Bernard Moitessier
Ce serait une connerie de rentrer maintenant.
Ce monde moderne me fatigue, il me crève.
en 1969, dans la première course en solitaire
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Ce serait une connerie de rentrer maintenant.
Ce monde moderne me fatigue, il me crève.
en 1969, dans la première course en solitaire
Les destins croisés de trois Téhéranais aux prises avec les contradictions de leur pays. Ce film d'animation dresse le portrait d’une société où sexe, corruption et prostitution flirtent dangereusement avec les interdits religieux.
À Téhéran, Pari élève seule Elias, son fils muet d’une dizaine d’années. Depuis que son mari, toxicomane, est en prison, elle n’a d’autre choix que de vendre son corps. Non loin de là, Sara, enceinte, étouffe entre une belle-mère acariâtre et un beau-père grabataire. Elle n’aspire qu’à travailler, une activité que son époux lui interdit. De son côté, Babak, un jeune musicien, trompe l’ennui entre quelques joints et des soirées en discothèque. C’est lors de l’une d’entre elles qu’il rencontre Donya, avec qui il passe la nuit. Le lendemain, la jeune femme lui avoue qu’elle se marie bientôt. Babak doit alors payer une opération pour lui refaire une virginité.
Sexe, drogues et ayatollahs
Pour son premier long métrage, Ali Soozandeh frappe fort. Exilé en Allemagne depuis plus de vingt ans, le cinéaste iranien chronique sans fard la double vie des Téhéranais dans une société étouffée par ses interdits moraux et religieux. Par-delà une implacable radiographie des tabous, ce film choral suit les destins entrecroisés de personnages en lutte pour leur liberté. Cœur de la résistance, le Téhéran underground apparaît comme le seul lieu d’espoir. On s’y presse pour contourner, à coups de faux certificats, les règles machistes d’une bureaucratie d’un autre temps. Mis en scène comme une bande dessinée animée grâce au procédé de rotoscopie, qui permet de redessiner des acteurs filmés auparavant sur fond neutre, ce bijou visuel offre une plongée acide dans les contradictions d’un pays.
FRONTIÈRES
Avec moi, seulement ma fierté ;
à part moi, quelqu’un d’autre à aimer.
Parfois prier
est un choix personnel,
on s’exprime ouvertement du fond du cœur.
Parfois, les nuages pèsent plus que les roches,
les ombres brisent les ailes des vautours.
Parfois, la terre est plus légère que le papier,
un moineau la porte vers le ciel.
Tous les lieux où je veux aller
sont dans mes pensées ;
Je n’ai pas besoin de moyens de transport.
Dans la vie, on peut choisir la compassion ;
toi, tu refuses
et il ne reste presque rien.
Les autres c’est moi.
En dehors de moi,
Il n’y a personne d’autre.
Trad. par Fiori Picco
Le visage et le vent
Sous le soleil inflexible
plaines ocre et collines fauves.
Je grimpai par des broussailles une pente de chèvres
vers un lieu de décombres :
pilastres brisés, dieux décapités.
Parfois des scintillements subreptices :
une couleuvre, un lézard.
Tapis dans les pierres,
couleur d'encre vénéneuse,
des peuples d'insectes friables.
Une cour circulaire, un mur fendu.
Accroché à le terre - nœud aveugle,
arbre tout de racines - le figuier religieux.
Pluie de lumière. Une forme grise : le bouddha.
Une masse confuse, ses traits,
par les escarpements de son visage
montaient et descendaient les fourmis.
Intact encore,
encore sourire, le sourire :
golfe de clarté pacifique.
Et je fus un instant diaphane
vent qui s'arrête,
tourne sur lui-même et se dissipe.