Louis Savary
les mots persistent
moi je signe
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les mots persistent
moi je signe
Je t’aime avec tendresse, je t’aime à retourner une ville
in Seul le bleu reste
Ce n'est pas vrai du tout, que l'être humain soit une créature qui comprenne la vie. Son intelligence ne lui sert pas à grand-chose ; par le fait qu'il parle, il n'en est pas moins bête. Mais là où sa bêtise dépasse même l'inconscience des animaux, c'est quand il s'agit de deviner et de sentir la détresse de son semblable.
Il nous arrive, parfois, de voir dans la rue un homme à la face blême et au regard perdu, ou bien une femme en pleurs. Si nous étions des êtres supérieurs, nous devrions arrêter cet homme ou cette femme, et leur offrir promptement notre assistance. C'est là toute la supériorité que j'attribuerais à l'être humain sur la bête. Il n'en est rien !
in Kyra Kyralina
Une lumière déchiquetée que l’océan reprise
in Plein phare
They made it clear from the start that the slightest deviation from the norm would be punished. They turned everything into prisons, even our own bodies. Wear pink. Play with dolls. Look in the mirror. Go to school. Learn to smile when they abuse you. Diet, wax, apply make-up, and swallow your medication. Follow fashion. Work. Consume. Be silent. Give him a porn star experience. Get married. Shop, cook, wash, iron, dust, vacuum, scrub and polish. Work a 15-hour shift (but don’t call housework ‘work’). Get into debt. Have children. Stay married (or they’ll destroy you and your children). Watch TV. Wear stilettos. Obey their laws. Save for your old age. Now repeat after me: ‘I am free’. Just to make sure I knew who my masters were they spat on me, groped me, pinched me, grabbed me and shoved me at school, in the street, in homes, on buses, in parks, pubs, clubs, everywhere. They shouted at me from cars, building sites, pub windows and doors, everywhere that I was a slut, an ugly bitch, a fat slag, a stupid cow, a skinny cow, a sexy dog, that they would fuck me, hit me, damage me, and destroy me. They made grunting noises and flapped their tongues. They raped me, beat me, pulled the hair out of my head, and kicked me. They threatened to kill me and told me to kill myself. They always wanted to know my weight, size, age and height as though this information was useful for their plans. They harassed me when I studied or worked, they just wouldn’t leave me alone. Then they told me I lacked a sense of humour. … They told me to practise positive thinking and to cleanse myself of toxic emotions. They told me to live in the ‘Now’ like a toddler, or a goldfish with a five-second memory. They treated me like a child, demanded that I behave like a child and look like a 15-year-old, and then they told me I was immature and childish. They said, “Consider yourself lucky, this is a democracy and we’ve given women the freedom to choose their own lives and be what they want to be.” When I mentioned the word ‘misogyny’ they called me a man-hater. When I spoke up against fascist pornography they told me I needed a good fuck. “The answer to your problems,” they said, “is between our legs.” When I spoke about the rise of rape culture they told me I definitely needed a good fuck. But by then I had stopped taking it personally. “Listen,” I said, “what we really need is a vigorous, earth-shaking, relentless, uninhibited, wild, passionate, intoxicating, angry, unapologetic, long-overdue, exciting, luscious revolution.” Because this was never personal, this was always political."
“The fascism that has no name” in Misogyny Re-Loaded
Les parents quand ils faisaient la grève, c’était pour des augmentations de salaire.
Les fils, aujourd’hui, ils font grève pour continuer à travailler.
in Les maîtres du printemps
Toutes ces mères dévorant leur progéniture, bout de chair pour bout de chair qu’elles n’en finissent pas de digérer. Tous ces pères aux abonnés absents ne voyant pas plus loin que leur couilles. Hoquets des peurs enfouies. Recoudre les morceaux de soi. Rapièçage sans fin pour éclopés du divan. Oublier tout ça. Vivre.
in Grand arbre rouge
faire bonne figure, s’accommoder
d’infinitifs qui ont le style
d’une serpillière
je suis fatigué
comme tout le monde
tout le monde trop-plein
de trop de choses
in Démolition
En vieillissant l'on aimerait faire l'amour à une âme.
Et ne plus rien écouter de ce qu'ils disent de l'aube...
Une douce lenteur, le goût de l'instant célébrant sa chute.
Une neige à l’extrême bleu de l'air, tel pourrait être notre âme.
J’ai volé l’oiseau jaune
Qui vit dans le sexe du diable
Il m’apprendra comment séduire
Les hommes, les cerfs, les anges aux ailes doubles,
Il ôtera ma soif, mes vêtements, mes illusions,
Il dormira,
Mais moi, mon sommeil court sur les toits
Murmurant, gesticulant, faisant l’amour violemment,
Avec des chats.
J’emmerde les proverbes
Quant on veut, on peut
mais quand on peut
souvent, on ne veut plus
Les murs ont des oreilles je leur susurre des mots doux
ça doit leur plaire car ils ne trouvent rien de mieux pour me répondre
que de suinter d'humidité à grosses gouttes
À la crinière des algues se mêlait le miaulement des flots
Et la marée féline se frottait aux écailles des raffineries poisseuses
in La mère Michel (Poids Plume 2016)
Dans la baie engorgée autrefois poissonneuse
On ne croise plus un chat, la mer s’y est noyée.
in La mère Michel (Poids Plume 2016)
J’ai traversé des frontières au goût de vent, des ports sentant le poisson mort
in L’âme de la grande ourse