Muriel Carrupt
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Le voyageur, de compact, devient poreux, perméable à toute incertitude. Il comprend que toute vérité revendiquée est par le fait même un mensonge, que toute liberté imposée est par le fait même esclavage. Il n’arpente plus le chemin, il s’y incorpore. Il n’est plus sûr que de sa marche devenue perpétuelle résurgence.
in revue Diérèse n°38
S’il n’y a plus de place pour les arbres, les plantes, les oiseaux, les animaux, il n’y en a pas non plus pour les fous, les enfants, les mystiques et les poètes, tout ça c’est la même chose, tout ça est connecté directement à la source, la source vitale, la source de toute chose. Pur ressenti, pure perception en résonance avec le monde des formes, mais totale inadéquation avec celui des normes et des apparences. Il n’y a pas de mystère, tout est mystère et la normalité est une affreuse invention, réduction, supercherie.
Premier grondement de tonnerre, haut dans le ciel.
cg in Le livre des sensations
nuit-foutre-fugue-nuit
in Chroniques du Diable consolateur
Le mort
à la mort
Combien
pour la passe ?
in Passage
Il est des foudres secrètes
des liqueurs de transe
qui chavire le cœur
le sauvage de l’âme
cg in Des volcans sur la lune
Je viens de finir un livre, un journal plus exactement, celui d’Etty Hillesum, jeune femme juive morte à Auschwitz en 1943, à l’âge de 29 ans. Tout ce que j’ai pu retrouver de moi, de mon propre journal, celui-là mais surtout l’autre, m’a fortement impressionnée. Une sœur d’écriture, à travers le temps. Une mystique ? Peut-être, mais alors ce qu’on appelle mysticisme, c’est simplement se sentir vivant, connecté. Ce livre-journal m’a fait beaucoup de bien, il n’est pas étranger au fait que j’ai repris mon propre journal de route. Pas simplement pour le plaisir d’écrire, mais surtout pour y retrouver ma sincérité, car si ce n’est que pour se complaire ou se mentir, le journal devient inutile.
Juin 2000, au retour de Santa Maria de Feira, Portugal
cg in Calepins voyageurs et après
C’est comme ça qu’on peut être déçu en essayant de mettre le mystère en pleine lumière.
cg in Journal 1995
Réalité-jour que l’on me tend et que l’on voudrait m’imposer par la force où même les campagnes sont tristes, jonchées de cadavres de chevaux, de vaches et de vieillards aux dos tout tordus.
in Chroniques du Diable consolateur