Ercan Irmak - Ben Ağlarım Yane Yane
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Écoute, mon cœur ; dans cette flûte chante
la musique du parfum des fleurs sauvages,
des feuilles étincelantes et de l'eau qui brille;
La musique d'ombres sonores, d'un bruit d'ailes
et d'abeilles.
La flûte a ravi son sourire des lèvres
de mon ami et le répand sur sa vie.
in La corbeille de fruits
D’une main l'amour nous donne des ailes, mais dans l'autre, il tient une paire de ciseaux...
Ces ailes qu'il nous donne, ne sont pas destinées à nous protéger, ni à fuir, ce sont des ailes pour voler ! Il n'est pas donné à beaucoup de savoir bien s'en servir...
Certains vont trop haut, trop vite et tel Icare, leurs ailes fondent au soleil. D'autres se jettent impunément du haut des falaises, mais au dernier moment ne savent pas ouvrir leurs ailes... Par peur, par manque de confiance ?
D'autres encore s'empêtrent dans des ailes trop grandes pour eux, et il y en a même qui en ont de si petites, qu'ils n'ont aucun espoir de décoller, ne serait-ce que de quelques centimètres !
Je voudrais pouvoir voler de mes ailes d'amour, mais elles sont si belles que je n'ose pas les toucher. J'ai peur de les abîmer au cours d'un vol trop désordonné...
in Journal 1996
Rien n’obscurcira la beauté de ce monde. Les pleurs peuvent inonder toute la vision. La souffrance peut enfoncer ses griffes dans ma gorge. Le regret, l’amertume, peuvent élever leurs murailles de cendre, la lâcheté, la haine, peuvent étendre leur nuit, Rien n’obscurcira la beauté de ce monde. Nulle défaite ne m’a été épargnée. J’ai connu le goût amer de la séparation. Et l’oubli de l’ami et les veilles auprès du mourant. Et le retour vide, du cimetière. Et le terrible regard de l’épouse abandonnée. Et l’âme enténébrée de l’étranger, mais rien n’obscurcira la beauté de ce monde. Ah ! On voulait me mettre à l’épreuve, détourner mes yeux d’ici-bas. On se demandait : « Résistera-t-il ? » Ce qui m’était cher m’était arraché. Et des voiles sombres, recouvraient les jardins à mon approche, la femme aimée tournait de loin sa face aveugle mais rien n’obscurcira la beauté de ce monde. Je savais qu’en dessous il y avait des contours tendres, la charrue dans le champ comme un soleil levant, félicité, rivière glacée, qui au printemps s’éveille et les voix chantent dans le marbre en haut des promontoires flotte le pavillon du vent.
Rien n’obscurcira la beauté de ce monde. Allons ! Il faut tenir bon. Car on veut nous tromper, si l’on se donne au désarroi on est perdu. Chaque tristesse est là pour couvrir un miracle. Un rideau que l’on baisse sur le jour éclatant, rappelle-toi les douces rencontres, les serments, car rien n’obscurcira la beauté de ce monde.
Il faudra jeter bas le masque de la douleur, et annoncer le temps de l’homme, la bonté, et les contrées du rire et la quiétude. Joyeux, nous marcherons vers la dernière épreuve le front dans la clarté, libation de l’espoir, rien n’obscurcira la beauté de ce monde.
— in Beauté de ce monde