Noam Chomsky
La propagande est aux démocraties
ce que la violence est aux dictatures.
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La propagande est aux démocraties
ce que la violence est aux dictatures.
Cette société durera, avec ses souffrances et ses injustices, tant et aussi longtemps qu'on prétendra que les engins de mort créés par les hommes sont limités, que la Terre est inépuisable et que le monde est une poubelle sans fond. A ce stade de l'histoire, il n'y a plus qu'une alternative. Ou bien la population prend sa destinée en main et se préoccupe de l'intérêt général guidée en cela par des valeurs de solidarité ou bien c'en sera fait de sa destinée tout court.
le poète rendra l’oreille
à tout homme
qui la lui prêtera
La nuit je suis le vagabond dans le pays du cerveau
Étiré sur la lune en béton
Mon âme respire domptée par le vent
Et par la grande musique des demi-fous
Qui mâchent des pailles en métal lunaire
Et qui volent et qui volent et qui tombent sur ma tête
A corps perdu
Je danse la danse de la vacuité
Je danse sur la neige blanche de mégalomanie
Tandis que toi derrière ta fenêtre sucrée de rage
Tu souilles ton lit de rêves en m'attendant
Uncle John Iroquois elder says: ‘Tell the people that there is a river flowing now very fast. It is so swift and wide and great that there will be those who will be afraid. They will try to hold onto the shore. They will suffer greatly. If you try to hold onto the shore your feelings and so your being torn apart.’ And the Elders say 'we know the source and the destination of this river. We are aware of the nature of this river and this we ask you to do: Push off… Into the middle of the river. Keep your eyes open, your head above water’ and, I add to this, I say see who you are finding in the river with you at this time, be good to them and celebrate. There is a river flowing now very fast. Push off into the middle of it. Keep your eyes open. Your head above water. Honor the people that are in there with you. Celebrate."
in “There is a River” as given to her by Iroquois elder Uncle John
Quel phallus sonnera le glas
Le jour où je dormirai sous un couvercle de plomb
Fondue dans ma peur
Comme l’olive dans le bocal
Il fera froid métallique et laid
Je ne ferai plus l’amour dans une baignoire émaillée
Je ne ferai plus l’amour entre parenthèses
Ni entre les lèvres javanaises d’un gazon de printemps
J’exsuderai la mort comme une moiteur amoureuse
Cernée assaillie par des visions d’octobre
Je me blottirai dans la boue
in Faire signe au machiniste (1976)
Corps de femme, blanches collines, cuisses blanches, l'attitude du don te rend pareil au monde. Mon corps de laboureur sauvage, de son soc a fait jaillir le fils du profond de la terre. Je fus comme un tunnel. Déserté des oiseaux, la nuit m'envahissait de toute sa puissance. pour survivre j'ai dû te forger comme une arme et tu es la flèche à mon arc, tu es la pierre dans ma fronde. Mais passe l'heure de la vengeance, et je t'aime. Corps de peau et de mousse, de lait avide et ferme. Ah ! le vase des seins ! Ah ! les yeux de l'absence ! ah ! roses du pubis ! ah ! ta voix lente et triste ! Corps de femme, je persisterai dans ta grâce. Ô soif, désir illimité, chemin sans but ! Courants obscurs où coule une soif éternelle et la fatigue y coule, et l'infinie douleur.
Je ne bois jamais à outrance, je ne sais même pas où c'est.
la muraille des os qui se cabre
Les chevaux du Temps
Quand les chevaux du Temps s’arrêtent à ma porte
J’hésite un peu toujours à les regarder boire
Puisque c’est de mon sang qu’ils étanchent leur soif.
Ils tournent vers ma face un œil reconnaissant
Pendant que leurs longs traits m’emplissent de faiblesse
Et me laissent si las, si seul et décevant
Qu’une nuit passagère envahit mes paupières
Et qu’il me faut soudain refaire en moi des forces
Pour qu’un jour où viendrait l’attelage assoiffé
Je puisse encore vivre et les désaltérer.
in Les Amis inconnus, 1934
J’emmerde l’aqua-bonisme
Mettre les poissons dans un bocal
et les laisser nous regarder
tourner en rond
Venez femmes aux seins fébriles
Écouter en silence le cri de la vipère
Et sonder avec moi le bas brouillard roux
Qui enfle soudain la voix de l'ami
La rivière est fraîche autour de son corps
Sa chemise flotte blanche comme la fin d'un discours
in Carré Blanc - 1965
La justice, docteur, c’est comme la Sainte Vierge,
si elle n’apparait pas de temps en temps, le doute s’installe
Tant qu'un homme pourra mourir de faim
à la porte d'un palais où tout regorge,
il n'y aura rien de stable dans les institutions humaines.
une terre sur pilotis
avec du sang dans son parterre
terre ligotée
in Le pyromane adolescent suivi de Le sang visible du vitrier