Fritz Zuber-Buhler - The Spirit of the Morning

Passe la nacre d’un ange.
cg in Fugitive
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Passe la nacre d’un ange.
cg in Fugitive

Alors, on se colle entre deux chaises au soleil. Les oreilles d’abord. On écoute. Les oiseaux, les bruissements, les craquements, le carillon. On regarde les dernières tomates, un cactus qui fleurit, les kakis bons à manger, le ginkgo tout d’or vêtu, les fleurs oranges et les rouges du géranium. On regarde le chaton qui explore les pots, les recoins, les récipients à cailloux.
Le corps est comme battu, douloureux, engourdi. Le soleil est bon, le soleil est baume.
cg in A la loupe
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... jusqu'au prochain...
Les paradis me poursuivent ; je veux dire
qu'à chaque nouveau malheur, mon cerveau
se reconfigure à l'heure de mon dernier bonheur.
Outre cette fonction "reset", je possède encore
un accumulateur charnel d'énergie qui stocke,
chacune de mes bouffées délirantes ; et plutôt
que de la dispenser en une brève extase,
la diffuse, couleurs soufflées sur ma matière grisée,
en un fin, durable, équanime filet d'alacrité.
... jusqu'à la suivante...
...
© l'impossible séjour de lionel mazari
© Photo Cathy Garcia
http://www.boucle-a-l-ouest.com/2017/11/tissage6-cathy-garcia-al/

Ma maison est de traviole ? Tant mieux, les oiseaux en rigolent.
Ça, c’est le pied de nez rouge, qui tache si on insiste. La caracole du clown.
On esquive le mal comme on peut.
cg in Celle qui manque (Asphodèle, 2011)

Ils sont venus
en mon ventre
arracher le soleil.
Ils m’ont liée à la lune,
jetée à la nuit
mais jamais lumière
ne fut plus blanche
qu’entre mes cuisses
Toi le frère, le fils, le père
et l’Ancien qui a trahi,
tu te dresses en conquérant
sur des ruines et des cendres.
Tu invoques l’amour
glaive à la main,
des fusils des roquettes,
innombrables phallus
de destruction.
Tu n’as jamais été pourtant
aussi impuissant,
homme émasculé du sens,
depuis que les déesses de l’amour
tu as maudites.
cg in Salines

Je mords la douce chair des roses.
cg in Fugitive, Cardère éd. 2014

texte Cathy Garcia sur une photo d'Anne-Lise ©
La touffe, la motte
arrachées
jetées sur les rochers
qui blessent
la touffe, la motte
et les doigts qui fouillent
les plaies
la petite culotte
arrachée
jetée sur les rochers
qui blessent
la touffe, la motte
la brutalité
Le soleil est parti derrière la colline, j’ai cru avoir murmuré le mot « vivre » et j’avoue qu’aujourd’hui j’aurais bien aimé savoir voler. Rejoindre les aigles et les hirondelles.
in Calepin paisible d'une pâtresse de poules
(Nouveaux délits, 2012)

Le ciel tatoué de nuages porte des échancrures de soie. Une terre blanche et calcaire resplendit sous un soleil pourtant timide. Maisons de pierre que j'aime tant, champs de blé mûr et tournesols. Nous approchons de Cahors.
juillet 1997 in Calepins voyageurs et après ?

Jardin du causse, le soleil chemine vers l’ouest.
Enfant rebelle, mère attentive. La nature, ses dangers, l’enfant goûte à tout sans discernement : feuilles, graines, cailloux, terre, moisissure, brindille… L’enfant s’enhardit quitte le territoire connu, s’aventure hors de la couverture, rampe dans la jungle verte. Les tourterelles s’approchent, l’enfant les montre du doigt. Le lien.
Une photo d'Anne-Lise© à partir d'un extrait de Jardin du causse

Perceptions erronées des chercheurs de phare. Incommunicable tristesse. Être demeurée ainsi coincée, des bouts de moi se disputent des lambeaux de fantômes.
cg in Celle qui manque (Asphodèle éd. 2011)