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CITATIONS - Page 41

  • Théodore Monod


    (…) en ce qui concerne la chasse en Europe. il faut admettre que c'est une pratique parfaitement anachronique. On ne chasse plus pour se nourrir ou pour se défendre, on chasse pour s'amuser! Et là, intervient une question de morale: il est inacceptable de faire souffrir des êtres vivants par simple plaisir. Si encore ces animaux étaient tués de manière instantanée, mais il y a ceux qui sont blessés, aveuglés par des décharges de plombs, qui ont perdu une aile ou une patte, et vont agoniser misérablement des jours, des nuits durant.

    Nos lointains ancêtres ne pouvaient se passer de chasser, soit. Les chasseurs se réclament de la tradition, mais ce recours à l'ancienneté justifie-t-il les pratiques actuelles? Cela me paraît philosophiquement intenable. Ce n'est pas parce qu'une chose est ancienne qu'elle est bonne, sinon, faisons la guerre, elle est ancienne! Pratiquons la torture, elle est ancienne, l'esclavage aussi! Il faut que l'homme se débarrasse de ces horreurs s'il veut "s'hominiser". Mais il n'en a pas l'air: il continue à aimer la guerre, la violence et la cruauté.

    Des lois existent. Pourquoi les chasseurs peuvent-ils les bafouer avec une telle désinvolture?

    Nous savons bien que tous les partis politiques sont favorables aux chasseurs parce qu'ils représentent un puissant électorat. De ce fait, ils jouissent d'une tolérance tacite. C'est interdit mais on ferme les yeux, que ce soit sur la chasse de nuit, ou sur le massacre de la tourterelle au printemps.

     

     

  • Théodore Monod

     

    ACCIDENT DE CHASSE

    L'argument traditionnel, et toujours invoqué, est que le véritable coupable est, en réalité, simplement la fatalité. Celle-ci a vraiment bon dos, surtout quand on veut comparer l'accident de chasse à un accident de la route: une voiture n'est pas homicide par destination, tandis qu'un fusil est fait pour tuer et ne peut servir à rien d'autre.

     

     

     

  • Frida Kahlo

     

    J’avais l’habitude de penser que j’étais la personne la plus étrange au monde, mais ensuite j’ai pensé, il y a beaucoup de gens comme ça dans le monde, il doit y avoir quelqu’un comme moi, qui se sent bizarre et endommagé de la même façon. Je l’imagine, et j’imagine qu’elle doit penser à moi aussi. Bien, j’espère que si tu lis ça, tu sais que oui, que c’est vrai, je suis là et je suis aussi étrange que toi.

     

    Yo solía pensar que era la persona más extraña del mundo, pero luego pensé, hay mucha gente así en el mundo, tiene que haber alguien como yo, que se sienta bizarra y dañada de esta misma forma. Me la imagino, e imagino que ella también debe estar por ahí pensando en mí. Bueno, yo espero que si tú estás por ahí y lees esto, sepas que sí, que es verdad, yo estoy aquí y soy tan extraña como tú.

     

     

     

  • Heptanes Fraxion

     

    à ma gauche une station service désaffectée
    à ma droite
    un centre commercial qui a fini par remplacer l'ancienne caserne
    silence
    silence comme seule prière
    silence

    odeurs de conifères
    équations folles des embruns dans les rues détrempées où tout fait miroir
    où je suis l'homme qui pleut
    où je suis l'homme qui pue la pluie

     

     

  • Michel Baglin

     

    Cette vie, l’arpenter
    d’un bon pas de marcheur
    qui saurait cependant
    qu’il peut se dérouter,
    qu’il n’est ni lieu ni heure
    pour arriver à temps.
    L’arpenter ou flâner, 
    c’est selon la saison,
    la manière qu’on a
    de chercher l’horizon
    et d’accorder son pas 
    au monde traversé.

