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CITATIONS - Page 29

  • Nadia Anjuman, poétesse afghane assassinée pour avoir voulu devenir poète...

     
    Mon cœur impatient
    A l’aube
    Rêve de la nuit solitaire
    Serré et las
    Il fait du vacarme des jours
    Son excuse
    Mais quand vient le soir
    Le même cœur
    Se met à chanter l’aurore
    Et quand vient la nuit
    Les branches de ses rêves
    Se mettent à bourgeonner
    Inconscient de lui-même
    Il s’envole sans limite
    Vers le ciel
    Ah ! si seulement
    Cueillir la lune
    Si seulement la nuit
    Pouvait pour le prix
    D’une seule étoile
    Racheter ma courbure
    Si seulement l’aube
    Pouvait ne point jaillir
    Alors cette cité de la nuit
    Je l’habillerais de lumière
    Et mon regard
    Serait pour l’éternité
    Buveurs d’étoiles pures
    Que faire de ce cœur
    Brodeur de rêves
    Ce cœur
    Qui noie mon être
    Dans un tissu d’imaginaire
    Jusqu’à quand cette vieille sorcière
    Me jettera ses charmes de vierge ?
     
     
     
     
     

  • Ile Eniger

    L'indifférence du ciel a blanchi ses cheveux, rétréci son pays. La serpe du vivre a taillé son chemin, ses rires, ses rêves. Des souvenirs traînent un air nostalgique qu'elle balaie. Régulièrement. Une poignée d'épines dans le sucre fondu des jours, elle est riche d'anciens bouquets et en avance d'une fleur. Elle aime que le trou du mur soit refuge de souris. Elle connaît le chant des terres. Sa vivante sève. Minuscule déploiement de folle envergure, remise à grains inépuisable, elle écrit : "ma saison c'est l'amour," et elle sourit. Au brûlot d'écriture, elle rassemble sa maison, ranime le feu. Comme la vie même, elle défie la raison raisonneuse.

    in Les pluriels du silence

     

     

  • Pascal Perrot

    nous avons brisé nos mâts de cocagne axe de rêve autour duquel tournait le monde nous avons trop cru au réel à notre idée confortable et rassurante du réel à présent il retourne notre peau à l’intérieur du miroir il faudrait trouver la prière pour invoquer qui nous sommes le sommer de revenir dans le cœur de la matière

     

    in Une brèche dans la tapisserie des ombres

     

     

     

     

  • Pascal Perrot

     

    que le jeu prenne place et grippe les rouages des machines à cadavres si il ne l’enraie point maintienne pour le moins un espace sensible au centre des émotions mortes

     

    in Une brèche dans la tapisserie des ombres

     

     

     

     

     

  • Pascal Perrot

     

    puis sentir et goûter le monde le renifler  à plein désert le faire descendre sous la peau comme au cœur d’une mine obscure l’écouter le savourer plénitude du chant retrouvé

     

    in Une brèche dans la tapisserie des ombres

     

     

     

     

  • Mme de Sévigné à sa fille, le jeudi 30 Avril 1687

     

    "Surtout, ma chère enfant, ne venez point à Paris.

    Plus personne ne sort de peur de voir ce fléau s’abattre sur nous, il se propage comme un feu de bois sec. Le roi et Mazarin nous confinent tous dans nos appartements.

    Monsieur Vatel, qui reçoit ses charges de marée, pourvoie à nos repas qu'il nous fait livrer.

    Cela m’attriste, je me réjouissais d’aller assister aux prochaines représentations d’une comédie de Monsieur Corneille "Le Menteur", dont on dit le plus grand bien.

    Nous nous ennuyons un peu et je ne peux plus vous narrer les dernières intrigues à la Cour, ni les dernières tenues à la mode.

    Heureusement, je vois discrètement ma chère amie, Marie-Madeleine de Lafayette, nous nous régalons avec les Fables de Monsieur de La Fontaine, dont celle, très à propos, « Les animaux malades de la peste » ! « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »".

    Je vous envoie deux drôles de masques ; c’est la grand'mode. tout le monde en porte à Versailles. C’est un joli air de propreté, qui empêche de se contaminer,

    Je vous embrasse, ma bonne, ainsi que Pauline. »

     

     

     

  • Paracelse


    Ce mysterium magnum (grand mystère) a été une mère pour tous les éléments et en eux, de même une grand-mère pour toutes les étoiles, pour tous les arbres et pour les créatures de chair ; car toutes les créatures sensibles et insensibles et toutes les autres formes de vie sont nées du mysterium magnum, comme des enfants naissent d’une mère, et il est un mysterium magnum, une mère unique de toutes les choses mortelles, et elles ont leur origine en elle …

     

     

     

  • Eric Baret

    Quand vous ne pensez pas, quand vous ne prétendez pas être quelque chose de particulier, ce qui reste n’est ni un esprit, ni un corps... C’est un état d’écoute. 

    C’est cet état d’écoute que vous avez en commun avec l’humanité. C’est pour cela que vous pouvez aimer quelqu’un, c’est pour cela que vous pouvez aimer un chien, c’est parce qu’il y a cette même origine, cette même écoute, qui est cette unité que l’on vit tous profondément. 

    Tout le reste, c’est anecdotique. Que vous soyez un dromadaire, un homme, ceci ou cela, c’est pour la décoration du tableau, mais ce qui est profondément important, c’est l’écoute. 

    C’est cela qui fait la joie de vivre, c’est cela qui fait la joie de rencontrer un autre, c’est de sentir cette écoute. 

    Dans l’écoute, il y a l’unité. 


    in De l'Abandon

     

     

     

  • Carl Gustav Jung

     

    Il est le Plein qui s’unit au vide.
    Il est l’accouplement sacré.
    Il est l’amour et son meurtre.
    Il est le saint et son traître.
    Il est la plus claire lumière du jour et la nuit la plus profonde de la folie.
    Le voir, c’est la cécité,
    Le connaître, c’est la maladie,
    L’adorer, c’est la mort,
    Le craindre c’est la sagesse,
    Ne pas lui résister, c’est le salut.

     

    Les Sept Sermons aux Morts  -  1916