Kremena Kalinova
Je veux voir la lune crevée
Serrée aux dents de la nuit
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Je veux voir la lune crevée
Serrée aux dents de la nuit
comme un rideau sur le ciel
la peau se ride sur les os
la fourche du temps
nous fait le coup de foudre
la bouche de paille
appelle la flamme
l’or des spasmes
et puis fumée.
cg in Des volcans sur la lune
en ces lieux pour des siècles
je serai ton puits d’intuitions
ton estuaire de nuit
l’empreinte de ton archet
cg in Des volcans sur la lune
Fonder des bibliothèques, c'était encore construire des greniers publics, amasser des réserves contre un hiver de l'esprit qu'à certains signes, malgré moi, je vois venir.
in Mémoires d'Hadrien
Mélancolie
Et toute parole est adieu,
lancé à travers la porte de la maison des morts,
où chante une tête d'ossements,
où des doigts d'ossements jouent
la vieille romance :
Livide - la face interne de la rouge enveloppe de la
pomme,
Plus livide encore l'enfant sur la marche de pierre,
quand tombe le soir et qu'il tremble,
ne sait pas où partit sa mère,
qui pleurait et répète sans cesse,
que son sang coule,
qu'elle s'évide... s'écoule... s'éva...
Vous les êtres, où êtes-vous, qui tenez les mots,
nous tenez ?
Vous les anges ? - les anges gisent en leur cercueil,
empoussiérés de la neige des soupirs.
Ils gisent dans cette autre salle de la maison,
où des doigts d'ossements jouent la
vieille romance :
Livide - la face interne de la rouge enveloppe de la pomme...
in L’Étoile du possible
traduction de l’allemand par Denis Thouard et Françoise Lartillo
Dans la nuit de printemps
La lune
En fleurs.
in La Tête couronnée et autres poèmes
L'aube - Chante l'alouette. -
Le ciel est un miroir d'argent
Qui reflète des violettes
in La Tête couronnée et autres poèmes
Rien ne m’appartient ni l’impossible
Ni le possible.
Je suis le chasseur d’ombre.
Je n’étreins que le néant !
L’âme nue
Dans un blues interminable
Comme la vague sur la grève
Infiniment jetée.
Parce que devenu savant
Je suis devenu sauvage.
Je sème mon pollen
Dessus les terres arides.
Mes racines chimériques
Sont calcinée.
La nostalgie seule
M’empêche de m’en défaire !
Dans les gammes du silence
La foudre des paroles
Les hommes que je croise
Sont fantômes blessés.
Nu et fragile comme un sourire
La peau cousue par les îles traversées
Rien ne peut m’ébranler ni jours sombres
Ni blanche et sauvage nuits.
Leste comme un chat de rue
Enfant avec des yeux naïfs
Clochard céleste
Je suis une forge vorace et affamée.
Mon âme est fugueuse
Et quémande les impossibles pardons.
Mon invocation est de dire le son des couleurs
Dans le langage des invisibles.
Les Selk'nam, également nommés Ona étaient l'une des principales ethnies, chasseurs-cueilleurs nomades ils se déplaçaient sur leur territoire au grès des saisons et furent, comme la plupart des peuplades amérindiennes, victimes de massacres et d'un génocide culturel organisés par les colons européens venus s'approprier leurs terres entre la fin du dix-neuvième siècle et les années cinquante. L'ethnologue et anthropologue franco-américaine Anne Chapman (1922-2010) leur a consacré, à partir de 1964 de longues années de recherche afin de recueillir et mettre en forme leur patrimoine culturel avant que celui-ci ne s'efface complètement. Quand le Soleil voulait tuer la Lune paru en 1982, résume la somme du travail d'investigation qu'elle a mené auprès des derniers Selk'nam ayant mené une existence traditionnelle. Deux femmes en particulier, Lola Kiepja et Angela Loij, nées vers 1880 et 1900, décédées en 1966 et 1974, lui ont été d'une aide précieuse par les témoignages de ce qu'était la vie de leurs ancêtres et de ce que fut leurs existences lors des temps incertains de la colonisation.
Lola Kiepja était la dernière des Selk’nams.
Le titre du livre "Quand le Soleil voulait tuer la Lune', vient de l'un des récits fondateurs de la mythologie Selk'nam : en des temps fort lointains, la terre était peuplée d'esprits, le soleil et la lune vivaient encore parmi les humains mais diverses luttes de pouvoir s'engagèrent qui conduisirent le soleil a frapper la lune au visage pour la tuer ne réussissant cependant qu'à lui creuser de larges cratères sur sa face. Depuis cette époque mythique, les deux astres se poursuivent inlassablement dans le ciel. Les Selk'nam mettaient en scène ce récit et bien d'autres lors d'une cérémonie rituelle annuelle de plusieurs jours, le Hain, durant laquelle hommes et femmes prenaient l'apparence d'esprits en peignant leurs peaux, maquillant leurs visages, portant parures, décorations et masques de bois.
Un site à visiter : http://selknamstudy.blogspot.fr/