Joshua Yeldham
Braises rousses dans la bosse des ténèbres. Géographie des forges et des cryptes.
Indescriptibles jachères de dentelles écorcées. Stigmates de beauté.
cg in Le poulpe et la pulpe, Cardère 2010
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Braises rousses dans la bosse des ténèbres. Géographie des forges et des cryptes.
Indescriptibles jachères de dentelles écorcées. Stigmates de beauté.
cg in Le poulpe et la pulpe, Cardère 2010
A la guerre comme au bal
Valse au rythme des bombes
Vous jure qu'il n'y a pas de mal
A faire pousser des tombes
cg Guerre et autres gâchis
Je voudrais suivre la route tracée par la lune pleine sur la peau de la mer, là où les sirènes nacrées se prennent dans des filets de pure lumière. La route qui mène aux aubes rieuses des sorcières battant le ciel de leurs ailes noires. Cette route du bout du monde, où les bateaux s'en vont sombrer dans le néant. La mer est vaste et lisse. Un vide immense se glisse en moi, s'engouffre dans mes poumons, douce et tiède respiration, un chant humide, rituel d'amour auquel se mêle la lune, un envoûtement, un appel…
Il me prend comme une irrésistible envie d'enjamber la balustrade, pour aller marcher légère parmi les étoiles marines sur les eaux somnambules. Légère comme ces voiles que les vieux rêves laissent sur leur sillage. Aller rejoindre les mythiques baleines et les dauphins lunaires, le grand ballet des créatures océanes, disparues elles aussi, au cœur d'un rêve qui scintille à la surface des mers, les nuits de lune trop pleine.
cg in Calepins voyageurs et après ?
Les fleurs sont les bijoux de la terre.
cg in Calepins voyageurs et après ?
quelque chose dans le sang
qui ne coule pas
chez les autres
chez certains en tout cas
que l’on nomme la plupart
des éclats d’âme
pure énergie
volcanique
sans doute
mais …
tout va bien
l’amer est calme
cg in Salines
Ma vie est ma voie et ma quête est solitaire. Je puise à toutes les corbeilles, j’apprends et me désespère mais mon seul maître c’est la vie. Longue et ardue cette voie mais tant mieux. Il ne s’agit pas d’arriver quelque part. Facile en théorie mais extrêmement difficile à intégrer au quotidien. Alors nous faisons des efforts, des efforts que nous croyons justes jusqu’à ce qu’une marée furieuse détruise nos belles constructions de justice. Alors par colère ou par sagesse, on renonce à l’effort. Ne reste que la vie. La vie point. Il n’y a rien à espérer, rien à regretter, rien à changer, simplement célébrer !
cg in Journal 1999
Le yoga me transforme et je ressens ça avec une acuité intensifiée. A chaque fois je découvre mon corps d’une façon plus précise, plus étonnante.
Cet après-midi, nous étions sur l’herbe, juste à l’endroit où j’avais eu envie de le faire, au soleil, entourées d’arbres merveilleux et de fleurs, avec un paon qui claironne de temps à autre, surtout pendant que nous chantions le « A ». C’était surréaliste !
Grâce au yoga, je découvre en moi, celle que j’aime. Je me sens capable de bien plus mais je me méfie de l’orgueil. J’aime l’idée du plus vaste que moi, l’idée de ce vaste en moi.
cg in Journal 1999
Les rivières sont telles sensibles à l’appel de la liberté, rêvent t’elles de vastitude ? Se dégager du corps protecteur des rives, est-ce une mort ou une naissance ? L’eau douce retourne à l’eau salée.
cg in Calepins voyageurs et après ?
Pourquoi ces beautés sans avoir les clés ?
Toutes ces questions ? Tant de questions…
cg in Journal 1992
« Je fus créée dès le commencement et avant les siècles », L’Ecclésiaste
cg in Univers'elle
Une graine en moi est prête à germer,
et je ne sais absolument pas ce qui va en sortir...
C'est ça qui est fascinant !
cg in Journal 1997
Aussi finissent-elles souvent solitaires
En quête, peut-être, de leur double éphémère,
Un complice, un papillon de lumière !
cg in Journal 1991
MON LOUP D’AMAZONIE
A Punch
Il y avait un ruisseau au fond du potager, l’Amazone, et au-delà c’était la forêt, la grande, la vraie. Et puis toi et moi, à la belle aventure. Toi, chien loup de noir et de fauve et moi, intrépide héroïne chaussée de caoutchouc vert.
Le pont d’allumettes franchi, on glissait dans le lit sauvage du ru, pour remonter son cours et pister ses secrets, humer l’acidulé des pommes humides, le frisson phosphorescent d’étoiles grenouilles sur l’argile moussue.
Nous apprenions la langue de l’eau, entre le chuchotis des rives vierges, les méandres périlleux et l’obscur ensorcellement des racines.
On galopait, bondissait entre ronces et lianes, s’enfonçait au plus profond de la mer végétale pour connaître soudain la joie ivre et farouche de se savoir enfin perdus. Quand Réel et Imaginaire tissaient le Temps du Jeu alors TOUT devenait possible !
Je m’abandonnais heureuse à cette magie du monde qui m’a tout enseigné.
Et toi beau loup fidèle sans faute toujours, à la civilisation tu me ramenais.
Civilisation dont l’entrée se situait à hauteur exacte
De la première rangée de carottes du potager.
2005
Ma religion à moi, ma façon de me lier au monde est unique et son temple est à ciel ouvert, sans mur, sans dogme, elle est mouvante et changeante comme les dunes du désert.
Ma religion est syncrétique, n'appartient à aucun courant spécifique sinon celui du vaste fleuve de l'humanité. Ma religion est du domaine du ressenti. Dans ma quête, ce que je cherchais est venu à moi et je suis déjà morte plusieurs fois.
L'humain n'a pas beaucoup changé depuis les balbutiements de l'espèce, et c'est pourquoi il devient fou dans un monde qui n'est plus à sa mesure. Nous sommes des marcheurs-cueilleurs pas des forçats-consommateurs.
Religion est un mot, ce dont je parle est au-delà des mots. Le profane et le sacré n'auraient jamais dû être séparés, la dualité est une illusion. Être. Voilà tout. Les pieds ancrés à la terre, respirer, boire, manger, sentir, créer, contempler, aimer...
cg in Univers'elle
L’ego et l’empathie sont inconciliables, pour que l’empathie grandisse, l’ego doit céder du terrain, l’ego n’est qu’une masse de pensées cristallisées et plus il est fort, plus il craint les autres egos. Plus il se croit humble et tolérant, plus il se compromet avec lui-même.
J’apprends de mes « alter egos », j’apprends, j’avale, à en vomir, tellement nous sommes égarés, produits ratés d’une société débilitante.
cg in (c)Ourse (bi)polaire