CITATIONS - Page 78
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Nous ne sommes pas différents, nous sommes divisés.
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Jean-Claude Goiri
Tel untel
tu apprends chaque jour ce qu’il en coûte d’apprendre en construisant cette liberté si profonde qu’on t’y enferme comme dans un puits
in FPM n°14
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Pablo Neruda
tu combles la courbure du silence
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Abbas Kiarostami
sur la corde à linge
on a étendu de la neige
par ce froid
elle ne sèchera pas de sitôt
la neige
in des milliers d’arbres solitaires
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Don Hélder Câmara
Je nourris un pauvre et l'on me dit que je suis un saint.
Je demande pourquoi le pauvre n'a pas de quoi se nourrir
et l'on me traite de communiste.
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Evelyne Charasse
Vol trompeur
Des feuilles mortes
Pensant partir
Avec les oiseaux
in Traction Brabant 72
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Georges Perros
Tout m'émeut comme si j'allais disparaître dans l'instant
Ce n'est pas toujours amusant. -
Thomas Vinau
Elle avance pratiquement nue dans la glace. Sa peau est comme du brouillard. Presque transparente. Puis elle s’accroupit et elle pisse. Le jour est là, encore fumant, à ses pieds.
in Autre chose
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Don Hélder Câmara
heureux celui qui comprend
qu'il est nécessaire de changer beaucoup pour rester toujours le même
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Gabriel Perez
Dans ce grand abattoir
il nous faut résister un temps
car les morts ont choisi les vivants
pour faire leur sale boulot
extrait de Kyrielle de Kyparissi
in Traction brabant 72
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Tristan Corbière
Paysage mauvais
Sables de vieux os – Le flot râle
Des glas : crevant bruit sur bruit …
– Palud pâle, où la lune avale
De gros vers, pour passer la nuit.
– Calme de peste, où la fièvre
Cuit … Le follet damné languit.
– Herbe puante où le lièvre
Est un sorcier poltron qui fuit …
– La Lavandière blanche étale
Des trépassés le linge sale,
Au soleil des loups… – Les crapauds,
Petits chantres mélancoliques
Empoisonnent de leurs coliques,
Les champignons, leurs escabeaux.
in Les Amours jaunes
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Ce qui se dit dans la forêt amazonienne
Si ton chemin n’a pas de cœur
quitte-le
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Gustave Flaubert
Le comble de l’orgueil, c’est de se mépriser soi-même.
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Luc Diétrich
Par-delà le carambolage des rails croisés, les poteaux comptaient la campagne, les fils mesuraient la fuite en sifflant. Un champ de blé gicla d’un talus. Une petite ville se bâtit au galop et puis dégringola dans la pente. Un bref tunnel goba le reste et vomit une boule de fumée et des collines bleues.
Enfin parurent des contrées semblables à celles où la guerre a passé. Des grillages, des baraques, des touffes, des tas. Un camion qui perdait sa bâche courait dans la poussière comme une volaille effarouchée.
Les premières maisons se levèrent dans les terrains vagues, comme des échelles.
Un fossé noirci, des rues, des cours, des linges, des rues, des façades, des cheminées, des rues : on arrivait.
in Le bonheur des tristes
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Colette
Que c’est curieux, on résiste victorieusement aux larmes, on se « tient » très bien, aux minutes les plus dures. Et puis quelqu’un vous fait un petit signe amical derrière une vitre, on découvre, fleurie, une fleur encore fermée la veille, une lettre tombe d’un tiroir, et tout tombe.
in Lettre à Marguerite Moreno