Alexandre Cabanel - Ange déchu (détail) - 1847
Tu pleures ange déchu
la colère la rage
d'être tombé
des cieux
pour avoir trop désiré
la lumière
in en cours
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Tu pleures ange déchu
la colère la rage
d'être tombé
des cieux
pour avoir trop désiré
la lumière
in en cours
un craquement
dans le cœur
imprévu troublant
et puis soudain
bouleversant
la débâcle !
la grande fonte des glaces
entamée
sans prévenir
la joie d’entendre
mon cœur battre à nouveau
comme un jeune oiseau
l’exaltation d’un printemps
d’automne un peu fou
sous le signe intense
de la poésie
je commence à voir des signes
à croire en la magie
mais la peur a pris le dessus
mon cœur tremblant
mis à nu
regrette déjà
son berceau de glace
l’espoir est un poison
qu’il craint plus que tout
in Des volcans sur la lune
Il se rappela que les indiens Caribou possédaient un vocabulaire varié pour décrire la neige. [...] Cinquante-deux mots au total, s'il se souvenait bien. On devrait en posséder autant pour décrire l'amour.
in Déneiger le ciel
Lune géante pulvérisée
par les forces de marée
du vieux Saturne
poussières et glace
tant de lacunes
disque rayé
de mes émotions
in en cours
Solstice, afflux d’émotions, compression, chercher la pause, la rive et ce n’est pas encore le moment. Toujours la gorge qui accroche, trop dit, pas assez dit ? La fatigue mêlée d’agitation, ça sent l’auto combustion, bouffées de chaleur qui ne sont pas des bouffées de fièvre, mais comme si le corps chercher à brûler ce qui reste de cette année chaotique, épuisante, parfois enivrante et délicieuse, mais terrifiante aussi. Chutes vertigineuses et forces souterraines qui affluent, l’instinct qui flaire les pistes, s’aiguise à sentir le danger sans paniquer. Solstice et confusion, mais la lumière revient, le soleil perce la chair dure des ténèbres, la croûte froide des peurs qui tétanisent. Syndrome du terrier.
La période est tellement étrange, douloureuse, que le langage devient codé et la raison erratique.
in Journal du passage,
in Faits d'hiver, Jacques Flament éd. 2002
- Qu'est-ce que je fais dans cette société de merde ?
- la merde est un engrais : enfonce en elle tes propres graines.
in Le livre de la Genèse de poche
Tiens, j’avais oublié l’araignée, je ne sais toujours pas où elle est passée, peut-être dissoute dans l’éther après avoir délivré sa leçon, la leçon de l’araignée, mais je ne suis pas bien sûr de l’avoir vraiment intégrée. Elle est dure la leçon de l’araignée : transformer la peur en amour, ça passe par la tolérance, forcément. La tolérance est le chemin entre la peur et l’amour, de la tolérance naît l’amour, car c’est avant tout à soi-même que l’on accorde le droit de vivre et alors on cesse de vouloir à tout prix défendre, mériter, quémander, voire prendre de force, quelque chose qui nous a déjà été donné, dont nous n’avons que le devoir de jouir, de profiter pleinement, dans l’idée d’en faire profiter, peut-être jusqu’à la septième génération qui suivra, et pas seulement dans le cercle étroit de sa propre famille, sa propre tribu, sa propre nation… Peuple rouge, le regard tourné vers l’intérieur voit ce sang commun à tous les êtres, pas seulement humains mais les animaux aussi, les poissons... Et puis il y a ce peuple vert, au sang transparent ou blanc comme lait, ce peuple vert qui nous fait la décence de ne pas hurler quand nous l’arrachons, l’abattons, le mangeons. Peuple qui s’offre en fleurs, en feuilles, en fruits et en racines. Juste prendre soin de la graine, respecter, remercier aussi peut-être, si c’est possible, si ça ne fait pas trop grimacer l’ego. L’ego qui étouffe un rire, paré de ses plus belles parures : peuple vert, quelle connerie ! L’arrogance, le prix de l’arrogance, c’est le titre d’un journal je crois au sujet de… mais, c’est ça ! Nous payons le prix de l’arrogance, et encore, moi je ne paye pas grand-chose. Je peux me permettre ce luxe d’écrire sur un cahier, bien installée sous la couette (et l’araignée, elle est où ?).
in Journal 2001
les heures se courbent dans l'espace
et tournent autour d'un monde ancien
où les lunes s'estompent et s'effacent
en glissant sur un flux sans fin
d'aucuns en cherchent la sortie
depuis des siècles et ma mémoire
au fil des brouillards et des nuits
se perd dans les ombres du soir
in Les ombres du soir