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CITATIONS - Page 41

  • Kamel Yahiaoui

     

    Moi n'existe pas si le nous est absent
    La racine du racisme c'est la négation de soi-même, renier un alter ego de l'espèce humaine est un rejet de l'humanité, ne peut s'affirmer être humain un vivant qui se réclame d'une identité autre qu'humaine.
    Le rejet de son semblable est le propre de l'inculture, la grande dérive de ce monde est le monopole des cultures, la culture d'un peuple est un air commun à chaque humain, ça circule, s'il n'est pas respiré, l'étouffement est assuré.

     

     

     

     

     

     

  • Thierry Roquet

     

    Si tu croises un mammouth à l’arrêt du bus, dis-toi que tu n’es pas le seul à perdre les pédales. Lui aussi s’est sans doute trompé d’époque et de chemins.

     

    in Sentences de solitude

     

     

     

     

     

  • Laura Kasischke

     

     

    Le diable sort au chant du corbeau

    La première nuit à tire-d’aile, nous avons pris notre envol.
    Tout juste sortis de l’enfer, nous avons niché
    dans l’arbre à lunes
    parce que l’arbre de vie
    était chargé de citrons
    et que l’arbre de mort
    avait blanchi sous les cocons laiteux des anges.
    Nous avons secoué l’arbre et les lunes
    sont tombées à côté des crânes de mastodonte
    éraflés et abrasés par le sable.

     

     

     

     

     

     

  • Primo Lévi

    Le chant du corbeau

    "Je suis venu de bien loin
    Pour porter la mauvaise nouvelle.
    J'ai surmonté la montagne,
    J'ai traversé le nuage bas,
    J'ai contemplé mon ventre dans l'étang.
    J'ai volé sans repos
    Cent milles sans repos
    Pour trouver ta fenêtre
    Pour trouver ton oreille
    Pour t'apporter la triste nouvelle
    Qui arrache la joie de ton sommeil,
    Qui pourrit ton pain et ton vin,
    Qui s'installe chaque soir en ton cœur."

    Ainsi chante-t-il abject, dansant
    Au-delà de la vitre, sur la neige.
    Il se tait, regarde malignement,
    De son bec, signe le sol d'une croix
    Et tient ouvertes ses ailes noires.

     

     

     

     

  • Angèle Vannier

     

     

    Le ciel me prend je prends le ciel
    La terre tourne
    Je tourne autour
    Déjà son sang ne tâche plus mes yeux
    Ton rire m’a tirée de ma robe de pierre
    Tu m’as rendue maîtresse de mon ombre et de tes clefs
    Forge ta langue au feu de mon nouvel été

     

    in Les noces de Barbe Bleue et de Mélusine

     

     

     

  • Jacques Roumain

     

    Un arbre, c'est fait pour vivre en paix dans la couleur du jour et l'amitié du soleil, du vent, de la pluie. Ses racines s'enfoncent dans la fermentation grasse de la terre, aspirant les sucs élémentaires, les jus fortifiants. Il semble toujours perdu dans un grand rêve tranquille. L'obscure montée de la sève le fait gémir dans les chaudes après-midi. C'est un être vivant qui connaît la course des nuages et pressent les orages, parce qu'il est plein de nids d'oiseaux.

     

    in Gouverneurs de la rosée, 1944

     

     

     

     

  • Théodore Monod


    (…) en ce qui concerne la chasse en Europe. il faut admettre que c'est une pratique parfaitement anachronique. On ne chasse plus pour se nourrir ou pour se défendre, on chasse pour s'amuser! Et là, intervient une question de morale: il est inacceptable de faire souffrir des êtres vivants par simple plaisir. Si encore ces animaux étaient tués de manière instantanée, mais il y a ceux qui sont blessés, aveuglés par des décharges de plombs, qui ont perdu une aile ou une patte, et vont agoniser misérablement des jours, des nuits durant.

    Nos lointains ancêtres ne pouvaient se passer de chasser, soit. Les chasseurs se réclament de la tradition, mais ce recours à l'ancienneté justifie-t-il les pratiques actuelles? Cela me paraît philosophiquement intenable. Ce n'est pas parce qu'une chose est ancienne qu'elle est bonne, sinon, faisons la guerre, elle est ancienne! Pratiquons la torture, elle est ancienne, l'esclavage aussi! Il faut que l'homme se débarrasse de ces horreurs s'il veut "s'hominiser". Mais il n'en a pas l'air: il continue à aimer la guerre, la violence et la cruauté.

    Des lois existent. Pourquoi les chasseurs peuvent-ils les bafouer avec une telle désinvolture?

    Nous savons bien que tous les partis politiques sont favorables aux chasseurs parce qu'ils représentent un puissant électorat. De ce fait, ils jouissent d'une tolérance tacite. C'est interdit mais on ferme les yeux, que ce soit sur la chasse de nuit, ou sur le massacre de la tourterelle au printemps.

     

     

  • Théodore Monod

     

    ACCIDENT DE CHASSE

    L'argument traditionnel, et toujours invoqué, est que le véritable coupable est, en réalité, simplement la fatalité. Celle-ci a vraiment bon dos, surtout quand on veut comparer l'accident de chasse à un accident de la route: une voiture n'est pas homicide par destination, tandis qu'un fusil est fait pour tuer et ne peut servir à rien d'autre.

     

     

     

  • Frida Kahlo

     

    J’avais l’habitude de penser que j’étais la personne la plus étrange au monde, mais ensuite j’ai pensé, il y a beaucoup de gens comme ça dans le monde, il doit y avoir quelqu’un comme moi, qui se sent bizarre et endommagé de la même façon. Je l’imagine, et j’imagine qu’elle doit penser à moi aussi. Bien, j’espère que si tu lis ça, tu sais que oui, que c’est vrai, je suis là et je suis aussi étrange que toi.

     

    Yo solía pensar que era la persona más extraña del mundo, pero luego pensé, hay mucha gente así en el mundo, tiene que haber alguien como yo, que se sienta bizarra y dañada de esta misma forma. Me la imagino, e imagino que ella también debe estar por ahí pensando en mí. Bueno, yo espero que si tú estás por ahí y lees esto, sepas que sí, que es verdad, yo estoy aquí y soy tan extraña como tú.

     

     

     

  • Heptanes Fraxion

     

    à ma gauche une station service désaffectée
    à ma droite
    un centre commercial qui a fini par remplacer l'ancienne caserne
    silence
    silence comme seule prière
    silence

    odeurs de conifères
    équations folles des embruns dans les rues détrempées où tout fait miroir
    où je suis l'homme qui pleut
    où je suis l'homme qui pue la pluie

     

     

  • Michel Baglin

     

    Cette vie, l’arpenter
    d’un bon pas de marcheur
    qui saurait cependant
    qu’il peut se dérouter,
    qu’il n’est ni lieu ni heure
    pour arriver à temps.
    L’arpenter ou flâner, 
    c’est selon la saison,
    la manière qu’on a
    de chercher l’horizon
    et d’accorder son pas 
    au monde traversé.