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CITATIONS - Page 33

  • Jacques Roumain

     

    Il y a les affaires du ciel et les affaires de la terre : ça fait deux et ce n'est pas la même chose. Le ciel, c'est le pâturage des anges ; ils sont bien heureux ; ils n'ont pas à prendre soin du manger et du boire. Et sûrement qu'il y a des anges nègres pour faire le gros travail de la lessive des nuages ou balayer la pluie et mettre la propreté du soleil après l'orage, pendant que les anges blancs chantent comme des rossignols toute la sainte journée ou bien soufflent dans de petites trompettes comme c'est marqué dans les images qu'on voit dans les églises.

    Mais la terre, c'est une bataille jour pour jour, une bataille sans repos : défricher, planter, sarcler, arroser, jusqu'à la récolte, et alors tu vois ton champ mûr couché devant toi le matin, sous la rosée, et tu dis : moi untel, gouverneur de la rosée et l'orgueil entre dans ton cœur. Mais la terre est comme une bonne femme, à force de la maltraiter, elle se révolte : j'ai vu que vous avez déboisé les mornes. la terre est toute nue et sans protection. Ce sont les racines qui font amitié avec la terre et la retiennent : ce sont les manguiers, les bois de chênes, les acajous qui lui donnent les eaux des pluies pour sa grande soif et leur ombrage contre la chaleur du midi. C'est comme ça et pas autrement, sinon la pluie écorche la terre et le soleil l'échaude : il ne reste plus que les roches.

     

    in Gouverneurs de la rosée, 1944

     

     

     

     

  • Jacques Roumain

     

    Plus caressant et chaud qu'un duvet de poisson sur le dos rond du morne, tout bleui, un instant encore dans la froidure de l'avant-jour. Ces hommes noirs te saluent d'un balancement de houes qui arrache du ciel  de vives échardes de lumière.

     

    in Gouverneurs de la rosée, 1944

     

     

  • Aldous Huxley

     

    Les plus grands triomphes, en matière de propagande, ont été accomplis, non pas en faisant quelque chose, mais en s'abstenant de faire. Grande est la vérité, mais plus grand encore, du point de vue pratique, est le silence au sujet de la vérité.

     

     

     

  • Hannah Arendt

     

    L'objet de ces réflexions est un lieu commun. Il n'a jamais fait de doute pour personne que la vérité et la politique sont en assez mauvais termes, et nul, autant que je sache, n'a jamais compté la bonne foi au nombre des vertus politiques. Les mensonges ont toujours été considérés comme des outils nécessaires et légitimes, non seulement du métier de politicien ou de démagogue, mais aussi d'homme d'État. Pourquoi en est-il ainsi ? Et qu'est-ce que cela signifie quant à la nature et à la digité du domaine politique d'une part, quant à la nature et à la dignité de la vérité et de la bonne foi d'autre part ? Est-il de l'essence même de la vérité d'être impuissante et de l'essence même du pouvoir d'être trompeur ?

     

    in "Vérité et politique", in La Crise de la culture (1954)

     

     

     

  • Marie Nizet

     

    Je suis ce temple vide où tout culte a cessé
    Sur l’inutile autel déserté par l’idole;
    Je suis le feu qui danse à l’âtre délaissé,
    Le brasier qui n’échauffe rien, la torche folle…

     

    Pour Axel de Missie, 1923
    recueil posthume.

     

     

     

  • Henri Michaux

     

    Mais peut-être ta personne est devenue comme un air de temps de neige, qui entre par la fenêtre, qu’on referme, pris de frissons ou d’un malaise avant-coureur de drame, comme il m’est arrivé il y a quelques semaines. Le froid s’appliqua soudain sur mes épaules je me couvris précipitamment et me détournai quand c’était toi peut-être et la plus chaude que tu pouvais te rendre, espérant être bien accueillie ; toi, si lucide, tu ne pouvais plus t’exprimer autrement. Qui sait si en ce moment même, tu n’attends pas, anxieuse, que je comprenne enfin, et que je vienne, loin de la vie où tu n’es plus, me joindre à toi, pauvrement, pauvrement certes, sans moyens mais nous deux encore, nous deux…

     

     

     

     

     

  • Marlène Tissot

     

    goûter à la saveur des petites arnaques contemporaines

    écouter le murmure de mon corps étourdi de fatigue

    et toute cette poussière qu’il reste à mordre

    alors que j’ai perdu l’appétit depuis longtemps

     

    in Un jour, j’ai pas dormi de la nuit

     

     

     

     

     

  • Michelle Caussat

     

    Le lutin qui se joue de moi

    Dans le jardin il saute

    Il s’en donne à cœur joie

    Fait des bouquets d’abeilles brunes

    Souffle sur les papillons de nuit

    Burine la laine, carde les rayons

    Des étoiles, de la secrète lune

     

     

    in Traction Brabant n° 76

     

     

  • Clémentine Plantevin

     

    Je voudrais m’avancer, aigüe comme la terre, dans l’eau vaste prière, et sentir puissante la houle dans les reins, et disparaître enfin dans la courbure du monde

    Les voiliers ont leurs ailes, et je porte mes chaînes, mes chaines aux nœuds d’amour que j’ai nouées moi-même

    Entre ces chaines-là et le bleu sans entrave, je vais en funambule sur le fil frontière où moussent les bruyères

     

    in Traction Brabant n° 82

     

     

     

  • Un message de Babouillec

     

    Je suis touchée très en profondeur d'être intimement entendue. Merci pour vos retours très encourageants pour moi. A travers le film de Julie Bertuccelli un portrait de l'auteure est mis en valeur. On lit entre les lignes mes difficultés à vous ressembler et surtout mon manque d'envie d'appartenir à ce monde de l'ordre mental.
    Naitre avec des neurones survoltés ça arrive, se débrancher de la connexion de l'humain dans les cases ça arrive aussi , être en phase de branchement différent c'est mon cas. Dans ce système de l'hyper connexion j'écris avec des lettres en carton et je m'hyperconnecte avec le toit céleste, les antennes de l'univers.
    Nous sommes des êtres puérils. Nous jouons à faire semblant d'être branchés sur l'information inventée par nous-même et nous ignorons comment reproduire une cellule vivante , notre code identitaire.
    Je suis contente d'être restée coincée dans l’œuf de la conception où se joue l'apocalyptique résonance avec le grand tout. Ne soyons pas égarés , l'invisible big bang habite nos cerveaux et nos corps. Restons attentifs à la lumière des êtres accrochés à la lanterne du monde qui se balance entre la terre et le ciel.


    GOOD TRIP...

     

     

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