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CATHY GARCIA-CANALES - Page 199

  • Catherine Durand - Toit de pierre

     


    Fixées aux falaises
    Les sentinelles aux abois
    Soufflent sur les braises
    Qui ne se réchauffent pas

    Sous un toit de pierre
    Le ciel se fait lourd
    Elles ne laissent derrière
    Que la chair à vautours

    Elles dorment éveillées
    Ensevelies sous les plumes
    La douceur effondrée
    Sous le poids de l’enclume

    Sous un toit de pierre
    Le ciel se fait lourd
    Elles ne laissent derrière
    Que la chair à vautours

    La nuit meurtrière
    A fauché au détour
    L’amour éphémère
    Redevenu sourd 

     

     

  • Jean Bédard

    Partout où nous posons l’œil, nous rencontrons un savoir dense qui fait le cosmos. Nous seuls, les hommes, ne savons pas nous comporter et dédaignons de l’apprendre.
    Pourtant, certains jours, le corps que nous méprisons de façon si hautaine nous rappelle à l’ordre. Alors que nous flânons dans les vastes solitudes de notre inconnaissance, nous gaussant des coqs et des ânes, notre corps fait soudain appel à nous.


    in Marguerite de Porète

     

     

  • Lionel Mazari

     

    Nous portons le collier serré de l’insouciance
    Sur nos coups durs, nos coups de foudre et de soleil.
    On nous a enseigné la fugue et les buissons ;
    Le bonheur fait toujours partie de nos absences.
    Nous sommes juste injustifiés ; en même temps
    que le temps passe, nous passons la main sur vous.
    La caresse est en nous et le poing hors de nous.

     

    In Dehors s’enlise dans nos plaies

     

     

     

     

  • Myriam OH

    ses fossettes, un halo lumineux
     sur la toile recouverte de suie et de sueur
     l'empreinte de ses doigts érige des ponts
     le long du temps qui goutte à intervalle régulier
     et forme une flaque pourpre à ses pieds
     la fêlure dans sa voix, un frisson dans la nuit
     qui engloutit les sourires les caresses les envies de cavale
     des corps qui ne savent plus s'ils jouissent pour de bon
     ou s'ils ont appris malgré eux à se confondre
     dans ce décor sinistre où leurs yeux ne brillent plus ;
     ses pommettes, un volcan en feu
     que creuse les agendas où la vie se débat aux heures aux lieux
     aux petits cercueils prévus à cet effet
     les codes les couleurs c'est pas fait pour les chiens
     en-dessous de ses ongles y'a un peu de bleu
     un peu de rouge aussi ce sont des choses qui arrivent
     quand on refait le monde de ses propres mains
     et comme elle fait de grands gestes
     on dirait qu'elle sculpte une musique dans le noir
     la poésie c'est pas fait pour les chaînes

     

     

     

  • Atelier collage & écriture du 24 juin 2021

     

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    O.

     

    Les sourires et les larmes côtoient les masques. 

    Est-ce cela être vivant ?  

    Traverser telle une marionnette le théâtre d’ombres et de lumières et mordre dans un monde sans queue, ni tête ?

     

    L.

     

    *

     

    Dans la tête, un monde vivant à croquer. Théâtre psychédélique, envers et endroit, visages et masques, esprits libres et corps marionnettes. Lotus et cavalcade dans la tête, un océan dans un bocal, des crocs prédateurs. Silhouettes et mots tempêtes, grands sages et grands fous. Jongler vivement avec des mots bâtisseurs, des mots voyageurs, des mots doux comme des tétons qui pointent. Dans la tête, une chaise et d'innombrables fenêtres. Des écritures tatouées tracent des lignes de fuite pour échapper à ce qui voudrait nous arraisonner, nous avaler, nous pétrifier. Dans la tête, tout un monde à mordre goulûment avant de le dissoudre.

     

    C.

     

    *

     

     

    Le monde est fou.

    Ronde des sorcières, pantins et arlequins.

    Prisonnière de châteaux imaginaires, je brode des marionnettes qu’engloutissent et dévorent les crocodiles.

    J’ai perdu la tête à mordre la vie. 

    J’ai chevauché à travers les steppes et les mémoires, survolé les mers sur le dos des grands oiseaux.

    La voix des masques est la plus forte.

    S’entêtent les mots-poignards pour mater l’illusion et rester vivante.

     

    O.

     

     

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    L.

     

     

    Je veux croire aux possibles sur ta drôle de planète.

    Frotte ton animalité à ma peau, serre-moi, trinquons à l’envie, à en faire crier les étoiles ! Mélangeons nos sucs !

    Je rêvais de voyages, d’immensités pâles. Regarde ces étendues moussues, ces lacs, ces rivières, toute cette eau que je sens couler dans nos veines.

    Oasis improbable. Havre de fraîcheur.

    Les ombres nomades ne sont plus ; la tendresse a jailli d’un fourré où murmurent les écureuils.

    Embrasse-moi ! 

     

    O.

     

    *

     

    Dans le trouble de l’eau, surgissent des mémoires très anciennes, imprégnées du suc d’une animalité pleine de tendresse. Voyage intra-imaginaire vers la source originelle. Planète douceur et nectar chlorophylle, l’envie d’être en vie. Au fil du courant, l’amour se faufile, ombre et lumière, anamnèse des espèces. Se retrouver inlassablement depuis l’aube première jusqu’à l’ultime baiser des météorites dans le doux berceau de l’incréé.

     

    C.

     

    *

     

    J’ai juste envie d’être là avec toi et de partager encore une fois nos mondes au creux des reins. Envie de retrouver notre planète d’eau et de sucs malgré les cratères. Et blottis dans notre écrin vert, de rire toujours des visites impromptues et malicieuses.

    Mais tu n’es pas là et je voyage seule. Le manque de tendresse réveille mon animalité et mon désir brûle comme un mirage.

     

    L.

     

     

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    C.

     

     

    Du livre magique surgit la lumière. Tu as pu encore une fois disparaître dans les fleurs du sofa. 

    L’échappée chaude comme l’or d’un baiser te fait voyager si loin que ton cœur flambeau chevauche des nébuleuses.

     

    L.

     

    *

     

    Tu m’as déposée là, dans ta lumière.

    Un seul baiser et j’ai pris goût à la douceur. 

    Touchée en plein cœur, je m’enfonce dans le sofa, au mépris du désir d’échappées.

    Je survis au milieu des cactus.

    Prison d’or et d’argent d’un Barbe-Bleue d’un printemps. 

    Où sont les clefs ?...

    Séduisant papillon, aide-moi !

    Joue-moi la petite cantate oubliée qui respirait la liberté et, sûr, je m’envole avec toi ! 

     

    O.

     

    *

     

    Ardence d’un baiser, son or, sa douceur, son piquant. Le cœur cavale, flamboie, le cœur s’ouvre et s’enflamme et ô joli papillon, ô fragile fleur sur sa tige penchée. Idéogramme des sens, marque de l’Éros qui cherche la trouée. Forgé comme une épée mystique, le cœur pourtant lassé des épines, se laisse jouer la partition des frissons. Évadé d’un sofa gorgé de fleurs, il chevauche la ligne de crête, cherche à bondir hors des cycles du déjà vécu. L’horizon pèse trop lourd sans la verticalité, sa part vive d’inconnu.

     

    C.

     

    *