Marlène Tissot
J’emmerde les évidences
Les choses parlent d’elles-mêmes
les gens aussi
assez souvent
in j'emmerde
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J’emmerde les évidences
Les choses parlent d’elles-mêmes
les gens aussi
assez souvent
in j'emmerde
Cet espoir mortel et inexprimé qui vivait en chaque habitant du silo. Un espoir ridicule, fantastique. L’espoir que, peut-être pas pour soi, mais pour ses enfants, ou pour les enfants de ses enfants, la vie au-dehors redevienne un jour possible.
in Silo
Ici errent de tous côtés des silhouettes sans sépulture. Ces formes qui ne peuvent trouver un lieu de repos ressemblent à des arbres en mouvement. Tantôt ce sont des arbres isolés, tantôt des pans de forêts.
in Le septième jour
Elle avait, en tout cas, nettement, les yeux gris.
Un gris de ciel d’automne à faire mourir d’amour un parapluie.
in Les mouettes d’Ostende
Mort au petit matin
Nuit aux quatre lunes
avec un seul arbre,
une seule ombre,
un seul oiseau.
Je cherche sur mon corps
la chaleur de tes lèvres.
La source baise le vent
sans le toucher.
J’ai le Non que tu m’offris
dans la paume de ma main
comme un citron de cire
presque blanc.
Nuit aux quatre lunes
avec un seul arbre.
À la pointe d’une aiguille
tourne, tourne mon amour !
in Chansons de lune. Poésies 1921-1927
Dinosaures, pain perdu & voyage aux enfers
Choux de Bruxelles, sarcasmes & mystères du temps
Roulé aux figues, urine, crachat, transpiration et tous les mots qui expriment la joie
in Je m’appelle Mina
Bois la tasse du petit jour
in La sagesse est toujours en retard
Je lèche ma plaie
J’écris avec ma langue
in Démolition
J’emmerde les blablas
Les mots sont des adultes consentants
on peut les coucher là, l’un par-dessus l’autre
et leur faire dire ce que l’on veut
in J'emmerde
Elle examina sa main et l’air qui semblait bleuir à l’extrémité de ses doigts. C’est juste un glacis bleu, se dit-elle. Et sur les bords, une sorte de gaze bleue panse la blessure universelle.
in Bleu éperdument
Moi j’aimais bien me tenir dans la clairière du sanctuaire, les yeux fermés j’écoutais le chant des oiseaux, les insectes et le bruissement des feuilles, je respirais l’odeur de la forêt, un mélange de feuilles mortes, de terre, d’eau, de fleurs et d’écorce d’arbre, je sentais que les divinités de la forêt sacrée me regardaient. Je restais debout et j’avais l’impression de devenir un arbre ou une plante, mon corps bourgeonnait ici et là, des fleurs s’épanouissaient au bout de mes doigts, je devenais légère comme un voile de mariée, prêt à s’envoler, c’était comme si mon corps se déployait pour se mêler à la forêt. Je pouvais passer des heures là-bas sans m’en lasser.
in L’âme de Kôtarô contemplait la mer
Les lois des livres et le pouvoir des fusils
n’enseigneront jamais les manières de faire avec les humains.
in Notre quelque part
Poète funambule danseur de corde
sur la ligne de vie nul ne sait
si le balancier dépend du poids de ta peine
Voltige n’est pas le contraire de profondeur
in La sagesse est toujours en retard (Rougerie mars 2016)
J'ai si longtemps respiré l'air des forêts, l'air vibrant de neige, je me suis si souvent mêlée aux
Blancheurs vastes et désertes, que mon âme est un peu l'âme des louves fuyantes.
La Terre misère, truand à vaches
À l’infortune, tout le bétail
Qui dégouline, passe sous le ciel
Pour des étoiles, qui tiennent foire
in Little Monde