Octavio Paz
Elle dit ce que je tais,
elle tait ce que je dis,
elle rêve ce que j'oublie.
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Elle dit ce que je tais,
elle tait ce que je dis,
elle rêve ce que j'oublie.
Tu joues tous les jours avec la lumière de l’univers
Chez nous, Sagesse se dit « arandù »
Ce qui signifie sentir le temps
je vous aime
comme je vous parle
avec les mots cinglants
de ma tendresse
Au lieu d’une vision à l’exclusion des autres, j’eusse voulu dessiner les moments qui bout à bout font la vie, donner à voir la phrase intérieure, la phrase sans mots, corde qui infiniment se déroule sinueuse, et, dans l’intime, accompagne tout ce qui se présente du dehors comme du dedans.
Je voulais dessiner la conscience d’exister et l’écoulement du temps. Comme on se tâte le pouls. Ou encore, en plus restreint, ce qui apparaît lorsque, le soir venu, repasse (en plus court et en sourdine) le film impressionné qui a subi le jour. La vie dans les plis.
ne reste plus que cet amas de nerfs, noués et cette peau qui sans ton être
n’est même pas le début d’un tambour
in Seul le bleu reste
Si l'on ne croit pas à la liberté d'expression pour les gens qu'on méprise,
on n'y croit pas du tout.
Grands cheveux, jambes à l’air,
Et par-dessus, un vent rouge et rose
N’être
ni le passeur
ni le trépassé
ni le chien féroce
ni la barque
être
l’eau
in Passage
La haine rassemble les semblables ; l'amour les dissemblables.
pendant que dans nos ventres se jouent sans anicroche
le va
le vient
l’histoire la même
dans la répétition des coups de reins.
in Je te vois
Ici vous entendrez parler acier, métallurgistes, syndicalistes, ici vous entendrez parler usines, nationalisation, chômage. Si pour vous ces mots sont synonymes de nuisances et de laideur, s’ils vous font l’effet de répulsifs, si vous prétendez qu’ils doivent être réservés aux colonnes des journaux, section économie ou société, refermez aussitôt ce livre ou, pour les plus modernes d’entre vous, éteignez votre liseuse, en tout cas passez votre chemin, ce texte n’est pas pour vous, autant vous prévenir tout de suite. Entre le ciel et la boue, préférez le ciel, c’est moins salissant.
in Les maîtres du printemps
Tel homme explose
car un enfant à retardement
déchire sa poitrine
ruisselante de barbelés
madrague des rêves
ton bras est ouvert tout le long de la rue,
les passants longent tes veines pour rejoindre le fleuve.
in seul le bleu reste
le poids des jours qui toquent
leur morne cliquetis
Son fol ressassement
contre le chambranle
les femmes que l’on baise
les hommes que l’on brise
et les billets souillés dont on bourre
les ventres
in Rester debout au milieu du trottoir