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CITATIONS - Page 35

  • David Eugene Edwards

     

    Être Américain, pour moi, c’est vivre sur la propriété de quelqu’un, ou habiter chez lui. Les choses qui t’entourent, qui font partie de cet environnement, et qui constituent les lieux de ta vie, parce qu’évidemment, c’est aussi là où tu es né, tout ça a été très présent tout au long de mon évolution – les Amérindiens, l’histoire familiale, l’histoire locale. Ça ne veut pas dire que j’y suis directement mêlé, ça fait simplement partie de ma vie. D’un point de vue esthétique, et pour tout le reste, je vis chez quelqu’un d’autre. Tout ce que nous, le peuple qui avons colonisé cet endroit, avons à offrir, pour moi, c’est du pipeau.

     

    2016

     

     

  • Michel Talon

     

    Frêles épaules du poème. Un

    arbre grogne. Un violon hésite.

    La brume sort un mouchoir.

    Dans son costume de dresseur, le

    musicien rentre à pied.

     

     

    In Traction Brabant 87

     

     

     

     

     

     

  • Bruno Bettelheim

     

    Si, après avoir perdu le cadre qui servait de structure à notre vie passée, nous devons chercher seuls à devenir nous-mêmes, et nous engager dans ce monde hostile avec une personnalité qui n'est pas encore développée totalement, le jour où nous parvenons à trouver notre route, nous émergeons avec une humanité hautement épanouie.

     

    in Psychanalyse des contes de fées

     

     

     

  • Jacques Prével

     

    Je me souviendrai de ta fragile révolte
    Je me souviendrai de ta robe de bal
    Le déguisement de ta beauté démasqué déjà
    Et tout entière dans la peine immense de t’être
    trompée peut-être de jeunesse
    Je me souviendrai du bal où tout était masqué sauf le
    masque
    Je me souviendrai de ta robe verte et rouge qui pleurait
    dans tes yeux
    Je me souviendrai du glas de la profonde misère

     

    in De colère et de haine

     

     

     

  • Denise Desautels

     

    or, c’est mon affaire, c’est ma vie

    tu le sais bien, nos morts

    par poignées

    leur tatouage s’empourpre

    dans ma chair, dans ma bouche

    entre mes dents, leur débris d’âmes

    cependant on ne le dit pas assez

    leur vagabondage a lieu

    ailleurs, à distance, au-dessus

    de notre chaos humain

    déformé par l’écho

    les âmes, en chœur trépignent

    amour, envie, dévastation, colère

    peu importe, elles pataugent

    les âmes en déroute

    au fond de cette voûte

    ce Ciel extravagant

    le leur, le tien

    parfois c’est fou, maman

    on dirait des bandes de corbeaux

    pris au piège

    du Ciel, les âmes

     

    in Pendant la mort

     

     

    merci à jlmi

     

     

  • Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine

     

    Le droit à la liberté, sans les moyens de la réaliser, n’est qu’un fantôme. Et nous aimons trop la liberté pour nous contenter de son fantôme. Nous en voulons la réalité. Mais qu’est-ce qui constitue le fond réel et la condition positive de la liberté ? C’est le développement intégral et la pleine jouissance de toutes les facultés corporelles, intellectuelles et morales pour chacun. C’est par conséquent tous les moyens matériels nécessaires à l’existence humaine de chacun ; c’est ensuite l’éducation et l’instruction. Un homme qui meurt d’inanition, qui se trouve écrasé par la misère, qui se meurt chaque jour de froid et de faim, et qui, en voyant souffrir tous ceux qu’il aime, ne peut venir à leur aide, n’est pas un homme libre, c’est un esclave. Un homme condamné à rester toute sa vie un être brutal, faute d’éducation humaine, un homme privé d’instruction, un ignorant, est nécessairement un esclave. Et s’il exerce des droits politiques, vous pouvez être sûrs que, d’une manière ou d’une autre, il les exercera toujours contre lui-même, au profit de ses exploiteurs, de ses maîtres. Quant à nous, qui ne voulons ni fantômes, ni néant, mais la réalité humaine vivante, nous reconnaissons que l’homme ne peut se sentir libre et se savoir libre — et par conséquent ne peut réaliser sa liberté — qu’au milieu des hommes. Pour être libre, j’ai besoin de me voir entouré, et reconnu comme tel, par des hommes libres. Je ne suis libre que lorsque ma personnalité se réfléchissant, comme dans autant de miroirs, dans la conscience également libre de tous les hommes qui m’entourent, me revient renforcée par la reconnaissance de tout le monde. La liberté de tous, loin d’être une limite de la mienne, comme le prétendent les individualistes, en est au contraire la confirmation, la réalisation et l’extension infinie. Vouloir la liberté et la dignité humaine de tous les hommes, voir et sentir ma liberté confirmée, sanctionnée, infiniment étendue par l’assentiment de tout le monde, voilà le bonheur, le  paradis humain sur terre.

     

    Conférence de 1871