Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

CITATIONS - Page 87

  • Joyce Mansour

     

    Venez femmes aux seins fébriles

    Écouter en silence le cri de la vipère

    Et sonder avec moi le bas brouillard roux

    Qui enfle soudain la voix de l'ami

    La rivière est fraîche autour de son corps

    Sa chemise flotte blanche comme la fin d'un discours

     

    in Carré Blanc - 1965

     

     

  • Joyce Mansour

     

    Je veux partir sans malle pour le ciel

    Mon dégoût m’étouffe car ma langue est pure

    Je veux partir loin des femmes aux mains grasses

    Qui caressent mes seins nus

    Et qui crachent leur urine

    Dans ma soupe

    Je veux partir sans bruit dans la nuit

    Je vais hiberner dans les brumes de l’oubli

    Coiffée par un rat

    Giflée par le vent

    Essayant de croire aux mensonges de mon amant.

     

     

  • Joyce Mansour

     

    J’écrirai avec deux mains

    Le jour que je me tairai.

    J’avancerai les genoux raides

    La poitrine pleine de seins

    Malade de silence rentré.

    Je crierai à plein ventre

    Le jour que je mourrai

    Pour ne pas me renverser quand tes mains me devineront

    Nue dans la terre brûlante.

    Je m’étranglerai à deux mains

    Quand ton ombre me léchera

    Écartelée dans ma tombe où brillent des champignons.

    Je me prendrai à deux mains

    Pour ne pas m’égoutter dans le silence de la grotte.

    Pour ne pas être esclave de mon amour démesuré,

    Et mon âme s’apaisera

    Nue dans mon corps plaisant.

     

    in le surréalisme, même 2, printemps 1957

     

     

  • Katherine L. Battaiellie

     

    le ciel est trop grand ici cela donne de la peur le soleil se perd le vent aussi brode des nuages j'ai un doute sur ma vie j'étais morte et encore vivante j'ai été toute refaite plusieurs fois on n'est pas assez protégé par les vitres

     

    in La robe de mariée

     

     

     

  • Joyce Mansour

     

    Tu veux mon ventre pour te nourrir

    Tu veux mes cheveux pour te rassasier

    Tu veux mes reins mes seins ma tête rasée

    Tu veux que je meure lentement lentement

    Que je murmure en mourant des mots d’enfant.

     

    in Cris

     

     

  • Samaël Steiner

     

    Nous allons ensemble, la rue n’est plus bordée de portes mais de larges entailles, par lesquelles on peut se glisser et apparaître ailleurs et autrement.  

     

    in seul le bleu reste

     

     

  • Joyce Mansour

     

    Femme assise devant une table cassée

    La mort dans le ventre.

    Rien dans l’armoire. 

    Fatiguée de tout même de ses souvenirs

    Elle attend fenêtre ouverte

    La lumière aux mille visages

    Qu’est la folie

     

    in Cris

     

     

     

     

     

  • Jean-Louis Bernard

     

    Elle veut crier à son tour, mais l’absence est trop forte. Elle veut arracher des vêtements mais sa nudité l’étouffe. Le nom ne peut plus s’effacer, il reste seul, gardien du jour immobile, au milieu du sable effrité sous les coups de la marée. Elle sent le sel s’insinuer inexorablement entre ses cuisses et brûler son désir, sa chair, ses origines. Bientôt, il ne restera, flottant au dessus des vagues frémissantes, que l’ombre d’un regard obscurci par les mots, et un nom silencieux, discret, indestructible, saturé d’immense.

     

    in Battements de mémoire

     

     

  • Pierre Demarty

     

    Ah ça ! le bel asile que nous formions en vérité, le beau banquet de gueules brisées – et avec le sourire encore s’il vous plait ! Le rictus esquinté des candidats au cadavre. Oui, des échoués que nous autres. Des loques. Des vestiges.

    in En face