Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

CITATIONS - Page 37

  • Amina Saïd


    chaque jour tu approchais de mon silence

    pour y mêler le tien

     

    je me voyais poser la main sur une ombre

    moi-même j’étais une ombre

    sans paupières

     

    nous étions notre propre désert

    pierre au vif des sables

    et source dans l’amour du monde

     

    nous étions l’oiseau blanc

    qui porte le nuage entre ses ailes

    nous étions le vol et l’oiseau

    fendant le ciel du regard

    quand s’abolit la distance

    et que renaît le feu

     

    soleil à son lever

    chaque jour tu rattrapais la lune

    qui fuyait

     

    nous étions la lune et le soleil

    et la couleur qui soutient le ciel

    et son commencement

     

    nous étions lumière et ténèbres

    nous étions la roue

    qui assemble le jour et la nuit

     

    nous étions l’homme la femme

    et l’enfant que je voyais en toi

     

    chaque jour tu approchais de mon silence

    pour y mêler le tien

     

    nous étions la totalité

    des voyelles et des consonnes

    que scellaient nos bouches de chair

     

    nous étions le feu vif et la cendre

    et nos propres décombres

     

    nous étions tout ce qui n’eut pas lieu

    et qui dure

     

     

    in « soleil à son lever », La douleur des seuils

     

     

     

     

     

     

  • Arthur Fousse

    nous pleurons, 
    nous pissons, 
    nous chions, 
    nous saignons,

    le bas des immeubles s’effrite sous un battement de paupière, 
    les dunes s’abattent comme des automnes sur des vies
    plus pauvres qu’un sablier de verre bâti dans une bouteille 
    en plastique tranchée.

    et on ne nous apprend pas
    la terreur d’un homme seul entretenant une plante séchée 
    dans la condamnation éternelle
    d’une honte privatisée.

    non,
    nous ne sommes pas heureux.

    nous pleurons, 
    nous pissons, 
    nous chions, 
    nous saignons.

     

     

     

     

  • Jacques Brault

     

    C'était passerose et ras de ruines j'allais vers toi
    remonter l'en haut tirait doucement d'abord
    par les yeux
    tout cet enfer de tranquillité saoûlerie de solitude
    pour un arbre je ne sais pas quelque chose comme
    bourgeon avant terme éclaté
    branche fourrée de fourmis
    feuille
    méprisée lors de la cassure du froid
    un ressuiement
    de terre tôt dégelée
    un arbre juste un arbre
    inqualifiable
    lacis noir gris de fond de pluie
    et toi innommée inaperçue ma vieille usure
    ma peau de petitesse
    l'extase de vivre
    malade minable rouillé roulé par les rues
    comme une boîte de conserve à la bouche ébréchée
    de vivre un peu à peine ce petit reste croûton de pain
    séché blêmi fade ton visage de laideur qu'un arbre là
    aimait sans rien dire
    et je viens les yeux fermés
    où tu étais venue
    je viens me souvenir
    avec des douleurs réapprises
    aux épaules
    je viens comme un matou de nuit
    rôdeur parmi les
    détritus
    c'est toi que je trouve grise cernée de folie
    vigne tombante contre un mur de briques
    et cela aussi près de l'en dessous cette splendeur
    de bric-à-brac de broche à foin
    est
    le plus pur amour


     

     

  • Noam Chomsky

     

    L’idée basique qui traverse l’histoire moderne et le libéralisme moderne, c’est que le public doit être marginalisé. Le public en général est simplement vu comme un groupe d’ignorants exclus qui interfèrent, tels des brebis égarées.

     

     

     

     

  • Kathy Acker

     

    La poésie n'est pas un monument. C'est une ligne rapide et inattendue, un coup de massue dans un mur, un coup de couteau dans la toile de l'indifférence, c'est la frontière qui file, qui file, qui défile, c'est le dessous du volcan, bouillant et fumant, toujours en mouvement. C'est la danse, le cri, le corps. La poésie, c'est la vie. Celui qui fait du texte un monument est un meurtrier : il emmure un corps vivant.
    La poésie
    n'est pas
    un monument.


    in Your mind is a nightmare that has been eating you : now eat your mind