Marlène Tissot
J’emmerde la haute couture
Broder ce qui faut de dérision
sur le bord des jours
pour éviter qu’ils ne s’effilochent
in J’emmerde…
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J’emmerde la haute couture
Broder ce qui faut de dérision
sur le bord des jours
pour éviter qu’ils ne s’effilochent
in J’emmerde…
illustration en couverture de l'auteur : Maïs rare
publié chez Les Carnets du Dessert de Lune, au printemps 2016
lus sans autre prétention que pour le plaisir, enregistrés avec les moyens du bord, ils inaugurent une nouvelle rubrique du blog intitulée "donner de la voix", parce que le temps me manque pour rédiger des notes de lecture, mais que l'envie de partager est toujours aussi présente :
publié chez les Carnets du dessert de Lune en février 2016,
avec des gravures de Bernadette Gervais, préfacé par Georges Cathalo
Du coup, elle se sent comme une des dernières terriennes parmi des masses d’extra-terrestres, et pourtant quand je lui dis qu’elle devrait peut-être lâcher un peu de lest, elle me dit qu’elle n’est pas en retard, mais bien au contraire, trop en avance.
cg sans titre provisoirement
C'est ça la poésie
concombre, poivron orange, tomate, pain rassis, ail, pourpier sauvage, aneth frais, huile d'olive, vinaigre de cidre, sel, poivre
Mélanger concombre, poivron, tomate, rajouter l'ail haché. Faire griller le pain rassis en petit morceaux à la poêle dans de l'huile d'olive, rajouter à la salade, arroser d'un peu de vinaigre. Rajouter les feuilles de pourpier et l'aneth haché, rajouter de l'huile d'olive, saler, poivrer.
numéro 64 - septembre 2015
numéro 68 - juin 2016
Une belle courgette du producteur bio, un filet de merlan pêché au chalut au Nord-est de l’Atlantique, quelques belles feuilles d’épinards et six ou sept tiges d’amarante verte sauvage de mon jardin suspendu, cinq gousses d’ail du producteur bio, poudre de cumin, coriandre et curcuma, gros sel, huile de tournesol locale et trois tomates cerises Montplaisir cueillies au dernier moment
Couper la courgettes en quatre dans la longueur puis en rondelles, les faire revenir dans une bonne poêle en fonte avec l’huile de tournesol et le cumin et la coriandre en poudre (j’ai la main lourde), quand elles commencent à dorer, rajouter le filet de merlan avec une pincée de gros sel, retourner plusieurs fois, puis le séparer en petits morceaux, bien mélanger. Rajouter les feuilles d’épinards sans les tiges, mélanger encore, puis les feuilles et les tiges les plus fines de l’amarante, mélanger, ajouter l’ail haché, monter le feu en remuant vivement, saupoudrer d’un peu de curcuma, mélanger et servir. Avec la saveur des petites tomates, c’est juste top !
Édition L’Arrière-Pays, juin 2016
54 pages, 9 €.
Jean-Baptiste Pedini écrit comme un peintre, à petite touches, de bleu, de noir, d’aube et de lumière, avec des cristaux de sel et des étoiles qui traversent la nuit « à toute allure, suspendues à la tyrolienne du ciel », le ciel déposé là non sans quelques éraflures, angoisses, diffuses toujours, mais d’autant plus tenaces.
« Les mots comme des entailles sur les nuages. On les dit à voix basse. On y tient. Le matin sort les griffes. »
On retrouve ici la mer, dont le ressac donne le rythme, vide, plein, vide, plein. Dans l’écriture de Jean-Baptiste Pedini, il y a comme des trous sous la trame où quelque chose est tapi, quelque chose attend et cette sensation contraste avec la douceur apparente du peintre à petites touches. Le calme semble toujours sur le point d’accoucher.
Il y a la musique des mots, enfilés les uns après les autres, les uns aux autres, des perles sur un collier aux reflets changeants, toutes aussi précieuses les unes que les autres et pas une de trop. C’est beau, comme des bulles qui « vont dans le ciel, reliées en un chapelet d’ombres ». Tellement beau qu’on se laisse bercer et que le sens qui demeure toujours un peu comme caché, voilé, nous importe moins que cette berceuse qui va chercher nos douleurs, nos malaises, tout ce qu’on ne sait pas trop dire alors on ne le dit pas, et la musique nous berce sans pour autant effacer totalement l’inquiétude.
Il y a de la solitude dans l’écriture de Jean-Baptiste Pedini, une distance qui permet au regard de voir, de sentir, un pas de côté qui parle aussi à notre propre solitude, celle inhérente à la condition humaine, seule et reliée, comme ces perles sur le fil du collier. Le fil, l’âme qui respire sous l’eau du poème.
Dans Le ciel déposé là, Jean-Baptiste prend la lumière au bout de ses pinceaux, « une lumière monocouche qui en recouvre tous les recoins » ou qui « entre goutte à goutte pour surprendre l’enfance » et l’ombre jaillit alors aussi de toute part car « la lumière est friable, l’obscurité la réconforte ».
Un antidote au quotidien, cette lumière ocre que l’on prélève tel un sérum.
Pour échapper à l’ennui peut-être, chaque instant est comme sacralisé, happé dans une transcendance alors que rien pourtant ne demeure figé, car il faut « vider le jour cul-sec. En sentir les dépôts tandis que la mort presse ».
Cathy Garcia
Jean-Baptiste Pedini est né en 1984 à Rodez. Vit et travaille en région toulousaine. Publications dans de nombreuses revues dont Décharge, Voix d'encre, Arpa, N4728. Des livrets publiés chez Encres Vives, Clapàs, – 36° édition et La Porte. Bibliographie : Prendre part à la nuit (Polder, 2012), Passant l'été (Cheyne éditeur, Prix de la vocation, 2012), Pistes noires (éditions Henry, 2014), Plein phare, Éditions La Porte, 2015.
le décès instantané
D’un petit matin frais
Fauché en pleine course
Par un quotidien trop pressé
aux dernières nouvelles
Le champ des possibles
S’écoule encore de son ventre
Sur la chaussée
in Juste après la pluie
des vigiles métalliques nous expliquent qu’ils lacèreront nos enfants
si jamais nous en faisons
in Chroniques du Diable consolateur