Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

CITATIONS - Page 42

  • Jacques Prével

    C’est comme un être qui se revendique en moi tout à coup
    Avec une violence déchaînée qui me renverse
    À l’intérieur d’une nuit obtuse et chaotique
    Où je crie parce que l’on m’égorge
    Il me semble que je suis décapé et creusé par des morts sans nombre
    Qui auraient passé sur moi avec la violence d’un torrent gonflé
    Par un orage lourd de toutes mes larmes accumulées
    Dans la déflagration de mes cris de détresse

     

    in Poèmes pour toute mémoire

     

     

     

  • Marc Tison

     

    Je ne descends plus des grands singes

    La lignée est éteinte

    Exterminée dans les salons climatisés des banques d’investissement

    Je n’enfante plus des gens sauvages

    Mon sperme est défolié, il est minable et minuscule

     

     

    in des nuits au mixer

     

     

     

     

  • Laurent Gaudé

    Et pourquoi pas la joie ?
    Au milieu de nos villes escaliers
    Où les murs de parpaings suent du béton,
    Où les fils électriques dessinent, sur les toits, des ciels d’araignées,
    Et pourquoi pas la joie?
    Le temps d’une corde à sauter qui fait tourner le monde,
    D’un ballon fatigué qui court de jambes en jambes
    Et soulève la pauvreté dans les cris d’enfant,
    Et pourquoi pas la joie ?
    Les pieds dans l’immondice
    Mais le regard droit.
    C’est notre vie,
    Et nous ne pourrons pas la mener tout entière dos plié,
    Regard soumis.
    Tu es née du ravage, fille,
    Les coups de bâton sur nos barrages en bois ont célébré ta venue au monde
    Et rien n’a changé, depuis,
    Mais pourquoi pas la joie ?

     

    in De sang et de lumière (2017)

     

     

     

  • Jean Vasca

     

    Et le cœur grésille
    Châtaigne éclatée
    Sur le brasier roux du monde
    Qui tremble et meurt

    Chemins à vif
    Demain
    Dans la chair mauve des collines

    La lumière rassemble ses derniers troupeaux
    L'écrou du jour se resserre
    Les villages là-bas sont des îles en sang
    Des échos qui fument

    En moi descend
    Déjà déployé
    Vers les eaux profondes
    Le lent filet
    Du silence

     

     

     

     

     

  • Charles Baudelaire

     

    Une fois, une seule, aimable et douce femme,
    À mon bras votre bras poli
    S'appuya (sur le fond ténébreux de mon âme
    Ce souvenir n'est point pâli) ;
     
    Il était tard ; ainsi qu'une médaille neuve
    La pleine lune s'étalait,
    Et la solennité de la nuit, comme un fleuve,
    Sur Paris dormant ruisselait.

    Et le long des maisons, sous les portes cochères,
    Des chats passaient furtivement,
    L'oreille au guet, ou bien, comme des ombres chères,
    Nous accompagnaient lentement.

    Tout à coup, au milieu de l'intimité libre
    Éclose à la pâle clarté,
    De vous, riche et sonore instrument où ne vibre
    Que la radieuse gaieté,

    De vous, claire et joyeuse ainsi qu'une fanfare
    Dans le matin étincelant,
    Une note plaintive, une note bizarre
    S'échappa, tout en chancelant

    Comme une enfant chétive, horrible, sombre, immonde,
    Dont sa famille rougirait,
    Et qu'elle aurait longtemps, pour la cacher au monde,
    Dans un caveau mise au secret.

    Pauvre ange, elle chantait, votre note criarde :
    " Que rien ici-bas n'est certain,
    Et que toujours, avec quelque soin qu'il se farde,
    Se trahit l'égoïsme humain ;

    Que c'est un dur métier que d'être belle femme,
    Et que c'est le travail banal
    De la danseuse folle et froide qui se pâme
    Dans un sourire machinal ;

    Que bâtir sur les cœurs est une chose sotte ;
    Que tout craque, amour et beauté,
    Jusqu'à ce que l'Oubli les jette dans sa hotte
    Pour les rendre à l'Éternité ! "

    J'ai souvent évoqué cette lune enchantée,
    Ce silence et cette langueur,
    Et cette confidence horrible chuchotée
    Au confessionnal du cœur
     
    Confession in Les Fleurs du mal

     

     

     

  • Edgar Morin

     
    Étant donné que nous avons des cellules qui sont les filles des premières cellules de la vie, nous avons en nous de façon singulière toute l'histoire de la vie… Nous avons l'univers en nous.
     
     
     
     

  • Bakhtiar Ali

     

     

    La véritable prison n’est pas tant celle qui sépare l’homme des autres hommes, mais surtout celle qui sépare l’homme des profondeurs de la vie, qui sépare l’homme de l’existence dans son sens profond.

     

    in Le dernier grenadier du monde

     

     

     

  • André Velter

     

    Chaque jour je rends grâce à cet amour qui m’envahit,
    Qui d’un même élan m’exile et me sauve. Rien ne lui échappe :
    Aucun lieu, aucun être, aucun sentiment, aucun projet, aucune récréation.
    Prisonnier sur parole qui ne fait plus la part de la chance ni celle de la malédiction, j’explore une commotion féroce que je n’entends pas apprivoiser. Je garde la rage au corps, et pas seulement aux dents et au cœur. Je vais sans doute l’âme à l’envers.

     

     

     

    in L’amour extrême

     

     

     

  • Bakhtiar Ali

     

    Je n’avais pas la force de parler avec les gens, je ne m’intéressais plus à leurs mots,

    à leurs actes et à leurs manières mais à leur âme.

     

    in Le dernier grenadier du monde