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RÉSONNANCE & COPINAGES - Page 12

  • Patricia Ryckewaert

     

    Regarde-moi dans le bleu

    au vif de ma coupure

    là où je suis intacte

    là où je suis si pure

    ma lueur vient du froid

    du cri fauve de mes morts

    Je suis une terre sauvage

    sous ma peau des braises

    des poussées interdites

    le chant fertile des femmes

    à faire des racines, du lien

    Dans les ruines et les drames

    j’ai bâti de l’amour

    Vois, il suinte du poème

    de l’encre et des secrets

    ma tendre rage de vivre

     

    in Bleu en écho avec Domi Bergougnoux

     

     

     

  • Gaston Miron

     

    coule-moi dans tes mains de ciel de soie
    la tête la première pour ne plus revenir
    si ce n'est pour remonter debout à ton flanc
    nouveau venu de l'amour du monde
    constelle-moi de ton corps de voie lactée

     

     

  • Guénane Cade

     

    Nous l’avons tous compris

    nous sommes poussière

    mais le sable n’est pas né ainsi

    il fut rocher     il fut falaise

    inutile de se pulvériser avant l’heure

     

     in Pas de côté (éditions  Sauvages, mai 2022)

     

     

     

  • Kamel Yahiaoui

     

    pour que ma main déboîte l'armure de la mélancolie
    l'astre des lueurs se doit d'être au rendez-vous
    je signerai pour sûr la flamme du courage
    mon chat sur mon dos je creuserai l’abcès du soleil


     

     

  • Roberto Juarroz

     

    Où est l'ombre

    d'un objet appuyé contre le mur ?

    Où est l'image

    d'un miroir appuyé contre la nuit ?

    Où est la vie

    d'une créature appuyée contre elle-même?

    Où est l 'empire

    d'un homme appuyé contre la mort ?

    Où est la lumière

    d'un dieu appuyé contre le néant ?

    Dans ces espaces sans espace

    est peut-être ce que nous cherchons.

     

    in Poésie et Réalité

     

     

     

  • Ayam Kojima - Perséphone

    Ayam Kojima Perséphone.jpg

     

    Et je remonte toujours de mes enfers

    roulement cyclique

    création et destruction

    mort et renaissance

    ne font qu'un

    rien ne meurt rien ne naît

    juste un changement d'état

    de l’éternité impertubée

     

     

    in en cours

     

     

     

     

  • Lionel Mazari

     

    je sors de la forêt d’amour
    avec à ma peau cousue 
    les runes de mes avatars
    le chant tatoué 
    de chacun de mes noms 
    volé au désir d’être l’autre
    Rusé renard me regarde passer de loin 
    entre les pattes des grands pins
    Rusé renard porte dans sa gueule le don secret 
    de mon seul vrai nom mort

     

    in L'impossible séjour

     

     

     

  • Véro Ferré

     

    Briser la gangue des douleurs passées,
    Ôter délicatement les peaux de tristesse,
    N’en garder qu’une digne retenue,
    L’espoir doux d’une possible renaissance.
    Raffermir légèrement le fragile,
    Irriguer intensément ce qui palpite,
    Ressentir à nouveau la soif,
    S’ouvrir à la vie qui frémit.

     

     

  • Kamel Yahiaoui

     

    j'écouterai le bruissement d'un rêve courant les champs
    je fredonnerai la chanson des labours d'hiver
    sur mon chemin un oiseau sifflera l'air du festin des vergers
    le soir venu j'irai saluer mon cheval au ruisseau des tendresses justes
    sur lui je courrai jusqu'à l’étouffement de ma peur
    je partirai loin loin loin des démangeaisons de la gueuse
    j'écouterai le feu d'une caresse d'une jouissance d'une peau
    la vie porte en elle les biens et les méfaits des hommes
    je me réserve à la clarté de l'âme

     

     

  • Colette

     

    Que c’est curieux, on résiste victorieusement aux larmes, on se « tient » très bien, aux minutes les plus dures. Et puis quelqu’un vous fait un petit signe amical derrière une vitre, on découvre, fleurie, une fleur encore fermée la veille, une lettre tombe d’un tiroir, et tout tombe.

     

    in Lettre à Marguerite Moreno

     

     

     

  • Pascal Perrot

     

    Les révélations se succèdent, et les oracles d’aujourd’hui se nomment politique, économie de marché ; ses sibylles travaillent à des futurs conformes et leurs crédos s’enfoncent dans nos gorges, raillant la bestialité de nos tripes.

     

    in Une brèche dans la tapisserie des ombres