tu constates que l'ordinaire ne l'est pas tant
et que l'extraordinaire ne l'est pas trop
la flemme devient ta religion officielle
l'an dernier à la même époque tu ne voulais voir personne
elle te mentait tellement mal
que c'était tellement beau
que tu brûlais tellement bien
trop vieux
trop pessimiste
tu t'en donnes des surnoms
monstre parmi les dieux
dans les caillasses de tes coussins
tu rêves d'une louve aux yeux cousus
tu rêves d'être à bord d'un train filant sous la lune
qu'ils te pourrissent l'esprit
ou bien qu'ils t'aident à croire en toi
les gens sont comme ça
toujours en transit
tu ne leur en veux pas cette fois-ci
tu surfes juste sur leur haleine morte
et leurs beaux sourires de faux culs qui se sentent si puissants
géométrie variable des oiseaux migrateurs par dessus le faubourg
où tu es ton propre coiffeur et ton propre infirmier
il ne s'y passe strictement rien en ce jour férié
et c'est exactement pour cette raison que tu es venu là
en quête de vin
poison qui te répare
au sortir du métro une voix horrible dit des choses si douces
les désespérés ont leur logique
les désespérés ont leur logique
émotions qui te percutent indéfinissables
la thérapie n'a pas marché
le désorientalisme t'apporte beaucoup plus
qui rend utiles les mauvais souvenirs
cocaïne des images
cocaïne des images
ton corps émet des codes
le ciel est fou
les nuages semblent en feu
les pertes que t'inflige ce monde brutal qui s'en fout te réduisent à l'essentiel
vérité vraie plus grande que toi-même
vieux concepts qui te mangent et qui te chient
tu voulais des trucs
tu les as eus et puis tu les as abandonnés
ego malade
sur le chemin du retour
tu marches sur le trottoir de cette rue qui n'en finit pas
une voiture perd le contrôle qui fonce vers toi et s'encastre dans la barrière boule derrière laquelle
tu attends figé
un choc qui ne viendra pas
cascade calibrée par ton ange gardien
qui apparemment ne picole plus lui