Boris Lipnitzki - Arletty in “Xantho chez les courtisanes” de Jacques Richepin - 1930’s
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Se perdre…
Dans la touffeur du cœur, une quête
et l’aube dépose une nouvelle rose dans la boite d’allumettes.
Chaque solution n’est toujours qu’une étape.
L’animal, l’étoile, la graine, le vent, l’eau, l’acide, les limbes et les cimes.
La cueillette du jour lavée au lait des nuits.
Cg in Les mots allumettes (Cardère 2012)
ALLONS-Y
Le passé. Le passé réfugié derrière les remparts de la mémoire. Une clé avalée en entrant, en naissant je veux dire, né sans… Trop pleine déjà pourtant ! Déjà tracée l’étoile truquée, pour finir au panier de toute façon, oubliée. Automatiquement, fantomatique-ment oubliée.
Dans mon passé à moi, mon cher passé, d’un puits profond, une flamme tremblante ne cesse de remonter, remonter. Les a t’on déjà connu ces vents froids qui passent entre les grilles ?
La mémoire ! Forteresse et oubliettes.
Depuis quand cherche t’elle à remonter cette flamme ronge-cœur ?
Veuve. Femme frappée du destin. Femme vidée, juste une enveloppe, refroidie, pétrifiée par les larmes.
L’enfant fuit à tire d’ailes, la femme deux fois amputée continue de marcher, continue de ronger. L’enfant fuit la mort, puis la défie à défaut de pouvoir la défaire. Attirer loin au-dehors cette contagieuse tristesse, afin que la vie puisse enfin éclairer le fond du puits. La vie, l’émoi, la joie d’être femme. Habitée, vivante !
Je suis l’enfant de la veuve. Ma mémoire aux fossés pleins de larmes, pose encore l’interdit sur la douleur, les mots que je voudrais expulser.
Tombe d’amour
Rongée de vers
Les vers, les vers
La rime et la mort
Toujours et encore
A jamais
Trop tard
Trop noir
Ce trou dans lequel on tombe et dont on ne se relève pas. Le couvercle se referme. Les prêtres corbeaux, les ombres affamées, les fleurs puantes déjà fanées. J’avais peur de ces journées trop grises où il fallait aller au cimetière. J’avais peur des larmes de ma mère, peur de mon désert. Peur de la pluie quand elle engloutit.
J’ai encore peur de la boite où Mimie Jolie dort avec les asticots.
J’ai grandi portant en moi cette terreur en gestation. Elle m’a façonnée de l’intérieur, creusant grottes et gouffres. J’y ai mis des cauchemars, des monstres, des mystères et de méchantes humeurs. Je suis la petite fille près de son papa endormi. J’attends qu’il se réveille comme une princesse de son long sommeil. Je suis petit prince impuissant à soulager sa mère.
L’écriture fleuve révèle des secrets enfouis, destins inaccomplis. Chercher, fouiller, sonder la vase, arracher de leur écorce moisie les vieilles douleurs muettes.
Pourquoi ?
CG, 2002
Artiste né à Washington DC en 1972
Photographe de renom, particulièrement dans le milieu de la mode, né le 28 avril, à Abbazia, Italie (maintenant Opatija, Croatia), installé en région parisienne depuis 1955.
Cowboy Trail Looking West
Curly grass
Let's go this way
Going to the sun
Give me shelter
Photographe canadien.
Une création du Festival des Passagères 2012, autour de mes textes, qui vous est de nouveau proposée dans le cadre des Causeries du Parc Naturel des Causses du Quercy.
Descendez dans la grotte du Paradis avec la Cie Les Voix du Caméléon et vivez une expérience unique…
Le visible et le dissimulé, le dedans et le dehors, le présent et l’intemporel, l’éphémère et l’éternité, le minéral et le vivant. Une grotte, le Quercy, le Lot. Nous descendons, une comédienne, des musiciennes, des voix... poésie de l’étrange ! En collaboration avec les spéléologues de Limogne-en-Quercy, cette expérience pose des contraintes pour le public. Il s’agit de descendre, de se tordre physiquement... de ramper... un peu, de se salir, pour pénétrer dans les entrailles de la terre. Prévoir de bonnes chaussures, vêtements chauds et confortables, ainsi qu’une tenue de rechange (indispensable).
Dimanche 7 juillet à 11h et à 15h à Laramière, Grotte du Paradis Places limitées. Sur inscription au 06 14 11 24 24 - 06 11 91 85 91- Rdv place de l’église de Promihanes à 10h30 et 14h30.
Photo (c)Samuel Cuadrado
et http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2012/09/10/lecture-speleo-a-la-grotte-du-paradis.html
Peintre calligraphe contemporain dont il est l'un des plus grands représentants actuels, Maître AKEJI est une personnalité riche et complexe. D'une humilité confondante qui ne fait que rehausser son halo de mystère, quittant rarement son ermitage montagnard au nord de Kyoto, il accueille avec bienveillance toute question mais y répond toujours de manière imagée.
Maître AKEJI est né à Kyoto en 1938, dans un lieu où s'élevait un ancien palais impérial. A l'âge de trois ans, il est recueilli par un de ses grands-pères qui vit dans le massif du Kuramayama au nord de l'ancienne capitale. Là, il s'initie aux arts martiaux et apprend à se servir des pinceaux. Plus tard, Maître AKEJI approfondit le bouddhisme et s'adonne à la discipline zen. Accueilli dans des sanctuaires shintô, il se familiarise avec la pharmacopée traditionnelle et étudie les pratiques chamaniques du Japon ancestral.
