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CITATIONS - Page 70

  • Etty Hillesum

     

    Les plus larges fleuves s'engouffrent en moi, les plus hautes montagnes se dressent en moi. Derrière les broussailles entremêlées de mes angoisses et de mes désarrois s'étendent les vastes plaines, le plat pays de ma paix et de mon abandon. Il y a toutes sortes de paysages en moi. J'ai tout l'espace voulu. En moi est la terre et en moi le ciel. Et que l'enfer soit une invention des hommes m'apparaît avec une évidence totale. Je ne vivrai plus jamais mon enfer personnel- je l'ai vécu suffisamment autrefois, j'ai pris de l'avance pour toute une vie – mais je puis vivre très intensément l'enfer des autres. Il le faut, d'ailleurs, si l'on ne veut pas verser dans l'autosatisfaction.


    Vendredi 9 octobre 1942

     

     

     

  • John Burnside

     

    J’avais été déconcerté par les foules de gens, dans les rues, et la façon dont ils se bousculaient, l’air impassible comme s’ils cherchaient désespérément à se croire seuls.

     

    in L’été des noyés

     

     

     

  • Luis Mizón

     

    Viens comme l’eau la plus profonde
    viens quand nul ne le sait
    de ton sang d’ombre
    lave les épines de lumière
    qui me traversent
    et le trop d’étincelles
    qui me blesse les yeux

     

     
     

  • Guiomar de Grammont

     

    L’idée du retour est terriblement fastidieuse. Le mieux c’est de se souvenir des personnes que nous avons été et des êtres que nous avons aimés plutôt que d’affronter l’inconnu. Les regarder et comprendre que nous ne sentons plus rien, que le lien est définitivement rompu, qu’il n’y a pas de retour. Combien d’exilés ne vivent-ils pas ainsi ? Sans passé, sans avenir, expatriés pour l’éternité.

     

    in Les ombres de l’Araguaia

     

     

     

     

  • Pablo Gelgon

     

    L’eau sacrée des animistes s’est lovée partout, en auréoles, au cœur de chaque détail, sublimant aussi bien les puces de lit que les séquoias géants de Californie.

     

    in Traction Brabant 75

     

     

     

  • Lionel Mazari

     

    L’automne en mes nerfs déjà fait silence.

    Mais ce silence n’oblige rien à taire :

    c’est une marche foulant le raisin de mes mots

    d’où monte un alcool sans parole.

     

    in Dehors s’enlise dans nos plaies

     

     

     

  • Myriam OH

     


      en-dessous de ses ongles y'a un peu de bleu
     un peu de rouge aussi ce sont des choses qui arrivent
     quand on refait le monde de ses propres mains

     


     

  • Chloé Landriot

     

    Voir, voir et voir encore

    Ne rien laisser passer, pas la plus petite chance de beauté, pas le plus petit grain

    Ne pas laisser s’échapper la plus petite chance de joie

    La plus petite feuille d’arbre à la lumière d’automne

     

     in Vingt-sept degrés d’amour (le Citron gare éd. 2017)