Wojciech Gerson - Baszta w Ojcowie
et s'en aller nus dans les lueurs de l'aube
et l'herbe fraîche
la ruine de nos espoirs est un château de lumière
où le vent se promène
cgc in Le livre des sensations
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et s'en aller nus dans les lueurs de l'aube
et l'herbe fraîche
la ruine de nos espoirs est un château de lumière
où le vent se promène
cgc in Le livre des sensations
la camarde à cheval un de Troie
la camarde à midi tend ses bras
la camarde remonte ses bas
viendra cette nuit tirer sur ton drap
cg in D'ombres, à tire d'ailes 2017
La sève ruisselle. Son chant écorce l’univers
et la nuit frissonne en songeant au festin.
cg in Les mots allumettes, Cardère 2012
ARBRE
J’aime ta présence lénitive
le chant des multitudes que tu abrites
cette tendre complicité du bois et de la plume
j’aime la sensualité de tes étirements
les lignes de ta silhouette
— fût et veines —
quand elle puise à l’encre de la nuit
j’aime la mélopée de la sève
ce chant de l’eau
sous ta peau de pachyderme
j’aime ton étreinte avec le ciel
les bijoux que t’offre la pluie
j’aime la grâce du vent
dans tes branches les plus fines
j’aime ton si plein silence
laisser mon cœur battre contre le tien
j’aime cette danse pulsée d’humus et de mousse
j’aime ta force tranquille ta folie des hauteurs
j’aime le charnel de tes racines
leurs galaxies symbiotiques
j’aime ce pacte d’alliance
ta complicité avec les profondeurs
arbre je t’aime
cg, 2006
in Je l'aime nature
Je baigne vos corps
Nourrit vos cellules
Vous délivre de la crasse
Et de la maladie
Mais vous
Que faites-vous pour moi ?
Je suis souillée
Partout où je passe
Certains m’usent pour leurs crottes
Et leurs urines
Me gardent jalousement
Dans leur piscine
Alors que tant d’autres ailleurs
Meurent de mon absence
De mes salissures
Vous ratissez mes flancs
Raclez mes os
Massacrez toutes mes créatures
Alors mon message de vie
Devient un message de mort
Jusque dans votre propre corps
Car chacune de mes gouttes
Parle à toutes les autres gouttes
Elles savent les sons
Et elles savent les mots
Elles savent le chaos de la haine
Le cristal de l’amour
Cosmique
Fœtale
Lustrale
Sève de la Terre
Souterraine
Céleste
Je suis la vive
La vie
la vivante
Je suis l’Eau.
Cosmique
Fœtale
Lustrale
Sève de la Terre
Souterraine
Céleste
Je suis la vive
La vie
la vivante
Je suis l’Eau.
in Je suis l'eau, Livr'art Evazine 2012
Quand le mental trouve à foison de la nourriture à broyer, de la bien noire, il ne s’en prive pas, à croire qu’il aime ça le goinfre ! Il en fait de la belle pâte, bien lourde, qui obstrue toute la lumière ou bien il la distille pour en tirer du venin pour le cœur. Une seule solution alors : le virer de la cuisine ! Allez, ouste, du balai ! Ouvrir grand toutes les fenêtres, fermer le gaz et laisser l’air et le silence emplir tout l’espace.
in Le livre des sensations
Nos rêves ?
Le quotidien est un laboratoire d’alchimiste.
Quand on sait ça, il suffit de se mettre au travail pour de vrai.
cg in à loupe, tout est rituel, à tire d'ailes 2020
Pluie de cœurs en torches. Moisson brûlante de coquelicots.
Je marche, je cours, je suis la sorcière parfumée d’épices.
Voyez les déluges rougissant entre mes seins d’ambre.
Je cours et je danse.
cg in Fugitive, Cardère 2014
Apprendre à tisser des toiles, à capter la rosée. Manger l’herbe neuve.
Faire de sa vie un art d’aimer. Ma solitude est hors d’usage.
Je suis humus, humaine.
Quelle est ma graine ? Ma fleur, mon arbre, mon fruit ?
Qu’est ce qui en moi n’est pas fumier mais graine ?
Comment cultiver mes jachères, me respecter ?
Je crois savoir, saisir parfois, mais le savoir ne vaut rien pour lui seul. Terre stérile.
cg, in Celle qui manque, à tire d'ailes 2019 (rééd.)
Inégalités extrêmes, dégueulasses ! Je pense à Sao Paulo, à Rio. Les gens dorment partout, n’importe où, des jeunes, des vieux, des familles, des bébés… La misère et son escorte : saleté, maladies, détresse, violence, prostitution… Injustifiable ! Ici, donner devient une obsession. Ce que je peux, ce que j’ai, de l’argent, de la nourriture, une main, un sourire, ce que nous sommes venus faire ici, avec nos rêves et nos histoires. Une fois de plus l’injustice me bouleverse, ne me laisse pas en paix. Donner, ne serait ce qu'un regard, faire ce geste vers l'autre, car il est un peu de moi et je suis un peu de lui et j’emmerde ceux qui me prennent pour une apprentie-Teresa, malgré que je ne puisse pas leur en vouloir. Il y a eu un soir ce môme, à qui il manquait une jambe, un enfant mutilé comme il y en a tant. Ce gamin pourtant était plus entier que moi ! Je lui ai donné un sachet de riz encore chaud, les restes de notre repas dans un bon restau indien… et il m’a offert une danse de joie, une danse si spontanée et un sourire si radieux que ça m’a fauché, je ne le méritais pas.
cg, Manille, juin 1999
in Calepins voyageurs et après ?
La lune comme un soleil se levait
inondait la prairie d'une aube de nuit
les parfums humides et verts
qui montaient en brumes évanescentes
faisaient couler la rosée
entre les cuisses des fées
cgc
Sur mes tempes galopent des chevaux blancs aux crinières salées
cg in Les mots allumettes, Cardère 2012
La lente trajectoire hivernale. Ressac, sel et sang sous les paupières.
L’horloge folle fait le grand saut quantique.
La terre s’offre à l’espace. Les paroles se cristallisent. L’eau dénoue le vent.
Dans l’échancrure de la lumière,
La graine de beauté.
cg in Le poulpe et la pulpe, Cardère éd. 2010
mon cœur dormait toujours
bercé par une chanson
de celles que l’on fredonne
sans y faire attention
mon cœur bien tranquille
dans ses brumes d’automne
paré pour un hiver définitif
cg in Vieillir
Mon cœur blessé de femme
dormait d’un long sommeil
et puis te voilà toi
arrivé de la nuit
avec tes douceurs de lune
tranquille présence
cg in Vieillir