Marc Guimo
On leur dira qu’ils sont beaux
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On leur dira qu’ils sont beaux
Ils veulent servir pour amasser des biens : comme s'ils pouvaient rien gagner qui fût à eux, puisqu'ils ne peuvent même pas dire qu'ils sont à eux-mêmes. Et comme si quelqu'un pouvait avoir quelque chose à soi sous un tyran, ils veulent se rendre possesseur de biens, oubliant que ce sont eux qui lui donnent la force de ravir tout à tous, et de ne rien laisser qu'on puisse dire être à personne. Ils voient pourtant que ce sont les biens qui rendent les hommes dépendants de sa cruauté.
in Discours de la servitude volontaire (1548)
l'auteur né à Sarlat en Dordogne, était alors un étudiant âgé de 18 ans)
des fois y a pas de solution et c'est pas un problème
des fois les CRS rangent manu militari
les bidules que vendent aux Puces
ceux qui essaient d'arrondir leur fin de mois dont moi
dont les fins de mois commencent le 10 de chaque mois
des fois y a trop de dimanches dans la semaine
et le dimanche trop de couples au même endroit
qui tous promènent le même chien jaune et rectangulaire
ainsi que des petits enfants analogues
à ceux aperçus dans les catalogues
2001
C'est ainsi que le tyran asservit les sujets les uns par les autres. Il est gardé par ceux dont il devrait se garder, s'ils valaient quelque chose. Mais on l'a fort bien dit : pour fendre le bois, on se fait des coins du bois même ; tels sont ses archers, ses gardes, ses hallebardiers. Non que ceux-ci n'en souffrent eux-mêmes ; mais ces misérables abandonnés de Dieu et des hommes se contentent d'endurer le mal et d'en faire, non à celui qui leur en fait, mais bien à ceux qui, comme eux, l'endurent et n'y peuvent rien.
in Discours de la servitude volontaire (1548)
l'auteur né à Sarlat en Dordogne, était alors un étudiant âgé de 18 ans)
dans l’arrière salle sur les carreaux cassés
les jambes écartées entre l’urinoir et le lavabo froid
in Rester debout au milieu du trottoir
à se dire au revoir la bouche pleine de buée
avec nos voix de roues voilées
nos voix d'oiseaux tombés du ring
La poésie véritable est incluse dans tout ce qui ne se conforme pas à cette morale qui,
pour maintenir son ordre, son prestige, ne sait construire que des banques, des casernes,
des prisons, des églises, des bordels.
L’arbre est resté dans la porte qui claque,
je répète : l’arbre est resté dans la porte qui claque.
La joue du ciel a rougi sous la gifle.
In ici L’ombre (Journal de résistance)
Les drapeaux sont des mouchoirs sales,
je répète : les drapeaux sont des mouchoirs sales.
Les coucous pondent dans le nid des banques.
In ici L’ombre (Journal de résistance)
Un esprit est comme un parachute.
Il ne fonctionne pas s'il n’est pas ouvert.
Toute forme de mépris, si elle intervient en politique,
prépare ou instaure le fascisme.
in L'Homme Révolté (1951)
Mon chat par exemple
Ce n’est pas un chat c’est autre chose
C’est de la douceur qui bouge
Je le regarde
Il est si particulier que je ne peux rien dire
(…)
Mais il faut le donner à toucher
Avec des mots
Pourquoi ?
Pourquoi ai-je besoin de dire ce chat
in Vingt-sept degrés d’amour
(le Citron gare éd. 2017)
J’ai toujours partagé tout ce que je vivais ; toute mon oeuvre, toute mon écriture était un partage de mon expérience de vie. Faire de la vie un haut lieu d’expérimentation. Si le secret existe, le privé lui n’a jamais existé ; c'est une invention contemporaine pour échapper à la responsabilité, à la conscience que chaque geste nous engage.
Quand il n’y a plus rien, il n’y a que l’Amour. Il n’y a plus que l’Amour. Tous les barrages craquent. C’est la noyade, c’est l’immersion. L’amour n’est pas un sentiment. C'est la substance même de la création.