Lionel Mazari
Si tu as le sentiment de me devoir
quelque chose,
rend le à plus pauvre.
in Dehors s’enlise dans nos plaies
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Si tu as le sentiment de me devoir
quelque chose,
rend le à plus pauvre.
in Dehors s’enlise dans nos plaies
Si vous avez peur de tout perdre, alors perdez tout exprès pour ne plus avoir peur
in Réflexions sur la perte (1652)
L’absence de l’autre
son seuil
et la pluie derrière
brouillant les peaux.
in Fragments
Quelque chose en nous a été détruit par le spectacle des années que nous venons de passer. Et ce quelque chose est cette éternelle confiance de l'homme, qui lui a toujours fait croire qu'on pouvait tirer d'un autre homme des réactions humaines en lui parlant le langage de l'humanité. Nous avons vu mentir, avilir, tuer, déporter, torturer, et à chaque fois il n'était pas possible de persuader ceux qui le faisaient de ne pas le faire, parce qu'ils étaient sûrs d'eux et parce qu'on ne persuade pas une abstraction, c'est-à-dire le représentant d'une idéologie.
Ne pas jouer le jeu
S’étonner de ne pas le gagner
Se croire intelligent
in Chat de Mars n°2
Je parle la langue des arbres aux fruits mûrs,
la langue d’une seule saison,
mais qui revient souvent.
Ma langue fourche dans les foins…
in Dehors s’enlise dans nos plaies
En raison d'un baiser à la station Hôtel de Ville
Les poètes
Seront perturbés sur l'ensemble
Des lignes
et si
on se trompait ?
et si
au final
il ne fallait garder que les chutes ?
in Bad Writer - Ed les Carnets du Dessert de Lune, avril 2017
essayez déjà de rester en vie
évitez de souffrir et de faire souffrir
les autres inutilement
gratuitement
faites déjà ça
pour commencer
in Bad Writer
Ed les Carnets du Dessert de Lune, avril 2017
le monde –
comme une bavure à l’intérieur.
in Fragments
Je me dis souvent que si nous n'avions pas accepté, depuis des générations, de voir étouffer les animaux dans les wagons à bestiaux, ou s'y briser les pattes comme il arrive à tant de vaches ou de chevaux, envoyés à l'abattoir dans des conditions absolument inhumaines, personne, pas même les soldats chargés de les convoyer, n'aurait supporté les wagons plombés des années 1940-1945. Si nous étions capables d'entendre le hurlement des bêtes prises à la trappe (toujours pour leurs fourrures) et se rongeant les pattes pour essayer d'échapper, nous ferions sans doute plus attention à l'immense et dérisoire détresse des prisonniers de droit commun. Dérisoire parce qu'elle va à l'encontre du but qui serait de les améliorer, de les rééduquer, de faire d'eux des êtres humains. Et sous les splendides couleurs de l'automne, quand je vois sortir de sa voiture, à la lisière d'un bois pour s'épargner la peine de marcher, un individu chaudement enveloppé dans un vêtement imperméable, avec une "pint" de whisky dans la poche du pantalon et une carabine à lunette pour mieux épier les animaux dont il rapportera le soir la dépouille sanglante, attachée sur son capot, je me dis que ce brave homme, peut-être bon mari, bon père ou bon fils, se prépare sans le savoir aux "Mylaï" de l'avenir (1), en tout cas ce n'est plus un homo sapiens.
(1) Mylaï est un village vietnamien dont la population fut massacrée par un détachement américain, nouvelle qui éclata à retardement et fit quelque temps scandale.
Même les grands lamas ont des puces.
Ce goût de cendre
qui donne envie
d’écrire avec des braises
in Dehors s’enlise dans nos plaies