Alain
Le propre du travail, c’est d’être forcé
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Le propre du travail, c’est d’être forcé

Que reste-t-il d’étincelle humaine, c’est-à-dire de créativité possible, chez un être tiré du sommeil à six heures chaque matin, cahoté dans les trains de banlieue, assourdi par les fracas des machines, lessivé, bué par les cadences, les gestes privés de sens, le contrôle statique, et rejeté vers la fin du jour dans les halls de gare, cathédrales de départ pour l’enfer des semaines et l’infime paradis des week-ends, où la foule communie dans la fatigue et l’abrutissement ?
in Traité du savoir-vivre à l’usage des jeunes générations

Nous avions peur des fantômes,
peur de l'irréel,
et jamais nous ne fûmes
épouvantés par la tristesse
ou l'absurdité de la vie, dans ces villages poussiéreux,
taciturnes,
semblant flotter comme dans un rêve,
saouls de leur propre ingénuité
autant que de leur pauvreté.
in El andalon,
traduction de Laurent Bouisset

Si tu portes une personne depuis l'aube et que le soir tu la traînes,
elle ne se souvient que d'avoir été traîné.

Tu es dehors. La tête haute. Les gens te saluent. Tu es des leurs.
in La Patagonie

Vie d'un instant...
J'ai vu s'éteindre dans la nuit
L'éternité d'une étoile.
in La Tête couronnée et autres poèmes

Ma vie est une panique prolongée.
in Nouvelles pensées échevelées

Agitée. Oppressée. Nuages noirs. Gorgée de larmes. Vide. En pression, compression. En colère. Tomber à l’intérieur de soi. Rien à quoi se raccrocher. Hypnotisée par la face sombre de chaque chose. Ne pas voir ce que cet état dissimule. Le trou, l’abîme de frustration. Et la fatigue jusqu’aux os.
cg in Le livre des sensations