encore ces animaux étaient tués de manière instantanée, mais il y a ceux qui sont blessés, aveuglés par des décharges de plombs, qui ont perdu une aile ou une patte, et vont agoniser misérablement des jours, des nuits durant.
Nos lointains ancêtres ne pouvaient se passer de chasser, soit. Les chasseurs se réclament de la tradition, mais ce recours à l'ancienneté justifie-t-il les pratiques actuelles? Cela me paraît philosophiquement intenable. Ce n'est pas parce qu'une chose est ancienne qu'elle est bonne, sinon, faisons la guerre, elle est ancienne! Pratiquons la torture, elle est ancienne, l'esclavage aussi! Il faut que l'homme se débarrasse de ces horreurs s'il veut "s'hominiser". Mais il n'en a pas l'air: il continue à aimer la guerre, la violence et la cruauté.
Des lois existent. Pourquoi les chasseurs peuvent-ils les bafouer avec une telle désinvolture?
Nous savons bien que tous les partis politiques sont favorables aux chasseurs parce qu'ils représentent un puissant électorat. De ce fait, ils jouissent d'une tolérance tacite. C'est interdit mais on ferme les yeux, que ce soit sur la chasse de nuit, ou sur le massacre de la tourterelle au printemps.
ACCIDENT DE CHASSE
L'argument traditionnel, et toujours invoqué, est que le véritable coupable est, en réalité, simplement la fatalité. Celle-ci a vraiment bon dos, surtout quand on veut comparer l'accident de chasse à un accident de la route: une voiture n'est pas homicide par destination, tandis qu'un fusil est fait pour tuer et ne peut servir à rien d'autre.
J’avais l’habitude de penser que j’étais la personne la plus étrange au monde, mais ensuite j’ai pensé, il y a beaucoup de gens comme ça dans le monde, il doit y avoir quelqu’un comme moi, qui se sent bizarre et endommagé de la même façon. Je l’imagine, et j’imagine qu’elle doit penser à moi aussi. Bien, j’espère que si tu lis ça, tu sais que oui, que c’est vrai, je suis là et je suis aussi étrange que toi.
Yo solía pensar que era la persona más extraña del mundo, pero luego pensé, hay mucha gente así en el mundo, tiene que haber alguien como yo, que se sienta bizarra y dañada de esta misma forma. Me la imagino, e imagino que ella también debe estar por ahí pensando en mí. Bueno, yo espero que si tú estás por ahí y lees esto, sepas que sí, que es verdad, yo estoy aquí y soy tan extraña como tú.
à ma gauche une station service désaffectée
à ma droite
un centre commercial qui a fini par remplacer l'ancienne caserne
silence
silence comme seule prière
silence
odeurs de conifères
équations folles des embruns dans les rues détrempées où tout fait miroir
où je suis l'homme qui pleut
où je suis l'homme qui pue la pluie
Cette vie, l’arpenter
d’un bon pas de marcheur
qui saurait cependant
qu’il peut se dérouter,
qu’il n’est ni lieu ni heure
pour arriver à temps.
L’arpenter ou flâner,
c’est selon la saison,
la manière qu’on a
de chercher l’horizon
et d’accorder son pas
au monde traversé.
On ne me fera pas envier celui
qui a eu raison sans aimer.
in Pas un jour sans une ligne
le 1er jour il glandouilla
le 2e jour il bulla
le 3e jour il se tourna les pouces
le 4e jour il fit bronzette
le 5e jour il baya aux corneilles
le 6e jour il dut se reposer
et le 7e jour
il fit une poésie
J’aime écrire sur moi. Ensuite, je nettoie.
in Sentences de solitude
Le temps
est une chaise au soleil, et rien de plus.
L'homme moderne redoute le silence car il pressent, confusément, que le silence est une terre de confrontation avec l'essentiel, avec nous-même, avec notre vocation d'homme. Il faut plonger dans le silence comme on s'aventure dans le désert. Il nous faut retrouver le chemin du silence.
Et la mort n’aura pas d’empire.
Les morts nus ne feront plus qu’un
Avec l’homme dans le vent et la lune d’ouest.
Quand leurs os becquetés seront propres, à leur place
Ils auront des étoiles au coude et au pied.
Même s’ils deviennent fous ils seront guéris,
Même s’ils coulent à pic ils reprendront pied
Même si les amants s’égarent l’amour demeurera
Et la mort n’aura pas d’empire.
Et la mort n’aura pas d’empire.
Gisant de tout leur long dans les dédales
De la mer ils ne mourront pas dans les vents.
Se tordant sur des chevalets quand céderont les muscles,
Ligotés sur une roue, ils ne se briseront pas.
La foi dans leurs mains cassera net,
Les démons unicornes les transperceront.
Fendus de toutes parts ils ne craqueront pas
Et la mort n’aura pas d’empire.
Et la mort n’aura pas d’empire.
Ils n’entendront peut-être plus les cris des mouettes
Ni le déferlement des vagues sur les rives.
Là où s’ouvrait une fleur, peut-être qu’aucune fleur
Ne montrera sa tête aux rafales de la pluie.
Même s’ils sont fous et morts, tout à fait morts
Leurs têtes comme des marteaux enfonceront les marguerites,
S’ouvriront au soleil jusqu’au dernier jour du soleil
Et la mort n’aura pas d’empire.
Cette vie, l’inventer
contre l’usure des mots,
les lèvres trop prudentes,
les gestes étriqués
et les rêves falots
qui nous lient dans l’attente.
L’inventer à propos,
puisque le cœur réclame
un peu plus de vertige,
un peu plus d’état d’âme
et que le chant exige
et la langue et la peau.
in De chair et de mots
En 1880, un journaliste militant du nom de William Stead est engagé comme rédacteur en chef d’un journal anglais du soir à tendance conservatrice appelé Pall Mall Gazette. Stead le transformerait du tout au tout. Sa mission, écrivait-il, consisterait à « œuvrer pour la régénération sociale du monde ». Pour ce faire, il produisait des récits vivants, écrits à la première personne dans une langue simple et presque violente, illustrés de dessins, plans, cartes, photos, grands titres, qui racontaient des histoires d’individus des plus misérables. Son plus grand succès est une série sur la traite des blanches qu’il intitula « The Maiden Tribute of Modern Babylon. Pour expliquer comment fonctionnait la vente de fillettes aux bordels londoniens, il organisa, moyennant la somme de cinq livres, l’achat d’une fille de treize ans pour la prostituer. La série fit grimper le tirage du journal à 120 000 exemplaires ; grâce à sa répercussion, le Parlement anglais décida de porter l’âge de la majorité sexuelle de 13 à 15 ans. En même temps, Stead serait jugé et condamné à trois mois de prison pour l’achat de la mineure.
in La faim