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CITATIONS - Page 73

  • Marguerite Yourcenar

     

    Je me dis souvent que si nous n'avions pas accepté, depuis des générations, de voir étouffer les animaux dans les wagons à bestiaux, ou s'y briser les pattes comme il arrive à tant de vaches ou de chevaux, envoyés à l'abattoir dans des conditions absolument inhumaines, personne, pas même les soldats chargés de les convoyer, n'aurait supporté les wagons plombés des années 1940-1945. Si nous étions capables d'entendre le hurlement des bêtes prises à la trappe (toujours pour leurs fourrures) et se rongeant les pattes pour essayer d'échapper, nous ferions sans doute plus attention à l'immense et dérisoire détresse des prisonniers de droit commun. Dérisoire parce qu'elle va à l'encontre du but qui serait de les améliorer, de les rééduquer, de faire d'eux des êtres humains. Et sous les splendides couleurs de l'automne, quand je vois sortir de sa voiture, à la lisière d'un bois pour s'épargner la peine de marcher, un individu chaudement enveloppé dans un vêtement imperméable, avec une "pint" de whisky dans la poche du pantalon et une carabine à lunette pour mieux épier les animaux dont il rapportera le soir la dépouille sanglante, attachée sur son capot, je me dis que ce brave homme, peut-être bon mari, bon père ou bon fils, se prépare sans le savoir aux "Mylaï" de l'avenir (1), en tout cas ce n'est plus un homo sapiens.
     

    (1) Mylaï est un village vietnamien dont la population fut massacrée par un détachement américain, nouvelle qui éclata à retardement et fit quelque temps scandale.

     

     

  • Lionel Mazari

     

    Nous portons le collier serré de l’insouciance

    Sur nos coups durs, nos coups de foudre et de soleil.

    On nous a enseigné la fugue et les buissons ;

    Le bonheur fait toujours partie de nos absences.

    Nous sommes juste injustifiés ; en même temps

    que le temps passe, nous passons la main sur vous.

    La caresse est en nous et le poing hors de nous

     

    in Dehors s’enlise dans nos plaies

     

     

     

  • Anuradha Roy

     

    « - Si on trouve qu’une chanson est triste, c’est qu’on est soi-même triste. On ne pleure que lorsqu’on a déjà des larmes. Et pourquoi diable une fille comme vous serait-elle triste ? »

    in Sous les lunes de Jupiter

     

     

     

     

     

     

  • Lionel Mazari

     

    Je reprends peau ; et mon visage

    sort du feu noir de la nuit,

    saint sorcier sans pouvoir et sans lien

    qui remonte en fredonnant

    les marches édentés du rire.

     

    in Dehors s’enlise dans nos plaies