Les délices de Tokyo de Naomi Kawase (2015)
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La nouvelle histoire de la chèvre de Monsieur Seguin commence où s’achève la version que nous connaissons tous :
« et au petit matin, le loup la mangea »…
Et bien dans la nouvelle histoire de la chèvre de Monsieur Seguin, au petit matin, le loup ne la mange point.
Un conte pour tous, grands et petits.
Illustration couverture © Michelle Martinelli
Édité et imprimé par l’auteur sur papier 100 % recyclé
16 pages - Ed. à Tire d’Ailes (autoédition) 2008
5 €
EXTRAIT :
"Il l’a cherchée toute la journée. Il l’a appelée, appelée mais n’a aperçu que ses cousins dissipés, les chamois. Il l’a cherchée encore tout au long de la nuit, avec le secours bienveillant de la lune pleine.
Et ce n’est qu’à l’aube que le vieux Seguin, sur le point de renoncer, la voit enfin ! Elle est là, étendue sur un rocher perché à flanc de falaise. Sa toison blanche éclaboussée du même rouge qui s’épanche encore plus haut sur les neiges éternelles.
Monsieur Seguin, s’accrochant des deux mains, entreprend l’escalade. La chèvre l’observe, émet un léger bêlement et aussitôt se redresse sur ses pattes. Le regard enflammé, arc-boutée, elle pointe ses cornes. Comme elle est belle, songe Monsieur Seguin en souriant. Belle et fière aussi.
« Allez Blanchette, du calme, c’est moi ! C’est moi, Seguin !
Alors, comme ça, toi non plus tu ne te plaisais pas chez moi ?
Fallait que tu te sauves à ton tour, hein ?… »
Le vieux en soupirant s’adosse à la paroi, tout près de la chèvre, encore vaillante malgré ses blessures. Il prend sa gourde et boit quelques gorgées, puis de sa besace, il sort un morceau de pain, un autre de fromage et un peu de sel qu’il met sur son poing. La chèvre qui n’a pas manqué un seul de ses gestes, accepte le présent et vient lécher le sel.
Ils mangent ensemble, somnolent ensemble, installés sur le rocher, jusqu’à ce que le ciel bleu soit mûr et que la montagne, parée de toutes ses senteurs, se soit totalement offerte au soleil.
Comme il se sent bien là, le vieux Seguin, près de sa chèvre !
Cela fait si longtemps qu’il n’était pas monté tout là-haut, il avait oublié comme c’était beau ! Si beau et si bon ! Des bouquets de souvenirs lui reviennent en mémoire, des odeurs, des sensations.
(...)
Chez les Roms, il apprend aussi à soigner les bêtes, les chevaux surtout et plus tard parce que quelques braves gens insistent vraiment, il en soigne quelques-uns contre un peu d’argent. Ses soins sont simples mais efficaces et sa réputation commence à le précéder.
Le vieux et la chèvre n’en finissent pas d’arpenter le pays. Elle lui fait parfois quelques petits faux bonds, des rendez-vous galants très certainement, mais elle revient toujours, il n’a plus besoin d’aller la chercher, c’est elle qui le trouve.
Ils mangent à leur faim, dorment tout leur soûl, vivent comme des rois. Rois vagabonds, les seuls à jouir pleinement du monde.

Après les prénoms en hiéroglyphes personnalisés
et la création collective de chimères aux noms extraordinaires tels que Cocominou, Mégalodon, Cuculapraline, Proutosaure, Câline, la Cachaume, le Cœur de daisy, Feu, Mon Secret, L'Esterminator et Cœur d'amour,
voici les gribouvitraux
ou comment transformer un gribouillage en œuvre d'art

et la maison en origami (en relief donc, ça tient debout)

Certains inventeurs de génie ont rajouté des mécanismes pour faire bouger des oiseaux ou exploser une bombe...., ou encore de splendides décors intérieurs



Cat Bigney, part of the Oglala Native American indigenous community, waits on the shore of the Cannon Ball river for travelers to arrive by canoe at the Oceti Sakowin camp.




(Oceti Sakowin Camp - crédit photo : Sacred Land Film Project )
En savoir plus, soutenir : http://standwithstandingrock.net/

Viens de le recevoir, un bel ouvrage, avec des collages donc trois des miens (dont celui en couverture qui figure aussi dedans en NB) qui font partie de ma série Indignation/insoumission (2011).

et parmi un beau sommaire, trois textes extraits de Qué wonderful monde (coll. Délit vrai, poésie postale n° 1, Nouveaux Délits éd. 2011).
Une citation qu'on aimerait oublier, mais on ferait mieux de ne pas l'oublier justement, celle du général Ibérico Manuel Saint-Jean (gouverneur de Buenos Aires entre 1981 et 1982 ) :
Nous allons d’abord tuer tous les agents de la subversion, ensuite leurs collaborateurs, puis leurs sympathisants ; après, les indifférents, et enfin les timides.

24 mars 1976, noche negra
No te metas, expression restée tristement célèbre, ne vous en mêlez pas, disaient les militaires à tous les témoins d'enlèvements en plein jour d'hommes, femmes, enfants... 30 000 disparus.... Aujourd'hui on sait, les tortures jamais en panne d'idées, les viols systématiques, les atrocités, les enfants volés, vendus, les "vuelos de la muerte", les corps anesthésiés, jetés dévêtus depuis des avions dans l'Océan, découpés à la scie électrique pour être dévorés par les caïmans dans la lagune, on sait, et l'Argentine tente depuis peu de rendre justice, mais les coupables sont morts de vieillesse ou seulement encore assignés à résidence, dans leurs somptueuses résidences et la bestialité couve toujours, prête à ressurgir au moindre signe de faiblesse, en Amérique Latine comme ailleurs, ne l'oubliez pas...


Au lieu d’une vision à l’exclusion des autres, j’eusse voulu dessiner les moments qui bout à bout font la vie, donner à voir la phrase intérieure, la phrase sans mots, corde qui infiniment se déroule sinueuse, et, dans l’intime, accompagne tout ce qui se présente du dehors comme du dedans.
Je voulais dessiner la conscience d’exister et l’écoulement du temps. Comme on se tâte le pouls. Ou encore, en plus restreint, ce qui apparaît lorsque, le soir venu, repasse (en plus court et en sourdine) le film impressionné qui a subi le jour. La vie dans les plis.

