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CITATIONS - Page 37

  • Johann Daniel Mylius

     

    Voici les quatre nobles sœurs

    Qui connaissent un sort semblable :

    Elles te montrent les emblèmes

    De l’œuvre qui sera tienne.

    La première enjoint de dissoudre

    Le corps que tu auras choisi,

    La seconde veut que tu laves

    Ta matière soigneusement,

    La troisième dit de conjoindre

    Les parties du corps séparées

    Et la quatrième t'enseigne

    À durcir la Pierre à ton feu.

     

     in Philosophia reformata, 1622

     

     

     

  • Philippe Godard

     

    La liberté n’est pas la possibilité de faire n’importe quoi, d’oppresser, de réduire en esclavage. Rendre dépendant qui que ce soit, ce n’est pas nous rendre libre : c’est nous rendre exploiteur, et, donc, sortir de la condition libre qui est celle de l’humanité, pour entrer dans une autre sphère, celle du pouvoir. À l’inverse, échanger avec des êtres libres, travailler, jouer ou cultiver un champ, tisser des liens d’amitié ou d’amour avec des personnes libres, sans la moindre contrainte, est la plus intense réalisation de soi. Lorsque nous éprouvons que nous sommes semblables les uns les autres, que, toutes et tous, nous sommes libres, alors, notre  association n’en est que plus forte, plus enthousiasmante. 

    in L'anarchie ou le chaos

     

     

     

     

  • Marcel Aymé

     

    Je retrouve une idée d'enfance qui m'a hanté aux environs de ma dixième année: le monde feint d'exister, sans autre but que de m'induire en erreur, et si je pouvais me retourner d'une façon assez rapide et inopinée, je ne retrouverais derrière moi que le néant.

    in La Belle image (1941)

     

     

     

     

  • Théodore Monod

     

    Si on veut sauver les ours des Pyrénées - si on voulait, on ne veut pas en vérité… -, si on voulait les sauver, il faudrait leur foutre la paix, mais pas continuer à créer des routes forestières, à exploiter la forêt, à envoyer les chasseurs faire des battues aux sangliers avec des chiens dans leur territoire, etc. Il faudrait prendre des mesures nécessaires sur des bêtes qui ont besoin d'espace. C'est pratiquement fini, ces ours vont disparaître. Mais on aura fait de beaux discours sans prendre une décision politique courageuse, car on sait très bien que les villageois et les élus sont contre les ours. Ils ne songent qu'à la mise en valeur (comme ils disent) de la montagne, pour le fric, comme d'habitude. Tant que nous vivrons dans une société qui repose directement sur le profit et l'argent, la nature sera saccagée. Puisqu'une chose rapporte, elle est tolérée. Cela va loin, parce que c'est la société qu'il faut changer, la structure de la société.

     

     

     

  • Noam Chomsky

     

    Ces dernières années, on a accordé aux sociétés des droits qui dépassent largement ceux des personnes. D’après les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce, les sociétés peuvent exiger ce qu’on appelle le droit au « traitement national ». Cela signifie que la General Motors, si elle opère au Mexique, peut demander à être traitée comme une firme mexicaine. Un Mexicain ne peut pas débarquer à New York, demander un traitement national et s’en trouver fort bien ; les sociétés si.

    in Sur le contrôle de nos vies

     

     

     

  • Viktor Pelevine

     

    J’ai fini par comprendre que les mots « revenir à soi » signifiaient plutôt « revenir aux autres », car ce sont précisément les autres qui t’expliquent, du début à la fin de ta vie, quels efforts tu dois faire pour prendre la forme qui les arrange.

     

    in La mitrailleuse d'argile

     

     

     

     

  • Georges Bernanos

     

    L'espérance est un risque à courir, c'est même le risque des risques. L'espérance est la plus grande et la plus difficile victoire qu'un homme puisse remporter sur son âme. On ne va jusqu'à l'espérance, qu'à travers la vérité, au prix de grands efforts...
    Quand on va jusqu'au bout de la nuit, on rencontre une autre aurore.


     

     

     

  • Amina Saïd


    chaque jour tu approchais de mon silence

    pour y mêler le tien

     

    je me voyais poser la main sur une ombre

    moi-même j’étais une ombre

    sans paupières

     

    nous étions notre propre désert

    pierre au vif des sables

    et source dans l’amour du monde

     

    nous étions l’oiseau blanc

    qui porte le nuage entre ses ailes

    nous étions le vol et l’oiseau

    fendant le ciel du regard

    quand s’abolit la distance

    et que renaît le feu

     

    soleil à son lever

    chaque jour tu rattrapais la lune

    qui fuyait

     

    nous étions la lune et le soleil

    et la couleur qui soutient le ciel

    et son commencement

     

    nous étions lumière et ténèbres

    nous étions la roue

    qui assemble le jour et la nuit

     

    nous étions l’homme la femme

    et l’enfant que je voyais en toi

     

    chaque jour tu approchais de mon silence

    pour y mêler le tien

     

    nous étions la totalité

    des voyelles et des consonnes

    que scellaient nos bouches de chair

     

    nous étions le feu vif et la cendre

    et nos propres décombres

     

    nous étions tout ce qui n’eut pas lieu

    et qui dure

     

     

    in « soleil à son lever », La douleur des seuils