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  • Viviane Forrester

    Cette agrégation d'anonymats, on la retrouve, démultipliée, dans ces foules immenses abandonnées sur d'autres continents, des populations entières, parfois, livrées à la famine, aux épidémies, à toutes les formes de génocides, et souvent sous l'emprise de potentats agréés et soutenus par les grandes puissances. Foules d'Afrique, d'Amérique du Sud. Misère du sous-continent indien. Tant d'autres. Echelles monstrueuses, et l'indifférence occidentale à la mort latente ou aux hécatombes qui se déroulent à des distances qui sont celles de banales destinations touristiques.

     

    Indifférence aux masses de vivants sacrifiés ; quelques minutes d'émotion, toutefois, lorsque la télévision diffuse deux ou trois images de ces dérélictions, de ces tortures, et que nous nous grisons discrètement de nos indignations magnanimes, de la générosité de nos émotions, de nos serrements de cœur sous-tendus par la satisfaction, plus discrète encore, de n'être que des spectateurs – mais dominants. 

     

    in L'horreur économique – 1996

     

     

  • Viviane Forrester

    Les pays occidentaux ferment donc jalousement leurs frontières terrestres à " la misère du monde ", mais laissent s'échapper par des routes virtuelles les richesses auxquelles leurs citoyens impuissants, désinformés, s'imaginent avoir encore droit, celles qu'ils croient encore posséder et devoir défendre, mais qu'ils laissent fuir sans émotion.

     

    Ce ne sont pas les immigrés qui épuisent chez nous une masse salariale déjà en voie de disparition, mais plutôt, parmi les habitants des contrées défavorisées, ceux qui ne sont pas devenus des étrangers, ceux qui n'ont pas émigré, mais qui, demeurés au sein de leurs propres pays, travaillent à des prix (si l'on peut dire) d'aumône, sans protection sociale, dans des conditions oubliées ici. [...]

     

    Les marchés peuvent choisir leurs pauvres dans des circuits élargis ; le catalogue s'enrichit, car il existe désormais des pauvres pauvres et des pauvres riches. Et il en existe – on en découvre toujours – d'encore plus pauvres, moins difficiles, moins " exigeants ". Pas exigeants du tout. Des soldes fantastiques. Des promotions partout. Le travail est pour rien si l'on sait voyager. Autre avantage : le choix de ces pauvres-là, de ces pauvres pauvres, appauvrira les pauvres riches qui, devenus plus pauvres, proches des pauvres pauvres, seront à leur tour moins exigeants. La belle époque !

     

    in L'horreur économique  – 1996

     

     

  • Viviane Forrester

     

    La pente suivie est bien celle-là, néanmoins. Une quantité majeure d'êtres humains n'est déjà plus nécessaire au petit nombre qui, façonnant l'économie, détient le pouvoir. Des êtres humains en foules se retrouvent ainsi, selon les logiques régnantes, sans raison raisonnable de vivre en ce monde où pourtant ils sont advenus à la vie. 

     

    in L'horreur économique - 1996

     

     

  • Dana Gluckstein

     

    Dana Gluckstein Mexico_Lacandon maya Shaman 100 ans à Gathering of Elders Onondaga nation New York 1989.jpg

    Lacandon Maya Shaman (Mexique) âgé de 100 ans au Gathering of Elders - New York - 1989

     

     

    dana gluckstein Chamula Maya Boy, Chiapas, Mexico, 1987.jpg

    Chamula Maya Boy - Chiapas, Mexique - 1987

     

     

    Dana Gluckstein Dancer Bhutan.jpg

    Dancer -  Bhutan -

     

     

    Dana Gluckstein San Boy with Corn Row Hair, Xai Xai, Botswana, 2009.jpg

    San Boy with Corn Row Hair, Xai Xai - Botswana - 2009

     

     

    Dana Gluckstein Masai Chief Kenya 1985.jpg

    Chef Masaï - Kenya - 1985

     

      

  • Isabelle Eberhardt

     

    Toute jeune j’ai senti que la terre existait et j’ai voulu en connaître les lointains. Je n’étais pas faite pour tourner dans un manège avec des œillères de soie.

     

    in Dans l’ombre chaude de l’Islam

     

     

  • Christopher L. T. Brown

    Christopher L. T. Brown.jpg

    L’homme sans racine s’enfauve, s’enrapace.   Sans racine, l’homme s’en meurt, s’enfuit et ne revient plus au lieu mythique où il a laissé son cœur. Un cœur nouveau né abandonné qui sait à peine battre mais qui pourtant cogne, résonne comme un tambour.

     

    cg in Chroniques du hamac, 2008