     

     

     

     

     

     

  • Perrin Langda

     

    le 1er jour il glandouilla
    le 2e jour il bulla
    le 3e jour il se tourna les pouces
    le 4e jour il fit bronzette
    le 5e jour il baya aux corneilles
    le 6e jour il dut se reposer
    et le 7e jour
    il fit une poésie

     

     

  • Théodore Monod

     

    L'homme moderne redoute le silence car il pressent, confusément, que le silence est une terre de confrontation avec l'essentiel, avec nous-même, avec notre vocation d'homme. Il faut plonger dans le silence comme on s'aventure dans le désert. Il nous faut retrouver le chemin du silence. 

     

     

     

     

  • Dylan Thomas

     

    Et la mort n’aura pas d’empire.
    Les morts nus ne feront plus qu’un
    Avec l’homme dans le vent et la lune d’ouest.
    Quand leurs os becquetés seront propres, à leur place
    Ils auront des étoiles au coude et au pied.
    Même s’ils deviennent fous ils seront guéris,
    Même s’ils coulent à pic ils reprendront pied
    Même si les amants s’égarent l’amour demeurera
    Et la mort n’aura pas d’empire.

    Et la mort n’aura pas d’empire.
    Gisant de tout leur long dans les dédales
    De la mer ils ne mourront pas dans les vents.
    Se tordant sur des chevalets quand céderont les muscles,
    Ligotés sur une roue, ils ne se briseront pas.
    La foi dans leurs mains cassera net,
    Les démons unicornes les transperceront.
    Fendus de toutes parts ils ne craqueront pas
    Et la mort n’aura pas d’empire.

    Et la mort n’aura pas d’empire.
    Ils n’entendront peut-être plus les cris des mouettes
    Ni le déferlement des vagues sur les rives.
    Là où s’ouvrait une fleur, peut-être qu’aucune fleur
    Ne montrera sa tête aux rafales de la pluie.
    Même s’ils sont fous et morts, tout à fait morts
    Leurs têtes comme des marteaux enfonceront les marguerites,
    S’ouvriront au soleil jusqu’au dernier jour du soleil
    Et la mort n’aura pas d’empire.

     

     

     

     

  • Michel Baglin

     

     

    Cette vie, l’inventer
    contre l’usure des mots,
    les lèvres trop prudentes,
    les gestes étriqués 
    et les rêves falots
    qui nous lient dans l’attente.
    L’inventer à propos,
    puisque le cœur réclame
    un peu plus de vertige,
    un peu plus d’état d’âme
    et que le chant exige
    et la langue et la peau.


    in De chair et de mots

     

     

  • Martin Caparrós

     

    En 1880, un journaliste militant du nom de William Stead est engagé comme rédacteur en chef d’un journal anglais du soir à tendance conservatrice appelé Pall Mall Gazette. Stead le transformerait du tout au tout. Sa mission, écrivait-il, consisterait à « œuvrer pour la régénération sociale du monde ». Pour ce faire, il produisait des récits vivants, écrits à la première personne dans une langue simple et presque violente, illustrés de dessins, plans, cartes, photos, grands titres, qui racontaient des histoires d’individus des plus misérables. Son plus grand succès est une série sur la traite des blanches qu’il intitula «  The Maiden Tribute of Modern Babylon.  Pour expliquer comment fonctionnait la vente de fillettes aux bordels londoniens, il organisa, moyennant la somme de cinq livres, l’achat d’une fille de treize ans pour la prostituer. La série fit grimper le tirage du journal à 120 000 exemplaires ; grâce à sa répercussion, le Parlement anglais décida de porter l’âge de la majorité sexuelle de 13 à 15 ans. En même temps, Stead serait jugé et condamné à trois mois de prison pour l’achat de la mineure.

     

    in La faim

     

     

     

  • Emily Dickinson

     

    We never know we go - when we are going -
    We jest and shut the door
    Fate following behind us bolts it
    And we accost no more.

     

    On ne sait jamais qu'on part - quand on part -
    On plaisante, on ferme la porte
    Le destin qui suit derrière nous la verrouille
    Et jamais plus on n'aborde.