Ada Montès
au soir je ne pèse plus rien
que mon courage d'aimer encore
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au soir je ne pèse plus rien
que mon courage d'aimer encore
Il est le Plein qui s’unit au vide.
Il est l’accouplement sacré.
Il est l’amour et son meurtre.
Il est le saint et son traître.
Il est la plus claire lumière du jour et la nuit la plus profonde de la folie.
Le voir, c’est la cécité,
Le connaître, c’est la maladie,
L’adorer, c’est la mort,
Le craindre c’est la sagesse,
Ne pas lui résister, c’est le salut.
Les Sept Sermons aux Morts - 1916
Aimer c'est s'additionner sans total
Ne deviens pas qui tu hais
Le ciel contre les cils. Comme au tréfil des doigts
de la reconnaissance d'un visage. Le rideau d'un
lyrisme italien tombe en bouillonné de scène.
Sur le zigzag des routes. Sur un couchant d'opéra.
Dans la pagaille du réel. Dans une chambre d'hôtel
où des marins montent et les femmes tapinent près
de la gare. A faire ses courses aux rayons de la vie,
rien ne se perd, rien ne se crée. Apostrophe inévitable
entre l'histoire et son récit. Une secousse sismique.
Un trou d'air à ras du sol. Et il dégringole des quasars
dans un vase de porcelaine. Du précieux dans les
tuyauteries de l'évier. Au lieu de la paupière c'est
l'arcade qui cligne. Et sur la nacre d'un coquillage
l'expéditif de la pensée. Son rationnement. Simplement
donc l'ombre des cils sur le cerne d'un visage fatigué.
Un demi cercle orange derrière le dôme de la cathédrale.
Du brouillé rosâtre autour. La rue beige sous les lampadaires.
Du véridique énorme et calibré de cake débité à la coupe
automatique. Capitonné au corps. Collé à la cornée. Je
débloque l'issue de secours d'un coup de pied. Et je sors
par mon dos.
La mort n'est jamais comme, 2003
Nos yeux sont les larmes du ciel
Nos larmes sont les yeux du diable
Y’a du laisser-aller
chez les laissés-pour-compte ;
on n’va pas s’entraider ;
on n’est pas dans un conte.
Nos yeux sont les larmes du ciel
Nos larmes sont les yeux du diable
Pourtant je ne vois que des pages :
du noir sur blanc,
quelques images,
et pas un seul grand.
Nos yeux sont les larmes du ciel
Nos larmes sont les yeux du diable
A perte de vue :
des enfants perdus.
Pas-encore-des-hommes,
c’est ce que nous sommes.
Nos yeux sont les larmes du ciel
Nos larmes sont les yeux du diable
...
© l'impossible séjour
Tous mes écrits sont pour ainsi dire des tâches qui me furent imposées de l’intérieur. Ils naquirent sous la pression d’un destin. Ce que j’ai écrit m’a fondu dessus, du dedans de moi-même. J’ai prêté la parole à l’esprit qui m’agitait.
in Ma vie
Avis
Cherche être vivant
Perdu le : date inconnue
Nom : Doux et sonore
Entraperçu pour la dernière fois quelque part aux environs du jour, parmi les nuages, ou forçant le pas dans une foule rapide. Le temps d’un courant d’air, à peine, tout juste. Peut-être déboussolé.
Si trouvé, merci de ne pas me contacter, ni de contacter quiconque d’ailleurs à ce sujet, seulement le choyer comme il se doit, et l’étreindre longtemps, longtemps.
http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2020/12/23/campagne-perdue-de-gustave-roud-6286192.html
La notion de révélation, au sens ou soudain, avec une sûreté et une finesse indicible, quelque chose devient visible, audible qui ébranle et bouleverse au plus profond, cette notion décrit simplement l’état de fait. On entend, on ne cherche pas ; on prend on ne demande pas qui donne ; tel un éclair une pensée vous illumine, avec nécessité, sans hésitation dans la forme, – jamais le choix ne m’a été laissé.
in Ecce homo
mais le réel c’était ça, une âme
grandiose à terre précipitée
emmaillotée dans un corps dès le début
qui ne voulait qu’exulter à hauteur
d’étoiles et d’espaces et de vibrations
in l’envol du bœuf
J’en appelle à ton silence
pour retrouver ma voix
et les cordes du ring
me renvoient au milieu.
Laisse le cri dans ta gorge
l’instinct dans ta poche révolver
il n’est plus le temps
de la roulette russe et du froid sibérien.
Regarde comme il fait beau ici
sous le néon du jour
au ciel rose de décembre
la neige carbonique
fait de la fourrure d’ange
et des cendres qui craquent.
J’ai replié mes ailes
et la corneille est morte
enfouie dans mon chagrin
tu m’as fait tant de peine
et du bien aussi, il y a longtemps.
Regarde la fleur de ma bouche
elle a le goût des autres
et des baisers d’hier
c’est un poème d’amour
avec du souffre dedans
et du sang sous les ongles
d’avoir griffé la nuit, lacéré les heures
la croute va se faire, je le sais
pour soulager ta chair et ta mémoire.
Regarde ce qu’il reste de nous
dans nos gestes et nos cœurs qui hésitent
on est à se recoudre ensemble
dans un corset de mots.
in La corneille
Je coupe au couteau les coins de ma bouche, je suis tout sourire. Le siècle est un souper qui se trempe, s’arrose, s’asperge, se douche, s’inonde. J’apprends à respirer sous l’eau, à jurer du beau temps, je fais mon âge et je l’entends gémir, chaque mois, de corvée de culotte et de jours enclos. C’est par considération que je meurs.
Je tourne autour des soleils jusqu’à ce que l’un d’eux me rajeunisse.
Alors j’ai la joie et trois ans; pardonnez ma voix borgne, pardonnez l’enthousiasme, les mensonges de rien, le rire aigu, je suis un entrepôt de boue, d’agrumes et de limon où pousse un chapeau de fête.
Laissez la pourriture recouvrir les murs de mes écoles.
Demain j’irai mieux, je dormirai clouée à mes écrans, attachée à mes personnages de série, nous à nouveau, grouillantes de passés simples, pourries d’espérance, flanquées des versions les plus pâles du Christ. Je ressusciterai par balle, par colis, par habitude.
Nous aurons toujours de quoi veiller.