Roger Gilbert-Lecomte
Les yeux du Chat :
Deux lunes jumelles
Dans la nuit.
in La Tête couronnée et autres poèmes
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Les yeux du Chat :
Deux lunes jumelles
Dans la nuit.
in La Tête couronnée et autres poèmes
Lentement, doucement, de peur qu’elle se brise,
Prendre une âme ; écouter ses plus secrets aveux,
En silence, comme on caresse des cheveux ;
Atteindre à la douceur fluide de la brise ;
Dans l’ombre, un soir d’orage, où la chair s’électrise,
Promener des doigts d’or sur le clavier nerveux ;
Baisser l’éclat des voix ; calmer l’ardeur des feux ;
Exalter la couleur rose à la couleur grise ;
Essayer des accords de mots mystérieux
Doux comme le baiser de la paupière aux yeux ;
Faire ondoyer des chairs d’or pâle dans les brumes ;
Et, dans l’âme que gonfle un immense soupir
Laisser, en s’en allant, comme le souvenir
D’un grand cygne de neige aux longues, longues plumes.
in Le Chariot d'or
En un cri, comme un coup de lame,
Le temps éparpille ses feuilles de papier
in Traction Brabant n°65
il reste toujours au fond de soi quelque chose de minuscule et de fragile (…) comme un tout petit oiseau, qu’on aurait en plein cœur (…) en fait ce n’est pas du tout une faiblesse. Si on oublie que c’est là, on a de gros ennuis
in Je m’appelle Mina
Je sais le bruit de l’eau
Ses petits pas d’anémone
Dans un monde sans mélancolie les rossignols se mettraient à roter
Si tu savais ne jamais arriver, partirais-tu ?
le mot viande est aussi laid que son signifié
le mot viande est aussi laid que la viande
et c'est pourtant ce que nous sommes
nous vibrons
nous sommes en vie
nous sommes en viande
(...)
mais c'est chouette à peloter quand il y a de la peau dessus
comme c'est généralement le cas
in Je respire discrètement par le nez (Les Carnets du Dessert de Lune - 2016)
N’est-il rien qui pût nous apaiser ?
un peu de neige aux lèvres des étoiles,
un peu de mort donnée en un baiser ?
Moi-même dans tout ça – Qui donc - moi-même ?
Fondane (Benjamin) Navigateur -
Il traverse à pied, pays, poèmes,
le tourbillon énorme d’hommes morts
penchés sur leur journal. La fin du monde
le retrouva, assis, dans le vieux port –
jouant aux sorts.
Regarde-toi, Fondane Benjamin –
dans une glace. Les paupières lourdes.
Un homme parmi d’autres. Mort de faim.
Vis comme si tu devais mourir demain,
apprends comme si tu devais vivre toujours.
Nos ennemis peuvent couper les fleurs
mais ils ne seront jamais les maîtres du printemps.
Croire l'histoire officielle, c'est croire les criminels sur parole.
L'homme est un enfant qui s'est bouché.
in Mes inscriptions (1943-1944)
L’amour est un cloporte schlass
Qui cuve sous un vieux pot
À fleurs
Ne l’ennuie pas !
Ne le réveille pas !
Ne l’écrase pas !
Peut-être que comme dans les contes
Quand l’immonde bestiole
En sera quitte
De sa gueule de bois
Elle se transformera
En princesse charmante !
in Une femme à gros seins qui court le marathon
à donner envie d’enfoncer les doigts dans sa propre chair pour en arracher des lambeaux, c’est dire les maux que peuvent causer les couleurs.
in Bleu éperdument