CITATIONS - Page 28
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Ce qui se répètene renonce à parlerque si l'on l'entendjusqu'à ce que ça s'essoufflejusqu'à ce que ça s'énoncese remette à respirerà faire de l'air et du sens.Ce qui se réconcilieest dans la flaque et le regardl'eau et le cielavec un peu de boue et de selou à la lisière de la peaulà où ça démange et ça désireune parole qui défait sa robeen tirant sur les fils.Ce qui vient dire et se dressehors de la bouche trop rougeest toujours la languedu commencementcelle qui nous révèlenous relie et nous engagedans notre humanité balbutiante.
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José Tolentino Mendonça
J'ignorais que tout poème
est une émeute
maintenant je sais
qu'il peut ébranler
l'ordre de l'univers
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Tristan Tzara
les cloches sonnent sans raison et nous aussi
nous marchons pour échapper au fourmillement des routes
avec un flacon de paysage une maladie une seule
une seule maladie que nous cultivons la mort
je sais que j’en porte la mélodie en moi et n‘en ai pas peur
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Xavier Combres
J'ai travaillé dur à ajourer la chambre, creusant dans les murs de larges ouvertures,
pour décrocher le soir venu les étoiles des branches nues.
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Nicolas Kurtovitch
Des grosses pierres blanches et lisses
Quelques arbres plus loin
Un peintre vide son encrier
À grandes ailes passe un aigle
Nul ne le voit ni l’entend
Seul le pinceau sait où il se trouve
Le soir plus personne sinon l’eau toujours
in Homme Montagne
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Anouk Grinberg
Mais dans nos sociétés riches et prétentieuses, ce trop-plein d’antennes est sévèrement puni. Les sans-fard inspirent la honte et le mépris, alors ils fanent ou enragent, et c’est le début de l’enfer. On les met dans des hôpitaux, on les force à manger des médicaments pour les remettre droit, on leur enlève la parole puisqu’ils parlent mal la langue de papa et maman, on leur enlève leurs droits, parfois leurs noms.
in Prologue de Et pourquoi moi je dois parler comme toi ?
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Pascal Perrot
nous tenons debout par erreur entre nos mains tout s’effiloche nos pas mènent à des soleils mous seuls les sucs digestifs du Rien assurent notre rédemption puisque nulle horloge ne vient confirmer notre perception des miracles
in Une brèche dans la tapisserie des ombres
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Oscar Wilde
Aujourd’hui les gens connaissent le prix de tout et la valeur de rien.
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Ada Mondès
Là où les Hommes oublient d’aller
les montagnes sont criblées de fleurs et de trous de serrures
orbites creuses des géants
bouche de la fée pétrifiée dans le sel
des enfants d’argile
des galeries pour l’âmeSi je marche là-bas
ma clé imaginaire ouvre toutes les portes
les sanctuaires dans la rocheLa poésie toujours a sa demeure dans le ventre des montagnes
là où toutes les pierres ont un visage -
Stalker dans le film de Tarkovski
À sa naissance, l’homme est faible et malléable. Quand il meurt, il est dur de chair et de cœur. Le bois de l’arbre qui pousse est tendre et souple. Quand il sèche et perd sa souplesse, l’arbre meurt. Cœur sec et force sont les compagnons de la mort. Malléabilité et faiblesse expriment la fraîcheur de l’existant. C’est pourquoi ce qui a durci ne peut vaincre.
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Stephan Schillinger
De la souffrance vient la sensibilité dont naît l’intelligence..
Tout le monde parle de savoir-vivre, mais personne du savoir-souffrir..
Ce qui importe ce n’est pas le poids qui t'accable, c’est comment tu te courbes pour ne pas casser..
Ce n’est pas le bruit qui t’abasourdit, c’est comment tu écoutes les murmures du monde..
Ce n’est pas la force du vent qui t'emporte, c’est comment tu hisses tes voiles..
Ce n’est pas la hauteur des vagues qui te frappent, c’est comment tu t’y laves..
Ce n’est pas l’absence de lumière qui t'entoure,
c’est comment tu chantes dans le noir..
Ce n’est pas ce que tu perds, c’est comment tu ouvres ton cœur pour la suite..
Ce n’est pas la quantité de larmes que tu verses, c’est comment tu souris en pleurant..
Ce qui importe, ce n’est pas l’intensité du feu que tu traverses..
C’est comment tu danses dans les flammes.
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Viktor Pelevine
Au-dessus de moi, par delà le treillis noir des fils électriques,
le ciel pendait tout près de la terre.
in La mitrailleuse d’argile
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Folco Terzani
Mon père a laissé les choses quotidiennes - le journalisme - pour se consacrer à ce qu'il appelait le pérennialisme, c'est-à-dire s'occuper de choses pérennes. (...)Il voulait communiquer quelque chose d'éternel dont on ne parle peut-être plus. Comme faire confiance au cœur, à la tête, à ce que l'on ressent à l'intérieur sans s'encaisser nécessairement dans ces possibilités que la société offre. Comment dire... Fais ce que tu veux et ça marchera. Avoir bref le courage de faire sa vie, celle où finalement on peut se reconnaître. -
Djâlal-od-Dîn Rûmî
Tout l'univers est contenu dans un seul être humain : toi.
Tout ce que tu vois autour de toi, y compris les choses que tu n'aimes guère, y compris les gens que tu méprises ou détestes, est présent en toi à divers degrés. Ne cherche donc pas non plus Sheitan hors de toi. Le diable n'est pas une force extraordinaire qui t'attaque du dehors. C'est une voix ordinaire en toi.
Si tu parviens à te connaître totalement, si tu peux affronter honnêtement et durement à la fois tes côtés sombres et tes côtés lumineux, tu arriveras à une forme suprême de conscience. Quand une personne se connaît, elle connaît Dieu.
in Le livre de Chams de Tabriz -
Pascal Perrot
à pleines mains plonger dans la poussière les excrétions la boue de soi
ce que nous avons rejeté pour être conforme au modèle.
in Une brèche dans la tapisserie des ombres