Claude Cahun (Lucy Schwob)
Brouiller les cartes.
Masculin, féminin ? Mais ça dépend des cas.
in Aveux non avenus, 1930
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Brouiller les cartes.
Masculin, féminin ? Mais ça dépend des cas.
in Aveux non avenus, 1930
Ce mysterium magnum (grand mystère) a été une mère pour tous les éléments et en eux, de même une grand-mère pour toutes les étoiles, pour tous les arbres et pour les créatures de chair ; car toutes les créatures sensibles et insensibles et toutes les autres formes de vie sont nées du mysterium magnum, comme des enfants naissent d’une mère, et il est un mysterium magnum, une mère unique de toutes les choses mortelles, et elles ont leur origine en elle …
Quand vous ne pensez pas, quand vous ne prétendez pas être quelque chose de particulier, ce qui reste n’est ni un esprit, ni un corps... C’est un état d’écoute.
C’est cet état d’écoute que vous avez en commun avec l’humanité. C’est pour cela que vous pouvez aimer quelqu’un, c’est pour cela que vous pouvez aimer un chien, c’est parce qu’il y a cette même origine, cette même écoute, qui est cette unité que l’on vit tous profondément.
Tout le reste, c’est anecdotique. Que vous soyez un dromadaire, un homme, ceci ou cela, c’est pour la décoration du tableau, mais ce qui est profondément important, c’est l’écoute.
C’est cela qui fait la joie de vivre, c’est cela qui fait la joie de rencontrer un autre, c’est de sentir cette écoute.
Dans l’écoute, il y a l’unité.
in De l'Abandon
au soir je ne pèse plus rien
que mon courage d'aimer encore
Il est le Plein qui s’unit au vide.
Il est l’accouplement sacré.
Il est l’amour et son meurtre.
Il est le saint et son traître.
Il est la plus claire lumière du jour et la nuit la plus profonde de la folie.
Le voir, c’est la cécité,
Le connaître, c’est la maladie,
L’adorer, c’est la mort,
Le craindre c’est la sagesse,
Ne pas lui résister, c’est le salut.
Les Sept Sermons aux Morts - 1916
Aimer c'est s'additionner sans total
Ne deviens pas qui tu hais
Le ciel contre les cils. Comme au tréfil des doigts
de la reconnaissance d'un visage. Le rideau d'un
lyrisme italien tombe en bouillonné de scène.
Sur le zigzag des routes. Sur un couchant d'opéra.
Dans la pagaille du réel. Dans une chambre d'hôtel
où des marins montent et les femmes tapinent près
de la gare. A faire ses courses aux rayons de la vie,
rien ne se perd, rien ne se crée. Apostrophe inévitable
entre l'histoire et son récit. Une secousse sismique.
Un trou d'air à ras du sol. Et il dégringole des quasars
dans un vase de porcelaine. Du précieux dans les
tuyauteries de l'évier. Au lieu de la paupière c'est
l'arcade qui cligne. Et sur la nacre d'un coquillage
l'expéditif de la pensée. Son rationnement. Simplement
donc l'ombre des cils sur le cerne d'un visage fatigué.
Un demi cercle orange derrière le dôme de la cathédrale.
Du brouillé rosâtre autour. La rue beige sous les lampadaires.
Du véridique énorme et calibré de cake débité à la coupe
automatique. Capitonné au corps. Collé à la cornée. Je
débloque l'issue de secours d'un coup de pied. Et je sors
par mon dos.
La mort n'est jamais comme, 2003
Nos yeux sont les larmes du ciel
Nos larmes sont les yeux du diable
Y’a du laisser-aller
chez les laissés-pour-compte ;
on n’va pas s’entraider ;
on n’est pas dans un conte.
Nos yeux sont les larmes du ciel
Nos larmes sont les yeux du diable
Pourtant je ne vois que des pages :
du noir sur blanc,
quelques images,
et pas un seul grand.
Nos yeux sont les larmes du ciel
Nos larmes sont les yeux du diable
A perte de vue :
des enfants perdus.
Pas-encore-des-hommes,
c’est ce que nous sommes.
Nos yeux sont les larmes du ciel
Nos larmes sont les yeux du diable
...
© l'impossible séjour
Tous mes écrits sont pour ainsi dire des tâches qui me furent imposées de l’intérieur. Ils naquirent sous la pression d’un destin. Ce que j’ai écrit m’a fondu dessus, du dedans de moi-même. J’ai prêté la parole à l’esprit qui m’agitait.
in Ma vie
Avis
Cherche être vivant
Perdu le : date inconnue
Nom : Doux et sonore
Entraperçu pour la dernière fois quelque part aux environs du jour, parmi les nuages, ou forçant le pas dans une foule rapide. Le temps d’un courant d’air, à peine, tout juste. Peut-être déboussolé.
Si trouvé, merci de ne pas me contacter, ni de contacter quiconque d’ailleurs à ce sujet, seulement le choyer comme il se doit, et l’étreindre longtemps, longtemps.
http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2020/12/23/campagne-perdue-de-gustave-roud-6286192.html
La notion de révélation, au sens ou soudain, avec une sûreté et une finesse indicible, quelque chose devient visible, audible qui ébranle et bouleverse au plus profond, cette notion décrit simplement l’état de fait. On entend, on ne cherche pas ; on prend on ne demande pas qui donne ; tel un éclair une pensée vous illumine, avec nécessité, sans hésitation dans la forme, – jamais le choix ne m’a été laissé.
in Ecce homo