Brendan Ó Sé

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Il faut secouer la poussière de mes sandales, parfum noir de dérision et de peine, sur chacun des seuils de ces langues, qui brodent des tartufferies dans les pages de l’Ombre.
in Traction Brabant 76


Ces misérables voient reluire les trésors du tyran ; ils admirent, tout ébahis, les éclats de sa magnificence ; alléchés par cette lueur, ils s'approchent sans s'apercevoir qu'ils se jettent dans une flamme qui ne peut manquer de les dévorer.
in Discours de la servitude volontaire (1549)



Ma lèvre tremble, le ciel est tombé en cataracte de verre.
En granit fracassé à la mer.
cg in Fugitive (Cardère, 2014)

J’espérais pouvoir raconter dans dix mille ans tout ce que j’avais vu, simplement raconter ce roulement des vagues terrestres qui vont successivement, dans une belle lenteur, se renouveler entre les lèvres flamboyantes du soleil couchant.
Je voulais être cet œil, cette mémoire, le parchemin sur lequel cela se trace d’instant en instant. J’étais une âme en pleine commémoration.
in Marguerite Porète


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Alain Cotten
Zinzoline, revue incertaine d'art et de littérature

La revue Spered Gouez vous adresse tous ses meilleurs voeux pour 2018


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Pascale de Trazegnies
lit un de ses poèmes sur une musique d’Alain Kremski ( « Sous les Étoiles silencieuses »).
Avec les peintures de Picha (Galerie Forêt Verte).
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Anne Jullien
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Lionel Lefèvre
Rendez vous avec « Anicet » sur vocabullanicet.com
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Du sort…
lui-même inconstant
le sort vacillera sur son erre
ne saura du lendemain projeté
poursuivre sur sa lancée d’une ère
momentanément encalminée…
car il est toujours temps
avant que l’avenir ne s’assigne
suspendre de vains dieux
non seulement l’ire mais le signe
avant-coureur de destinée…
celle que suspicieux
en d’inexplicables options
ces bienfaits nous assènent
confondant ellipses et lunaisons
selon nos diapasons…
car il est toujours temps
en cette heure où les vœux courent
d’un manquement à leurs idéaux
modifier ces trajets qui concourent
à des cieux infernaux…
Henri Cachau
Avec nos meilleurs vœux
2018
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2018

Excellente fin d'année 2017, prenez soin de vous en 2018...
"Je suis comme un agenda ouvert sur l’écho des paroles
Envolées depuis cent mille années
Je suis comme un dictionnaire en attente de mots neufs,
De mots gourmands de vie, de mots rares et précieux
Une échelle et vite, me voilà dans les mots alizés
Dans les mots nuages, dans les mots soleils
Là-haut, dans les nuées, une quiétude, un silence,
une sérénité qui transparait en instant d’éternité
Ici-bas, trop souvent, les mots cages, les mots sourds
Les mots lourds, les mots dévoreurs de vie
Entre nous deux, le silence, l’incompréhension, la douleur…
Ici-bas, aussi, les mots gestes, les mots regards
Les mots sourires, les mots dialogues
Entre nous deux, l’échange, le partage, la tolérance,
Un silence de douceur loquace…
Ils dorment, les mots, ils dorment au large des bouches
Ils dorment au large des baies des langues
Emportés par le flot et la houle
Ou bercés par le vent timide de la parole.
Imagine, voyageur, la splendeur
D’un monde autre que le tien..."
extrait "Voyage au centre du mot" spectacle poético-scientifique d'Yves Béal, Heiko Buchholz et François Thollet - direction d'acteurs Alexandre Del Perugia.
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Aujourd’hui je n’ai rien fait
(Hoy no he hecho nada)
Aujourd’hui je n’ai rien fait.
Mais bien des choses se sont faites en moi.
Des oiseaux qui n’existent pas
ont trouvé leur nid.
Des ombres qui peut-être existent
ont rencontré leurs corps.
Des paroles qui existent
ont recouvré leur silence.
Ne rien faire
sauve parfois l’équilibre du monde,
en obtenant que quelque chose aussi pèse
sur le plateau vide de la balance.
Roberto Juarroz (1925-1995)
[« Treizième poésie verticale », 1992]

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Le village de Port Berrío est situé au bord du río Magdalena, en Colombie. Pendant plus de trente ans ses habitants ont retrouvé des corps ou des morceaux de corps des victimes de la violence, jetés dans la rivière pour les faire disparaître. Ces cadavres sans identification, connus comme NN (Ningún Nombre, sans nom) étaient destinés à une fosse commune. Cependant, durant des décennies, les habitants de Port Berrío les ont adoptés, en leur donnant des noms, en décorant leurs tombes et en leur portant de l'eau, des offrandes et des fleurs. Selon la croyance, les âmes de ceux qui sont morts ainsi, récompensent les vivants en leur donnant une protection et en leur accordant des faveurs. Certains des adoptants les baptisent même de leurs propres noms et noms de famille. À travers ce rituel collectif, je pense que les habitants de Port Berrío disent à ceux qui perpétuent la violence : "Dans notre communauté nous ne permettons pas que ses victimes disparaissent; nous ne savons pas qui ils sont, mais nous les faisons nôtres"
Juan Manuel Echavarría, photographe, auteur, réalisateur

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le film complet :