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CATHY GARCIA-CANALES - Page 262

  • Anouk Grinberg

     

    Mais dans nos sociétés riches et prétentieuses, ce trop-plein d’antennes est sévèrement puni. Les sans-fard inspirent la honte et le mépris, alors ils fanent ou enragent, et c’est le début de l’enfer. On les met dans des hôpitaux, on les force à manger des médicaments pour les remettre droit, on leur enlève la parole puisqu’ils parlent mal la langue de papa et maman, on leur enlève leurs droits, parfois leurs noms.

     

    in Prologue de Et pourquoi moi je dois parler comme toi ?

     

     

     

  • Pascal Perrot

     

    nous tenons debout par erreur entre nos mains tout s’effiloche nos pas mènent à des soleils mous seuls les sucs digestifs du Rien assurent notre rédemption puisque nulle horloge ne vient confirmer notre perception des miracles

     

    in Une brèche dans la tapisserie des ombres

     

     

     

     

  • Ada Mondès

    Là où les Hommes oublient d’aller
    les montagnes sont criblées de fleurs et de trous de serrures
    orbites creuses des géants
    bouche de la fée pétrifiée dans le sel
    des enfants d’argile
    des galeries pour l’âme

    Si je marche là-bas
    ma clé imaginaire ouvre toutes les portes
    les sanctuaires dans la roche

    La poésie toujours a sa demeure dans le ventre des montagnes
    là où toutes les pierres ont un visage

     

     

  • Stalker dans le film de Tarkovski

     

    À sa naissance, l’homme est faible et malléable. Quand il meurt, il est dur de chair et de cœur. Le bois de l’arbre qui pousse est tendre et souple. Quand il sèche et perd sa souplesse, l’arbre meurt. Cœur sec et force sont les compagnons de la mort. Malléabilité et faiblesse expriment la fraîcheur de l’existant. C’est pourquoi ce qui a durci ne peut vaincre.

     

     

  • Tuer l'indien dans le coeur de l'enfant, documentaire de Gwenlaouen Le Gouil (2020)

    Adopté au Canada en 1876, l’Indian Act avait pour but de faire des Amérindiens des citoyens de seconde zone séparés de la population blanche, et de sédentariser un peuple nomade pour mieux contrôler ses territoires et ses ressources. Un génocide culturel, des générations d’enfants violentés : une enquête implacable sur l’origine des traumatismes qui hantent les communautés autochtones du Canada.

    "Ils nous ont détruits parce qu’ils voulaient notre terre. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? J’étais juste un enfant." Dans les deux mille réserves amérindiennes du Canada, les communautés des Premières Nations tentent de survivre aux traumatismes causés par la politique d’acculturation du gouvernement. Adopté en 1876, l’Indian Act avait pour but de faire de leurs membres des citoyens de seconde zone séparés de la population blanche, et de sédentariser un peuple nomade pour mieux contrôler ses territoires... et ses ressources. L’Église et l'État ont tenté de faire des enfants amérindiens de "bons petits chrétiens" et de les "civiliser" en les enfermant dans des "pensionnats autochtones", dont le dernier n'a fermé ses portes qu'en 1996. Des générations de filles et de garçons furent arrachées à leurs parents et victimes de tortures (notamment à la chaise électrique) et de viols. L’alcoolisme, la toxicomanie, les féminicides et les vagues de suicides qui frappent aujourd’hui les Amérindiens en sont les conséquences directes.

    Les racines du mal
    C’est un tabou à l’échelle du Canada : gigantesque, profond, glacial. Alors que quelques procès sont intentés, les défenseurs des Amérindiens se sont aperçus avec stupeur que le gouvernement falsifiait les preuves et effaçait des archives le nom des présumés coupables. Dénonçant un véritable génocide culturel, le film de Gwenlaouen Le Gouil (Rohingya, la mécanique du crime) se veut un voyage initiatique aux racines du mal qui ronge les cultures amérindiennes. Malgré la sidération que provoquent les faits qu’il éclaire, malgré la parole de ceux dont l’identité est battue en brèche, Tuer l’Indien... ne bascule pas dans un dolorisme sans espoir. Une nouvelle génération de combattants est apparue aux côtés des survivants, gardiens de la mémoire disposant d’outils plus modernes pour défendre leur dignité face à un gouvernement au cynisme inchangé.

    Dispo en ligne jusqu'au 12 juin 2021 :