Rodrigo Enrique Luff
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Quand tu dors
(mais tu ne le sais pas)
tu deviens
le quartier général
des papillons
in Mes plus beaux poèmes d’amour
Toutes les quêtes ont-elles des passages obligés ?
N’y aurait-il que des chemins déjà tous tracés ?
cg in Un vanity de vanités (Asphodèle 2013)
– Tu comprends, à choisir un code je n’en vois qu’un : l’amour. Je me fiche que cela paraisse désuet, ou décrété impossible par une tonne de crétins. Il y a une perfection quelque part, je la cherche. Je ne vis pas à contre-courant, j’essaie d’aller dans mon courant.
in La femme en vol
Perfectionniste d’accord, mais cependant je n’attends pas la perfection. Je la cherche parfois dans une exigence qui n’est pas un but mais un chemin. Il faut viser haut pour atteindre le centre. Viser simplement, le reste n’est pas de notre ressort.
cg in Journal 2008
sept ans de visites
ont achevé Lascaux
effacé 15000 ans d’Histoire
mais on a reconstitué
une grotte postiche
pour se souvenir du passé
après ça dépêchons-nous
de reproduire la planète
en photocopie-minute
car elle n’a pas de double
in Quotidiennes pour oublier
La dentelle des jours nous pousse à faire escale
dans les ports aux romances inachevées,
à chercher dans la multitude des petits riens
ces choses de peu qui manquent le plus.
in L’éponge des mots
Je longe le long sillon qui conduit aux morts muets.
Je songe à la neige, aux chevaux de feu,
à l’hiver des paroles.
Je vois des bois brûlés, des vaisseaux échoués,
des mouettes prises par le gel.
Je longe le fleuve de sang et de larmes
qui traverse les inquiétantes ruines.
Je sens l’odeur des prédateurs, l’urine
de la hyène, la matière fécale des jeunes bébés.
J’écris à partir d’un noyau de nuit.
J’écris à partir d’une tranchée noyée de boue.
J’écris corde au cou.
La trappe déjà tremble sous mes pieds.
Je longe le marbre froid qui donne le frisson
et chante une très étrange et vieille chanson,
qui dit qu’aujourd’hui et pour toujours
le ver est dans le fruit.