Gustave Flaubert
Le comble de l’orgueil, c’est de se mépriser soi-même.
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Le comble de l’orgueil, c’est de se mépriser soi-même.
Par-delà le carambolage des rails croisés, les poteaux comptaient la campagne, les fils mesuraient la fuite en sifflant. Un champ de blé gicla d’un talus. Une petite ville se bâtit au galop et puis dégringola dans la pente. Un bref tunnel goba le reste et vomit une boule de fumée et des collines bleues.
Enfin parurent des contrées semblables à celles où la guerre a passé. Des grillages, des baraques, des touffes, des tas. Un camion qui perdait sa bâche courait dans la poussière comme une volaille effarouchée.
Les premières maisons se levèrent dans les terrains vagues, comme des échelles.
Un fossé noirci, des rues, des cours, des linges, des rues, des façades, des cheminées, des rues : on arrivait.
in Le bonheur des tristes
Que c’est curieux, on résiste victorieusement aux larmes, on se « tient » très bien, aux minutes les plus dures. Et puis quelqu’un vous fait un petit signe amical derrière une vitre, on découvre, fleurie, une fleur encore fermée la veille, une lettre tombe d’un tiroir, et tout tombe.
in Lettre à Marguerite Moreno
elle dit ça
en souriant
Charline-au-chien
devant la bouche du métro
devant la bouche bée des passants
devant la viande des voisins
leur poids
leur argent
leur baie vitrée qui va bien
Mon petit florilège perso :
Douche froide
Quand un chômeur, il refroidit vite
*
24h sur 24
Je vis au jour le jour, surtout la nuit.
*
Origine
N’oublions jamais d’où nous venons : du trou du cul de la galaxie. Ça dégaze sec ! Et ça vous met des parfums d’étoiles pleins les narines !
*
Fort comme un chêne
Glander c’est résister à l’occupation.
*
Les mo®ts nous collent à la peau
Il s’est réincarné à spirales ; ça lui permet d’écrire encore un peu
Thierry Roquet in L’ampleur des astres - Fragmensonges de vie
Cactus Inébranlable édtions, septembre 2016
La poésie ne vient pas après la science, pour célébrer le triomphe de la raison sur la nature. Elle vient avant la science, lorsque, avec davantage d’humilité, nous reconnaissons que nous devons notre existence au monde que nous cherchons à connaître
in Marcher avec les dragons
Les masses humaines les plus dangereuses sont celles dont on a injecté dans les veines le venin de la peur… la peur du changement
Je veux être préoccupé de la destinée humaine. Je voudrais noter tout ce que je sens, je voudrais leur faire voir avec force tout ce qu’ils ont mal vu, je voudrais qu’ils vivent et entendent avec plus de joie et plus de violence.
Ils parlent de chanter le progrès, la machine qui libère l’homme. Elle ne le libère pas, elle le gonfle et le détraque. Et l’homme pense boîtes d’allumettes et discours électoral : tous de même. Ils ne sont plus eux-mêmes : ils n’ont plus le courage de s’élever seuls avec violence, contre l’injustice, quelle qu’elle soit, d’où qu’elle vienne. Ils vont bientôt tous se coller ensemble. …Ils ne savent plus choisir, ils prennent ce qu’il y a de plus facile en eux, de plus rutilant. À la même heure ils voient les mêmes saletés. À la même heure ils pensent en commun. J’aime celui qui apprend tout seul. Le chétif qui s’agrippe, qui encaisse les coups des autres, les brûlures de la faim et du froid et qui, tout seul, apprend à se détacher du ronron des autres. Celui-là comprend les hommes mais n’en sera pas rempli. Il leur voudra du bien et sera traité d’ennemi. J’aime mieux être seul.
in Le bonheur des tristes V. Introduction à la vie commune
fais que ta peur sois toute petite,
car si tu la laisses grandir,
c'est toi qui sera tout petit
Merci à la vie qui m'a tant donné.
Elle m'a donné un cœur qui devient débordant
quand je vois le fond de tes yeux clairs.
merci à la vie qui m'a tant donné.
(interprétation personnelle du traducteur inconnu)
Oui, j'ai vécu comme un garçon. Ça m'irrite de dire cela.
J'aurais préféré dire : j'ai vécu comme une femme libre.
Après avoir étudié la condition des femmes dans tous les temps et dans tous les pays, je suis arrivé à la conclusion qu'au lieu de leur dire bonjour, on devrait leur dire pardon.
la poésie est mémoire baignée de larmes…
L’homme d’Osa
Il descendait de la montagne,
il rentrait chez lui,
on lui a fait traverser le fjord
depuis Osa jusqu’à Öydvinstö.
Il avait la main ouverte,
il a offert de payer.
Mais l’homme d’Osa
Ne voulut rien entendre.
– Je veux payer ;
j’habite trop loin
pour te rendre la pareille.
– Eh bien, rends service
à un autre homme,
dit l’homme d’Osa,
et il reprit les rames.
in Nord profond (trad. de François Monnet)
ne mets pas tes mots dans ma bouche ne mets pas ta voix dans ma bouche ne mets pas ton cri dans ma bouche ne mets rien dans ma bouche laisse ma bouche
in Chat de Mars n°I