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CITATIONS - Page 84

  • Lanza del Vasto

     

    Ah, plût à Dieu qu'ils fussent païens ! Cela vaudrait mieux pour tous et pour eux !
    J'ai vu les païens respecter l'insecte et le serpent, sentant, là comme ailleurs, avec un grand frisson, la présence de Dieu.
    J'ai vu les païens s'incliner devant un arbre où, de toute évidence, une âme habite.
    J'ai vu les païens se garder de tendre les pieds devant la flamme, de peur d'offenser le feu.
    J'ai vu les païens honorer leur hôte du seul bol de riz qui fût dans la maison, parce que Dieu lui-même les visitait habillé en pauvre, comme c'est sa coutume...
    Ah ! Plût à Dieu qu'ils fussent païens, ces autres à qui rien n'est assez impur et puant qu'ils n'y fourrent le nez, rien assez sacré pour les tenir à l'écart, les touche-à-tout qui fouillent partout, qui retournent tout, qui détournent et dégradent tout, qui exploitent tout, les choses comme les hommes, qui tripotent dans le ciel et dans le microbe, qui cassent tout !
    Comment les nommerai-je, ceux-là ? Des chrétiens ? non.
    Des païens ? non, hélas !
    Des Renégats.

     

    in Les quatre fléaux

     

     

     

  • Henri Michaux

     

    Au lieu d’une vision à l’exclusion des autres, j’eusse voulu dessiner les moments qui bout à bout font la vie, donner à voir la phrase intérieure, la phrase sans mots, corde qui infiniment se déroule sinueuse, et, dans l’intime, accompagne tout ce qui se présente du dehors comme du dedans.

    Je voulais dessiner la conscience d’exister et l’écoulement du temps. Comme on se tâte le pouls. Ou encore, en plus restreint, ce qui apparaît lorsque, le soir venu, repasse (en plus court et en sourdine) le film impressionné qui a subi le jour. La vie dans les plis.

     

     

  • Isabelle Stibbe

     

    Ici vous entendrez parler acier, métallurgistes, syndicalistes, ici vous entendrez parler usines, nationalisation, chômage. Si pour vous ces mots sont synonymes de nuisances et de laideur, s’ils vous font l’effet de répulsifs, si vous prétendez qu’ils doivent être réservés aux colonnes des journaux, section économie ou société, refermez aussitôt ce livre ou, pour les plus modernes d’entre vous, éteignez votre liseuse, en tout cas passez votre chemin, ce texte n’est pas pour vous, autant vous prévenir tout de suite. Entre le ciel et la boue, préférez le ciel, c’est moins salissant. 

     

    in Les maîtres du printemps