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CITATIONS - Page 39

  • Noam Chomsky

     

    En exagérant un peu, dans les états totalitaires, c’est le pouvoir à la tête de l’État qui décide de la ligne du parti. Et chacun doit alors y adhérer et s’y soumettre. C’est différent dans les sociétés démocratiques. La ligne du parti n’est jamais énoncée comme telle, elle est sous-entendue. C’est dans ces présupposés qu’il pourra y avoir un débat passionné, mais qui se limitera à ce cadre précis. Dans les sociétés démocratiques, la ligne est comme l’air qu’on respire, elle est sous-entendue… Du coup elle donne l’impression qu’il y a un débat très vigoureux. C’est très efficace comme système et ça marche beaucoup mieux que dans les systèmes totalitaires.

     

    in Chomsky & Cie

     

     

  • Bruno Toméra

     

      

     Elle dit qu'elle est née dans le rire d'une explosion d'étoile.

       Elle dit que nous sommes des acteurs timides

       et des spectateurs aveugles.

       Elle dit qu'elle voudrait être une statue de Camille Claudel

       ou un tableau de Séraphine de Senlis.

       Elle dit que l'horizon est un trait de plume d'ange.

     

     

     

  • Martin Caparrós

     

    Être pauvre, c’est aussi vivre avec cette sensation perpétuelle d’incomplétude : ne pouvant obtenir qu’une infime partie de ce que l’on pense devoir obtenir, de ce dont on a besoin. Tous les efforts des publicitaires, des experts en marketing, des grands commerciaux des pays riches consistent à reproduire cette sensation chez les consommateurs : que le monde est rempli de choses que l’on désire et que l’on n’a pas encore. Transformer les riches en pauvres à qui il manque toujours quelque chose.

    in La faim

     

     

     

  • Harold Alvarado Tenorio

    Jaune et sèche
    comme les déserts
    fut notre vie.
    Aride aussi,
    sera notre mort.
    Il ne restera ni os ni poussière d’os
    de notre orgueil,
    votre vanité,
    notre appétit,
    votre ruine,
    notre rancune
    votre avidité indécente
    d’être pire que les autres
    c'est-à-dire, nous.

    Soyons reconnaissants
    à l’art d’imaginer
    l’existence possible d’autres mondes.
    Peut-être seulement là
    trouve-t-on couleur, lumière, eau et repos.

    On ne meurt qu’une fois.
    Nous,
    nous sommes morts deux fois.

     

    in Colline castillane

     

     

     

     

  • Arthur Fousse

     

    nous nous sommes peut-être trompés.

    peut-être n’étions-nous faits que pour tisser

    le suaire d’un monde

    qui ne devait que cacher la lumière

    d’un faussaire.

    peut-être devions-nous simplement nous taire

    et attendre.

    maintenant,

    je regarde ces rides dans le coin de mes yeux, j’y lis des frontières qui ont croisé le fer

    avec l’éternité

    et qui sont restées closes à jamais.

    des barbelés tristes sur un visage de honte.

     

     

     

     

  • Catherine Voyer-Léger

     

    C’est une douceur qui te prend au ventre. Ou, plus précisément, c’est
    quelque chose dans le ventre qui te rappelle que tu es douceur. Ça grossit là,
    dans l’abdomen, et ça caresse tout ce qui se mousse au fond de toi.

     

     

  • Marc Tison

     

    On partira à l’aube sur les océans

    On part toujours à l’aube

    Dans la pureté des promesses

    Avant l’ouverture des supercheries marchandes

     

    in des nuits au mixer

     

     

     

  • Pierre Peuchmaurd

     

     

    La Lisière

    C'est là qu'ils viennent tirer. Pourquoi là, et tirer quoi ?
    C'est toujours le soir, on n'y voit plus qu'à peine.
    Obscurément ils visent la nuit, les chasseurs. S'agit-il
    même de chasseurs ? Quand le vent porte, c'est comme
    l'écho d'une très vieille guerre qui revient hanter la
    lisière. ça dit qu'il n'y a pas de sûr refuge, et pas d'oubli
    non plus. On ne les voit jamais. Personne ne longe le
    bois à cette heure, ni aux autres. Le matin, peut-être.
    Mais pas moi. Le matin, je dors.

