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CITATIONS - Page 40

  • Amadou Hampâté Bâ

     

    Le besoin de critiquer est comme une maladie, et une maladie contagieuse. (…) Cela vaut aussi pour les individus : considère leurs qualités, prends en eux ce qu’ils ont de bon, et quant à leurs défauts, laisse-les leur. C’est leur affaire et non la tienne.

    Et surtout Amadou, ne crois pas que le commandement, quel qu’il soit, ait jamais passé une nuit entière aux côtés de la vérité et de la justice. Ils ne peuvent demeurer ensemble, parce que la justice tue le commandement. Quand le commandement, ou le gouvernement, fait rendre la justice, c’est que cette justice ne lui gâche rien. Bien entendu, il arrive que le commandement revête le manteau de la religion, mais alors, attention ! Ce n’est plus de la religion, c’est du « commandement par la religion », ou de la « religion domestiquée ».

     

    in Oui mon commandant !

     

     

  • Michel Baglin

     

    Cette vie, la fêter
    en allant jusqu’au bout
    dans la paix et la fièvre,
    ayant su la risquer
    en se tenant debout
    et la caresse aux lèvres.
    La fêter en secret
    en lui offrant son temps
    et croire désapprendre
    la peine et les regrets
    en leur abandonnant
    les jours tombés en cendre.

     


     in De chair et de mots


     

     

     

  • Julio Cortázar

     

    Ne pas accepter un autre ordre que celui des affinités, une autre chrono­logie que celle du cœur, un autre horaire que celui des rencontres à contretemps, les véritables.

     

    in Crépuscule d’automne

     

     

  • Kamel Yahiaoui

     

    Moi n'existe pas si le nous est absent
    La racine du racisme c'est la négation de soi-même, renier un alter ego de l'espèce humaine est un rejet de l'humanité, ne peut s'affirmer être humain un vivant qui se réclame d'une identité autre qu'humaine.
    Le rejet de son semblable est le propre de l'inculture, la grande dérive de ce monde est le monopole des cultures, la culture d'un peuple est un air commun à chaque humain, ça circule, s'il n'est pas respiré, l'étouffement est assuré.

     

     

     

     

     

     

  • Thierry Roquet

     

    Si tu croises un mammouth à l’arrêt du bus, dis-toi que tu n’es pas le seul à perdre les pédales. Lui aussi s’est sans doute trompé d’époque et de chemins.

     

    in Sentences de solitude

     

     

     

     

     

  • Laura Kasischke

     

     

    Le diable sort au chant du corbeau

    La première nuit à tire-d’aile, nous avons pris notre envol.
    Tout juste sortis de l’enfer, nous avons niché
    dans l’arbre à lunes
    parce que l’arbre de vie
    était chargé de citrons
    et que l’arbre de mort
    avait blanchi sous les cocons laiteux des anges.
    Nous avons secoué l’arbre et les lunes
    sont tombées à côté des crânes de mastodonte
    éraflés et abrasés par le sable.

     

     

     

     

     

     

  • Primo Lévi

    Le chant du corbeau

    "Je suis venu de bien loin
    Pour porter la mauvaise nouvelle.
    J'ai surmonté la montagne,
    J'ai traversé le nuage bas,
    J'ai contemplé mon ventre dans l'étang.
    J'ai volé sans repos
    Cent milles sans repos
    Pour trouver ta fenêtre
    Pour trouver ton oreille
    Pour t'apporter la triste nouvelle
    Qui arrache la joie de ton sommeil,
    Qui pourrit ton pain et ton vin,
    Qui s'installe chaque soir en ton cœur."

    Ainsi chante-t-il abject, dansant
    Au-delà de la vitre, sur la neige.
    Il se tait, regarde malignement,
    De son bec, signe le sol d'une croix
    Et tient ouvertes ses ailes noires.

     

     

     

     

  • Angèle Vannier

     

     

    Le ciel me prend je prends le ciel
    La terre tourne
    Je tourne autour
    Déjà son sang ne tâche plus mes yeux
    Ton rire m’a tirée de ma robe de pierre
    Tu m’as rendue maîtresse de mon ombre et de tes clefs
    Forge ta langue au feu de mon nouvel été

     

    in Les noces de Barbe Bleue et de Mélusine

     

     

     

  • Jacques Roumain

     

    Un arbre, c'est fait pour vivre en paix dans la couleur du jour et l'amitié du soleil, du vent, de la pluie. Ses racines s'enfoncent dans la fermentation grasse de la terre, aspirant les sucs élémentaires, les jus fortifiants. Il semble toujours perdu dans un grand rêve tranquille. L'obscure montée de la sève le fait gémir dans les chaudes après-midi. C'est un être vivant qui connaît la course des nuages et pressent les orages, parce qu'il est plein de nids d'oiseaux.

     

    in Gouverneurs de la rosée, 1944