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CATHY GARCIA-CANALES - Page 783

  • Jean Dif

     

    visage du Bouddha

    au front traversé

    d’une mèche de verdure

    au pays où les arbres

    sont les berceaux des ruines

     

    in Sous les couteaux des horloges

     

     

     

  • Denis Guillec

     

    Si peu loin tant d’amers si peu loin englué « je » voudrait tant pouvoir mais main est immobile et dire bulle en bouche moi sous cellophane et juste de l’autre côté toi toi et les choses toi juste de l’autre côté.

     

    in Je(s)

     

     

     

  • Roger-Gilbert Lecomte

     

    La femme à chevelure
    D'orages

    Aux yeux d'éclipse
    Aux mains d'étoiles rayonnantes
    A la chair tragique vêtue de la soie des frissons
    A la face sculptée au marbre de l'effroi
    Aux pieds de lune et de soleil
    A la démarche d'océan
    Aux reins mouvants de vive houle
    Ample et palpitante

    Son corps est le corps de la nuit
    Flamme noire et double mystère
    De son inverse identité qui resplendit
    Sur le miroir des grandes eaux

     


    in Sacre et massacre de l’amour

     

     

     

     

     

  • Pierre Gamarre

     

    et tu t’approcheras de la mer

    dans un habit de salicorne et de roseaux

    et tu regarderas ces femmes saintes

    qui marchent sur les flots

    et tu verras leurs yeux,

    tu toucheras leurs mains,

    elles auront des ceintures de sel,

    des chevelures de caravanes

    qui fuient dans les déserts du ciel.

     

    in Romances de Garonne

     

     

     

  • Romain Gary

     

    Nous crevons de faiblesse, et cela permet tous les espoirs. La faiblesse a toujours vécu d'imagination. La force n'a jamais rien inventé, parce qu'elle croit se suffire. C'est toujours la faiblesse qui a du génie.

     

    in Clair de femme

     

     

  • Ann George

    Ann George 0.jpg

     

    Toute petite, j’ai appris que seuls les disparus sont aimés, aimés à leur juste démesure.

    Le trop vif dérange.

     

    J’ai voulu disparaître pour être enfin née.

    Disparaître pour que dans le seul souvenir, l’amour puisse grandir.

     

    cg in Celle qui manque (Asphodèle 2011)

     

     

     

     

     

  • Liza Wolters

    Liza Wolters.jpg

     

    PLUS ENVIE

     

    Avant j’écrivais comme on dégueule, ça jaillissait, débordait, dégorgeait de partout, maintenant je retiens, je ravale, je n’en veux plus. Écrire c’était crier à l’intérieur. Trop de noir, trop de poisse, trop de poids, trop de larmes, des strates de mélasses et des poissons suffoquant. Avant j’écrivais. Non, ça m’écrivait, me traversait, me transperçait, je n’avais pas de digues, je n’en voulais pas. Aujourd’hui non plus je n’en veux pas mais je ne veux plus écrire. Le noir me fatigue, le malheur aussi, la névrose, la déprime, la rage, les armes dont je ne voulais pas, que j’ai retournées contre moi-même, à me forer jusqu’à l’os, à traquer sans répit le pourquoi. C’est vrai ça, pourquoi ? Aujourd’hui je n’écris plus, la source est retournée dans les limbes et moi je cherche le neuf. Une place que je n’aurais pas eu à voler, une place pour laquelle je n’aurai pas à me raboter ou au contraire à me rajouter des parures, des enflures. Écrire m’ennuie, j’ai déjà tout dit et ça ne change rien. Plus envie de dire, envie de rire, de vivre. D’accomplir des gestes qui servent à quelque chose. C’est idiot. C’est dire à quel point je ne me sens toujours pas légitime.

     

    in (c)Ourse bipolaire