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CITATIONS - Page 35

  • Philippe Godard

     

    La loi dépend de l’État seul qui a le pouvoir de la définir, mais c’est à chacun, selon sa conscience, de savoir ce qu’il considère comme légitime, juste, humain.

     

    in L'anarchie ou le chaos

     

     

     

  • Krishnamurti

     

    Lorsque vous agissez selon des principes, vous êtes malhonnêtes car vous agissez tel que vous pensez que vous devriez être, et non tels que vous êtes.

    in Se libérer du connu

     

     

     

     

  •  Gérard de Nerval

     

     

    La Treizième revient... C'est encor la première ;

    Et c'est toujours la Seule, - ou c'est le seul moment :

    Car es-tu Reine, ô Toi ! la première ou dernière ?

    Es-tu Roi, toi le seul ou le dernier amant ?...

     

    Aimez qui vous aima du berceau dans la bière ;

    Celle que j'aimai seul m'aime encor tendrement :

    C'est la Mort - ou la Morte... Ô délice ! ô tourment !

    La rose qu'elle tient, c'est la Rose trémière.

     

    Sainte napolitaine aux mains pleines de feux,

    Rose au cœur violet, fleur de sainte Gudule,

    As-tu trouvé ta Croix dans le désert des cieux ?

     

    Roses blanches, tombez ! vous insultez nos Dieux,

    Tombez, fantômes blancs, de votre ciel qui brûle :

    La sainte de l'abîme est plus sainte à mes yeux

     

     

     

     

  • Michèle Voltaire Marcelin

     

    des mots sans pieds ni tête

    des mots aboiements de lune aux chiens

    des mots frissons d’iguanes éblouis par des roses

    des mots tuiles qui me tombent sur la tête

    car je ne sais pas jouer la comédie

    des mots sables mouvants

    des mots clous de crucifixion

     

     

     

     

  • Philippe Godard

     

    Personne n’émigre pour le plaisir — voilà une vérité très simple que beaucoup veulent cacher. Si une personne laisse de bon gré sa terre et les siens, on ne l’appelle pas un migrant mais un touriste ou un voyageur. La migration est un déplacement forcé ; c’est errer à la recherche de meilleures conditions de vie. […]

    …à cause de guerres, de coups d’État, de catastrophes écologiques, de famines ou du fait du simple fonctionnement normal de la production industrielle (destruction des campagnes et des forêts, licenciements de masse, etc.).Tous ces facteurs composent une mosaïque d’oppression et de misère dans laquelle les effets de l’exploitation deviennent eux-mêmes des causes de souffrance et de déracinement, dans une spirale infinie qui rend hypocrite toute distinction entre « évacués », « migrants », « exilés », « demandeurs d’asile », « réfugiés », « survivants ». Pensons à quel point les prétendues urgences écologiques (pénurie en eau,  désertification, stérilité des champs…) sont en réalité sociales […].

     

    in L'anarchie ou le chaos

     

     

     

     

     

  • Germaine Tillion

     

    L'humanité se compose de deux minuscules minorités : celle des brutes féroces, des traîtres, des sadiques systématiques d'une part, et de l'autre celle des hommes de grand courage et de grand désintéressement qui mettent leur pouvoir, s'ils en ont, au service du bien. Entre ces deux extrêmes, l'immense majorité d'entre nous est composée de gens ordinaires, inoffensifs en temps de paix et de prospérité, se révélant dangereux à la moindre crise.


    in Le diable est-il libéral ?, 2001

     

     

     

  • Serge Carfantan

    « Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées.

     Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle.

     Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité, et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Surtout pas de philosophie.

     Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des informations et des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser.

     On mettra la sexualité au premier plan des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté, de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté.

     Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.

     L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels. On observe cependant qu’il est très facile de corrompre un individu subversif : il suffit de lui proposer de l’argent et du pouvoir. »

     

    Une prosopopée du cynisme politique incarné par le personnage cynique du "meilleur des mondes" d'Aldous Huxley (1931)

    Extrait de « Sagesse et révolte »,  leçon 163, 2007

    http://www.philosophie-spiritualite.com/cours/sagesse_revolte.htm

     

     

     

  • Erich Maria Remarque

     

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    Auteur inconnu - Première guerre mondiale

     

    Je n'ai encore jamais entendu crier les chevaux et je puis à peine le croire. C'est toute la détresse du monde. C'est la créature martyrisée, c'est une douleur sauvage et terrible qui gémit aussi. Nous sommes devenus blêmes. Detering se dresse : Nom de dieu ! achevez-les donc ! [...] Je vous le dis, que des animaux fassent la guerre, c’est la plus grande abomination qui soit.


    in À l’Ouest, rien de nouveau

     

     

     

  • David Eugene Edwards

     

    Être Américain, pour moi, c’est vivre sur la propriété de quelqu’un, ou habiter chez lui. Les choses qui t’entourent, qui font partie de cet environnement, et qui constituent les lieux de ta vie, parce qu’évidemment, c’est aussi là où tu es né, tout ça a été très présent tout au long de mon évolution – les Amérindiens, l’histoire familiale, l’histoire locale. Ça ne veut pas dire que j’y suis directement mêlé, ça fait simplement partie de ma vie. D’un point de vue esthétique, et pour tout le reste, je vis chez quelqu’un d’autre. Tout ce que nous, le peuple qui avons colonisé cet endroit, avons à offrir, pour moi, c’est du pipeau.

     

    2016

     

     

  • Michel Talon

     

    Frêles épaules du poème. Un

    arbre grogne. Un violon hésite.

    La brume sort un mouchoir.

    Dans son costume de dresseur, le

    musicien rentre à pied.

     

     

    In Traction Brabant 87