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  • Les chiens du Seigneur – Histoire d’une chasse aux sorcières, de Roger Bevand –

     Cherche-Midi, janvier 2015

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    368 pages, 16,80 €.

      

     

    Roger Bevand nous place ici dans la peau de Jehan Gremper, un jeune clerc du diocèse de Constance, qui va accompagner et soutenir le prêtre inquisiteur Henry Institoris, dans la guerre aussi enragée qu’exaltée, que ce dernier a déclaré aux hérétiques maléficiers. Si le récit lui-même du jeune notaire est une fiction, Henry Institoris, « ce dominicain était bien un authentique chasseur de sorcières, qui sévissait à la fin du XVe s. aux confins du Saint Empire romain germanique. Et c’est pour avoir été le principal rédacteur du Marteau des Sorcières qu’il est surtout resté dans l’Histoire. » Jehan Gremper a lui aussi existé, mais on ne sait pratiquement rien de lui si ce n’est que « son nom et sa fonction sont explicitement mentionné dans la Bulle apostolique du pape Innocent VIII datée du 5 décembre 1484 », la Summis desiderantes affectibus (« Désireux d'ardeur suprême »), une [Bulle de sérieuse mise en garde contre la sorcellerie, donnant tous pouvoirs aux inquisiteurs Henry Institoris (de son vrai nom Heinrich Kramer) et Jacob Sprenger, pour l’éradiquer, texte qu’on pourra retrouver en intégralité en fin d’ouvrage. Ainsi, il faut lire ce livre comme un document historique, tous les faits, les évènements, étant eux aussi, hélas, authentiques, plutôt que comme un roman, qui dans ce cas manquerait de style, rythme et contrastes. On songe à La sorcière de l’historien Jules Michelet, publié en 1862, œuvre littéraire avant tout, bien plus romancé donc, qui avait été accusé en son temps de faire l’apologie du satanisme.

      

    Ici, le journal imaginaire de Jehan Gremper, qui démarre le 20 octobre de l’année 1984 à Ratisbonne, jusqu’à l’épilogue en 1530, est le prétexte pour découvrir ou approfondir la connaissance de cette époque de peurs et de superstitions, où on a vu surgir ces prêtres fanatiques, surnommés les chiens du Seigneur. Le Malleus Maleficarum (Le marteau des 71.jpgsorcières), ce manuel très complet à la fois théorique et pratique, destiné à démasquer, notamment avec l’appui de la torture, puis à punir les coupables de sorcellerie, bien qu’interdit en 1490 sur décision pontificale, « a déjà été réédité quatorze fois à Spire, Nuremberg, Bâle, