Don Hélder Câmara
Je nourris un pauvre et l'on me dit que je suis un saint.
Je demande pourquoi le pauvre n'a pas de quoi se nourrir
et l'on me traite de communiste.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Je nourris un pauvre et l'on me dit que je suis un saint.
Je demande pourquoi le pauvre n'a pas de quoi se nourrir
et l'on me traite de communiste.
Vol trompeur
Des feuilles mortes
Pensant partir
Avec les oiseaux
in Traction Brabant 72
Tout m'émeut comme si j'allais disparaître dans l'instant
Ce n'est pas toujours amusant.
Elle avance pratiquement nue dans la glace. Sa peau est comme du brouillard. Presque transparente. Puis elle s’accroupit et elle pisse. Le jour est là, encore fumant, à ses pieds.
in Autre chose
heureux celui qui comprend
qu'il est nécessaire de changer beaucoup pour rester toujours le même
Dans ce grand abattoir
il nous faut résister un temps
car les morts ont choisi les vivants
pour faire leur sale boulot
extrait de Kyrielle de Kyparissi
in Traction brabant 72
Paysage mauvais
Sables de vieux os – Le flot râle
Des glas : crevant bruit sur bruit …
– Palud pâle, où la lune avale
De gros vers, pour passer la nuit.
– Calme de peste, où la fièvre
Cuit … Le follet damné languit.
– Herbe puante où le lièvre
Est un sorcier poltron qui fuit …
– La Lavandière blanche étale
Des trépassés le linge sale,
Au soleil des loups… – Les crapauds,
Petits chantres mélancoliques
Empoisonnent de leurs coliques,
Les champignons, leurs escabeaux.
in Les Amours jaunes
Si ton chemin n’a pas de cœur
quitte-le
Le comble de l’orgueil, c’est de se mépriser soi-même.
Par-delà le carambolage des rails croisés, les poteaux comptaient la campagne, les fils mesuraient la fuite en sifflant. Un champ de blé gicla d’un talus. Une petite ville se bâtit au galop et puis dégringola dans la pente. Un bref tunnel goba le reste et vomit une boule de fumée et des collines bleues.
Enfin parurent des contrées semblables à celles où la guerre a passé. Des grillages, des baraques, des touffes, des tas. Un camion qui perdait sa bâche courait dans la poussière comme une volaille effarouchée.
Les premières maisons se levèrent dans les terrains vagues, comme des échelles.
Un fossé noirci, des rues, des cours, des linges, des rues, des façades, des cheminées, des rues : on arrivait.
in Le bonheur des tristes
Que c’est curieux, on résiste victorieusement aux larmes, on se « tient » très bien, aux minutes les plus dures. Et puis quelqu’un vous fait un petit signe amical derrière une vitre, on découvre, fleurie, une fleur encore fermée la veille, une lettre tombe d’un tiroir, et tout tombe.
in Lettre à Marguerite Moreno
elle dit ça
en souriant
Charline-au-chien
devant la bouche du métro
devant la bouche bée des passants
devant la viande des voisins
leur poids
leur argent
leur baie vitrée qui va bien
Mon petit florilège perso :
Douche froide
Quand un chômeur, il refroidit vite
*
24h sur 24
Je vis au jour le jour, surtout la nuit.
*
Origine
N’oublions jamais d’où nous venons : du trou du cul de la galaxie. Ça dégaze sec ! Et ça vous met des parfums d’étoiles pleins les narines !
*
Fort comme un chêne
Glander c’est résister à l’occupation.
*
Les mo®ts nous collent à la peau
Il s’est réincarné à spirales ; ça lui permet d’écrire encore un peu
Thierry Roquet in L’ampleur des astres - Fragmensonges de vie
Cactus Inébranlable édtions, septembre 2016
La poésie ne vient pas après la science, pour célébrer le triomphe de la raison sur la nature. Elle vient avant la science, lorsque, avec davantage d’humilité, nous reconnaissons que nous devons notre existence au monde que nous cherchons à connaître
in Marcher avec les dragons
Les masses humaines les plus dangereuses sont celles dont on a injecté dans les veines le venin de la peur… la peur du changement