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CITATIONS - Page 116

  • Jim Harrison

     

    L'un de mes compagnons, qui se présentait lui-même comme "un écrivain raté", m'a dit que les autorités du Kentucky avaient découvert dans le journal d'un schizophrène échappé d'un asile la citation suivante : "Les oiseaux sont des trous dans le ciel à travers lesquels un homme peut passer." J'en suis resté bouche bée. Je me suis pieuté à dix heures, légèrement perturbé par cette phrase. 

    in Une odyssée américaine

     

     

  • Saïd Mohamed

     

    Et donner à boire aux mémoires trahies.

    Figés dans nos masques d’effraies

    Tout nous éteint. Les nouvelles

    Qui nous parviennent du front de la vie

    Sont si laides que les écouter

    Ne donne plus envie de vivre.

     

    in Souffles

     

     

     

  • Olivier Gay

     

    Il est loin le bonheur

    Et l’idée qu’on s’en fait s’estompe dans l’odeur insistante des camions

    Toujours statiques

    En warning sur le bas-côté des choses.

     

     

     

     

  • Luis Sepúlveda

     

    le mot voyageur semble déplacé, peut-être subversif. Nous ne sommes plus des personnes ou des citoyens mais les clients d’un lupanar transparent surveillé par des caméras vidéo 

     

    in Dernières nouvelles du Sud

     

     

  • Antoine de Saint-Exupéry

     

    Je te le dis, la grande erreur est d'ignorer que recevoir est bien autre chose qu'accepter. Recevoir est d'abord un don, celui de soi-même. Avare non pas celui qui ne se ruine pas en présents, mais celui qui ne donne point la lumière de son propre visage en échange de ton offrande.  

     

     

  • Vera Feyder

     

    Il viendrait. Il aurait l’âge de ses mains – de très charnels arpèges,

    un regard à dépecer la nuit, une voix à prendre feu aux mots. 

     

     in L’inconnu

     

     

     

  • René Char

     

    De quoi souffres-tu ? Comme si s’éveillait dans la maison sans bruit l’ascendant d’un visage qu’un aigre miroir semblait avoir figé. Comme si, la haute lampe et son éclat abaissés sur une assiette aveugle, tu soulevais vers ta gorge serrée la table ancienne avec ses fruits. Comme si tu revivais tes fugues dans la vapeur du matin à la rencontre de la révolte tant chérie, elle qui sut, mieux que toute tendresse, te secourir et t’élever. Comme si tu condamnais, tandis que ton amour dort, le portail souverain et le chemin qui y conduit. De quoi souffres-tu ? De l’irréel intact dans le réel dévasté. De leurs détours aventureux cerclés d’appels et de sang. De ce qui fut choisi et ne fut pas touché, de la rive du bond au rivage gagné, du présent irréfléchi qui disparaît. D’une étoile qui s’est, la folle, rapprochée et qui va mourir avant moi.

    in Rémanence

     

     

     

  • Sara Teasdale

     

    Quand je serai morte, et que sur moi, avril rayonnant

    Secouera sa chevelure lourde de pluie,

    Même si tu te penchais sur moi, le cœur brisé,

    Je ne m'en soucierais pas. ...

    J'aurai la paix, la paix des arbres feuillus

    Quand la pluie courbe leurs branches,

    Je serai plus muette et mon cœur plus froid

    Que tu ne l'es aujourd'hui.

     

    in Fleuves vers la mer