Jean Dif
visage du Bouddha
au front traversé
d’une mèche de verdure
au pays où les arbres
sont les berceaux des ruines
in Sous les couteaux des horloges
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visage du Bouddha
au front traversé
d’une mèche de verdure
au pays où les arbres
sont les berceaux des ruines
in Sous les couteaux des horloges
Si peu loin tant d’amers si peu loin englué « je » voudrait tant pouvoir mais main est immobile et dire bulle en bouche moi sous cellophane et juste de l’autre côté toi toi et les choses toi juste de l’autre côté.
in Je(s)
La femme à chevelure
D'orages
Aux yeux d'éclipse
Aux mains d'étoiles rayonnantes
A la chair tragique vêtue de la soie des frissons
A la face sculptée au marbre de l'effroi
Aux pieds de lune et de soleil
A la démarche d'océan
Aux reins mouvants de vive houle
Ample et palpitante
Son corps est le corps de la nuit
Flamme noire et double mystère
De son inverse identité qui resplendit
Sur le miroir des grandes eaux
in Sacre et massacre de l’amour
Les océans chantent en silence loin des côtes
Ils monologuent au creux des vagues
Et miment le vent solaire dans leurs rêves.
in Pour retendre l’arc de l’univers
et tu t’approcheras de la mer
dans un habit de salicorne et de roseaux
et tu regarderas ces femmes saintes
qui marchent sur les flots
et tu verras leurs yeux,
tu toucheras leurs mains,
elles auront des ceintures de sel,
des chevelures de caravanes
qui fuient dans les déserts du ciel.
in Romances de Garonne
Nous crevons de faiblesse, et cela permet tous les espoirs. La faiblesse a toujours vécu d'imagination. La force n'a jamais rien inventé, parce qu'elle croit se suffire. C'est toujours la faiblesse qui a du génie.
in Clair de femme
Toute petite, j’ai appris que seuls les disparus sont aimés, aimés à leur juste démesure.
Le trop vif dérange.
J’ai voulu disparaître pour être enfin née.
Disparaître pour que dans le seul souvenir, l’amour puisse grandir.
cg in Celle qui manque (Asphodèle 2011)
PLUS ENVIE
Avant j’écrivais comme on dégueule, ça jaillissait, débordait, dégorgeait de partout, maintenant je retiens, je ravale, je n’en veux plus. Écrire c’était crier à l’intérieur. Trop de noir, trop de poisse, trop de poids, trop de larmes, des strates de mélasses et des poissons suffoquant. Avant j’écrivais. Non, ça m’écrivait, me traversait, me transperçait, je n’avais pas de digues, je n’en voulais pas. Aujourd’hui non plus je n’en veux pas mais je ne veux plus écrire. Le noir me fatigue, le malheur aussi, la névrose, la déprime, la rage, les armes dont je ne voulais pas, que j’ai retournées contre moi-même, à me forer jusqu’à l’os, à traquer sans répit le pourquoi. C’est vrai ça, pourquoi ? Aujourd’hui je n’écris plus, la source est retournée dans les limbes et moi je cherche le neuf. Une place que je n’aurais pas eu à voler, une place pour laquelle je n’aurai pas à me raboter ou au contraire à me rajouter des parures, des enflures. Écrire m’ennuie, j’ai déjà tout dit et ça ne change rien. Plus envie de dire, envie de rire, de vivre. D’accomplir des gestes qui servent à quelque chose. C’est idiot. C’est dire à quel point je ne me sens toujours pas légitime.
in (c)Ourse bipolaire