     

     

     

     

     

     

  • Vénus Khoury-Ghata

     

    Les pierres de ton jardin parlent plus haut que les passants
    elles se réclament d'une ascendance qui remonte à la première caverne
    quand deux silex détenaient le feu et qu'un vent pauvre
    balayait les ronces d'un alphabet atteint de surdité

    Les choses étant ce qu'elles sont
    Il suffit de serrer une pierre dans ta main pour vibrer
    avec la planète
    détecter la fronde d'un volcan
    le cri d'une montagne écroulée par une fourmi

     

     

     

  • Heptanes Fraxion

     

     

    tu constates que l'ordinaire ne l'est pas tant
    et que l'extraordinaire ne l'est pas trop
    la flemme devient ta religion officielle
    l'an dernier à la même époque tu ne voulais voir personne
    elle te mentait tellement mal 
    que c'était tellement beau 
    que tu brûlais tellement bien
    trop vieux
    trop pessimiste
    tu t'en donnes des surnoms

    monstre parmi les dieux
    dans les caillasses de tes coussins
    tu rêves d'une louve aux yeux cousus 
    tu rêves d'être à bord d'un train filant sous la lune

    qu'ils te pourrissent l'esprit
    ou bien qu'ils t'aident à croire en toi 
    les gens sont comme ça
    toujours en transit 
    tu ne leur en veux pas cette fois-ci
    tu surfes juste sur leur haleine morte
    et leurs beaux sourires de faux culs qui se sentent si puissants

    géométrie variable des oiseaux migrateurs par dessus le faubourg
    où tu es ton propre coiffeur et ton propre infirmier
    il ne s'y passe strictement rien en ce jour férié
    et c'est exactement pour cette raison que tu es venu là 
    en quête de vin
    poison qui te répare
    au sortir du métro une voix horrible dit des choses si douces
    les désespérés ont leur logique
    les désespérés ont leur logique

    émotions qui te percutent indéfinissables
    la thérapie n'a pas marché
    le désorientalisme t'apporte beaucoup plus 
    qui rend utiles les mauvais souvenirs 
    cocaïne des images
    cocaïne des images
    ton corps émet des codes

    le ciel est fou
    les nuages semblent en feu
    les pertes que t'inflige ce monde brutal qui s'en fout te réduisent à l'essentiel 
    vérité vraie plus grande que toi-même
    vieux concepts qui te mangent et qui te chient
    tu voulais des trucs
    tu les as eus et puis tu les as abandonnés
    ego malade

    sur le chemin du retour
    tu marches sur le trottoir de cette rue qui n'en finit pas
    une voiture perd le contrôle qui fonce vers toi et s'encastre dans la barrière boule derrière laquelle 
    tu attends figé 
    un choc qui ne viendra pas 
    cascade calibrée par ton ange gardien
    qui apparemment ne picole plus lui

     

     

     

     

     

  • Philippe Godard

     

    La société a vite fait de dénoncer comme « folle » une personne qui semble en-dehors de la norme. Or, en matière d’humanité, définir une norme est extrêmement dangereux : la norme ne contribue pas seulement à regrouper les « normaux » sous une bannière rassurante ; elle constitue surtout un moyen d’exclusion terriblement efficace, un outil de discrimination, parfois jusqu’à la négation de la personne dite hors-norme et jusqu’au doute sur son humanité. (…) Les scientifiques ont ainsi ouvert la boite crânienne de Ravachol en 1892, parce qu’ils pensaient prouver que le germe de l’anarchisme avait détruit son cerveau !

    (…)

    La maladie mentale est en effet largement politique : selon le contexte, sera déclaré fou tel ou tel, et si le contexte change, un malade mental pourra passer dans la catégorie des gens normaux et inversement.

     

    in L'anarchie ou le chaos