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CITATIONS - Page 100

  • Michelle Caussat

     

    J’ai gravi bien des escaliers, j’ai pleuré sur bien des tombes

    Je me suis sentie espionnées, comme par l’œil d’un poisson mort.

    La belle pluie bleue m’a lavée de tous ces mystères, m’a défaite comme une fleur.

    Maintenant qu’il fait nuit, dans la compagnie d’un chat blanc et roux,

    j’égrène des fruits de mémoire, je tâche d’attendre le jour.

    Il viendra avec ses voitures et ses paroles déchirant le foulard d’un songe,

    crevant la rue de klaxons et de détritus.

     

    in Traction Brabant n°65

     

     

     

  • Benjamin Fondane (mort à Auschwitz-Birkenau en 1944)



     Élégie

    Je me suis déchaussé pour entrer dans la maison
     du passé, j'ai ouvert le piano aux dents jaunes
     j'ai essayé ma voix comme un couteau cassé

    ce n'est rien. Je vous dis que ce n'est rien. À peine
     un souffle qui pourrait éteindre une bougie
     un cœur usé qui craint les escaliers raidis
     une main qui tâtonne pour trouver une clé
     qui n'ouvre rien qui ne soit déjà ouvert depuis
     longtemps, une molle jambe qui fait sur le tapis

    des traces.

     

     

  • Gaston Bachelard

     

    Mon plaisir est encore d’accompagner le ruisseau,

    De marcher le long des berges, dans le bon sens, dans le sens de l’eau qui coule, de l’eau qui mène la vie ailleurs, au village voisin. Mon « ailleurs » ne va pas plus loin.

     

     

  • René Daumal



     Triste petit train de vie

    Celle qui pourrit dans mon cœur
     c'est la lueur qui se nourrit des peurs
     qui rôdent chantant le malheur,
     en haut, en bas, toujours.

    Nuit sur la nuit, c'est fête, enfonçons la
     détresse
     sous l'ouate d'une joie épaisse ;
     nuit sur la nuit, c'est la faiblesse
     du cœur brisé

    La pourriture est dans mon souffle et ce
     vent
     c'est le siffleur fascinant, c'est la dent,
     c'est le goût de saumure de ce gouffre avant
     la fuite en bas.

    Plaie du jour à mon flanc !
     la nuit, c'est mon sang
     qui s'enfuit par ce trou blanc,
     soleil qui me baigne jusqu'au petit matin,
     m'ôte la faim
     au petit matin de ma fin,

    personne n'entend, personne,
     personne ne tend la main,
     je suis l'aiguille,
     l'aiguille dans le tas de foin,
     le foin sans fin, l'étouffeur à la fin...

    personne ne vient, personne ne pleure,
     sauf toujours la même, la terreur.

    in Le Contre-Ciel

     

     

     

     

  • Lewis caroll

     

    et la morale de ceci, c'est : Soyez ce que vous voudriez avoir l'air d'être ; ou, pour parler plus simplement : Ne vous imaginez pas être différente de ce qu'il eût pu sembler à autrui que vous fussiez ou eussiez pu être en restant identique à ce que vous fûtes sans jamais paraître autre que vous n'étiez avant d'être devenue ce que vous êtes. 

     

    in Les Aventures d'Alice au Pays des Merveilles, trad. Henri Parisot

     

     

  • Andrea H. Japp

     

    Or comme disent les stars de l’économie numérique : si c’est gratuit, c’est que le produit, c’est toi ! La masse, le peuple quoi, a été de la chair à canon, puis à mines. C’est maintenant de la chair à écrans 

     

    in Barbarie 2.0

     

     

     

  • Albert Samain

     

    Lentement, doucement, de peur qu’elle se brise,

    Prendre une âme ; écouter ses plus secrets aveux,  

    En silence, comme on caresse des cheveux ;  

    Atteindre à la douceur fluide de la brise ;

    Dans l’ombre, un soir d’orage, où la chair s’électrise,  

    Promener des doigts d’or sur le clavier nerveux ;  

    Baisser l’éclat des voix ; calmer l’ardeur des feux ;  

    Exalter la couleur rose à la couleur grise ;

    Essayer des accords de mots mystérieux  

    Doux comme le baiser de la paupière aux yeux ;  

    Faire ondoyer des chairs d’or pâle dans les brumes ;

    Et, dans l’âme que gonfle un immense soupir  

    Laisser, en s’en allant, comme le souvenir  

    D’un grand cygne de neige aux longues, longues plumes.

     

    in Le Chariot d'or

     

     

     

  • David Almond

     

    il reste toujours au fond de soi quelque chose de minuscule et de fragile (…) comme un tout petit oiseau, qu’on aurait en plein cœur (…) en fait ce n’est pas du tout une faiblesse. Si on oublie que c’est là, on a de gros ennuis 

     

    in Je m’appelle Mina