Mais Maître AKEJI ne se contente pas de la voie japonaise. Il achève son droit à l'université d'Etat de Kyoto et étudie la chimie et les sciences naturellles à l'université de Shimane.Il aspire à une synthèse entre les disciplines orientales et les sciences occidentales, réconciliant dans un humanisme interculturel le chaman et l'alchimiste.
Dans les années 60, il agit en tant que conseiller auprès du gouvernement japonais. C'est durant cette période de sa vie qu'il fait un premier voyage en Europe, où il reviendra ensuite plusieurs fois à l'occasion de la présentation de ses oeuvres.
Aujourd'hui, il est établi à Himuro, un hameau accroché aux flancs de Kuramayama où vivait déjà son grand-père. Avec son épouse, il mène la vie discrète d'un ermite dans un ancien refuge forestier.
Les moyens de tout calligraphe sont le support - le papier mais aussi l'étoffe, le bois, la pierre - , l'encre et les pinceaux. Maître AKEJI s'insère dans la tradition de la calligraphie telle que la connaît l'Occident. Mais en plus, il a restauré de très anciennes traditions japonaises. A partir de plantes ou de minéraux, il élabore des pigments qu'il utilise pour travailler son support et créer des fluides qui lui servent à tracer ses idéogrammes.
Dans la calligraphie habituelle, le papier est doté par l'artisan qui le fabrique d'un grain et d'une couleur de base. mais en imprégnant de pigments ce support initial, Maître AKEJI lui donne une consistance qui le transforme en matière élémentaire dont on ressent l'origine tellurique. Ainsi, de façon presque brutale, il introduit la nature dans son oeuvre, après en avoir distillé les composantes végétales ou minérales pour en concentrer la force. Selon la saison, il s'en va donc recueillir dans la montagne graines, fleurs, fruits, écorces, racines, dont il extrait des matières tinctoriales par dessication, broyage, distillation ou fermentation, selon des procédés traditionnels ou originaux tenus secrets. Les couleurs mélangent souvent des bruns, des roux, des violets, mais aussi des gris, des bleus, rappelant les champs, les rizières, les rochers, le bois, l'eau et le ciel. Par une sorte de retournement, le vide du support traditionnel devient une sorte de pâte primordiale qui va appeler et conditionner l'idéogramme. Et pour qui examine les supports de Maître AKEJI en transparence - ce que les contraintes de la cimaise ne permettent guère - , apparaissent en une magie kaléidoscopique des couleurs flottantes, aériennes, où l'idéogramme devient un sceau qui s'imprègne de cette texture primitive.
Le travail d'élaboration des supports se fait lentement, en fonction du temps et des saisons. Et Maître AKEJI s'approche peu à peu du résultat auquel il rêve, c'est-à-dire du moment où l'idéogramme se trouvera en correspondance avec les éléments empruntés à la nature et concentrés dans le support. Ce qui lui sert d'encre est souvent une pâte ocre obtenue à partir de coquillages. mais il élabore aussi des fluides rouges, jaunes, dont la consistance contribue au poids de sens du signe calligraphique. Telle une matière en fusion, les idéogrammes éclatent, mais si le spécialiste peut toujours reconnaître le dessin scolaire de l'idéogramme, celui-ci apparaît entièrement retravaillé à ses sources originelles magiques et divinatoires.
Maître AKEJI est particulièrement sensible au caractère éphémère de ce qui appartient à l'instant. Pourtant toute la nature est habitée, parce que tout y est en tension dans le balancement de cycles perpétuellement recommencés. Maître AKEJI retrouve ainsi les correspondances mystérieuses qui relient les choses. Sa conscience spirituelle soutenue par une maîtrise technique innovatrice lui permet de susciter le monde des mono no ke (l'esprit des choses), des mono no uta (le chant des choses) et des mono no aware (l'impermanence des choses). Cette évocation s'accompagne d'un sentiment à la fois mélancolique et rayonnant de compassion à l'égard de toute créature. L'oeuvre d'art est alors emblème d'enracinements entre l'homme et la nature.
(source : http://biennaletinchebr.canalblog.com/archives/2012/01/20/23294660.html)
Artiste photographe bulgare.
Peintre hyperréaliste, né en mars 1957 dans le nord de la Chine, à étudié à l’académie des beaux-arts de Pékin, avant de partir vivre au Canada au début des années 1990.
GALIMAFRÉE
excentricités du ver
pour échapper au compresseur
éclater la trame des jours
conventionnés
aiguille toxine camisole
chimique spectre cataleptique
affaissement confirmé
des poulpes noirs
collent des ventouses
sur les bouches
étouffent
brûlent
des insectes
à carapaces molles
escaladent les vertèbres
mordent la nuque
mastiquent les yeux
ordures
insanités
et ça grouille ça rampe
ça s’amuse d’un rien
les pendules dépressives
se pendent
mais le temps impassible
nous fait en souriant
un gros doigt
de pourceau
CG
in Ombromanie (Encres Vives 2007)
Frank C. Papé (1878-1972) est un illustrateur anglais qui a travaillé jusque dans les années 1930 et s’est fait remarquer pour son travail sur de nombreux livres, notamment une série d’Anatole France. Son dessin a des qualités humoristiques assez surprenantes pour l’époque. Il disparait de la circulation quand le marché du livre illustré s’effondre mais par la magie de l’Internet, certains ont découvert qu’il avait travaillé à partir des années 40 pour une petite revue de Chicago.