Pascal Perrot
à pleines mains plonger dans la poussière les excrétions la boue de soi
ce que nous avons rejeté pour être conforme au modèle.
in Une brèche dans la tapisserie des ombres
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à pleines mains plonger dans la poussière les excrétions la boue de soi
ce que nous avons rejeté pour être conforme au modèle.
in Une brèche dans la tapisserie des ombres
J’ai quelque chose à dire de limpide et d’inconcevable.
Comme un chant d’oiseau en temps de guerre.
in Le soleil sait
L'indifférence du ciel a blanchi ses cheveux, rétréci son pays. La serpe du vivre a taillé son chemin, ses rires, ses rêves. Des souvenirs traînent un air nostalgique qu'elle balaie. Régulièrement. Une poignée d'épines dans le sucre fondu des jours, elle est riche d'anciens bouquets et en avance d'une fleur. Elle aime que le trou du mur soit refuge de souris. Elle connaît le chant des terres. Sa vivante sève. Minuscule déploiement de folle envergure, remise à grains inépuisable, elle écrit : "ma saison c'est l'amour," et elle sourit. Au brûlot d'écriture, elle rassemble sa maison, ranime le feu. Comme la vie même, elle défie la raison raisonneuse.
in Les pluriels du silence
nous avons brisé nos mâts de cocagne axe de rêve autour duquel tournait le monde nous avons trop cru au réel à notre idée confortable et rassurante du réel à présent il retourne notre peau à l’intérieur du miroir il faudrait trouver la prière pour invoquer qui nous sommes le sommer de revenir dans le cœur de la matière
in Une brèche dans la tapisserie des ombres
que le jeu prenne place et grippe les rouages des machines à cadavres si il ne l’enraie point maintienne pour le moins un espace sensible au centre des émotions mortes
in Une brèche dans la tapisserie des ombres
puis sentir et goûter le monde le renifler à plein désert le faire descendre sous la peau comme au cœur d’une mine obscure l’écouter le savourer plénitude du chant retrouvé
in Une brèche dans la tapisserie des ombres
Je suis
de mèche avec la révolution essentielle du tournesol
profondément pour le printemps.
"Surtout, ma chère enfant, ne venez point à Paris.
Plus personne ne sort de peur de voir ce fléau s’abattre sur nous, il se propage comme un feu de bois sec. Le roi et Mazarin nous confinent tous dans nos appartements.
Monsieur Vatel, qui reçoit ses charges de marée, pourvoie à nos repas qu'il nous fait livrer.
Cela m’attriste, je me réjouissais d’aller assister aux prochaines représentations d’une comédie de Monsieur Corneille "Le Menteur", dont on dit le plus grand bien.
Nous nous ennuyons un peu et je ne peux plus vous narrer les dernières intrigues à la Cour, ni les dernières tenues à la mode.
Heureusement, je vois discrètement ma chère amie, Marie-Madeleine de Lafayette, nous nous régalons avec les Fables de Monsieur de La Fontaine, dont celle, très à propos, « Les animaux malades de la peste » ! « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »".
Je vous envoie deux drôles de masques ; c’est la grand'mode. tout le monde en porte à Versailles. C’est un joli air de propreté, qui empêche de se contaminer,
Je vous embrasse, ma bonne, ainsi que Pauline. »
Je t’aime. Cela devrait suffire à tout le système solaire.
in Aveux non avenus, 1930
Brouiller les cartes.
Masculin, féminin ? Mais ça dépend des cas.
in Aveux non avenus, 1930
Ce mysterium magnum (grand mystère) a été une mère pour tous les éléments et en eux, de même une grand-mère pour toutes les étoiles, pour tous les arbres et pour les créatures de chair ; car toutes les créatures sensibles et insensibles et toutes les autres formes de vie sont nées du mysterium magnum, comme des enfants naissent d’une mère, et il est un mysterium magnum, une mère unique de toutes les choses mortelles, et elles ont leur origine en elle …
Quand vous ne pensez pas, quand vous ne prétendez pas être quelque chose de particulier, ce qui reste n’est ni un esprit, ni un corps... C’est un état d’écoute.
C’est cet état d’écoute que vous avez en commun avec l’humanité. C’est pour cela que vous pouvez aimer quelqu’un, c’est pour cela que vous pouvez aimer un chien, c’est parce qu’il y a cette même origine, cette même écoute, qui est cette unité que l’on vit tous profondément.
Tout le reste, c’est anecdotique. Que vous soyez un dromadaire, un homme, ceci ou cela, c’est pour la décoration du tableau, mais ce qui est profondément important, c’est l’écoute.
C’est cela qui fait la joie de vivre, c’est cela qui fait la joie de rencontrer un autre, c’est de sentir cette écoute.
Dans l’écoute, il y a l’unité.
in De l'Abandon
au soir je ne pèse plus rien
que mon courage d'aimer encore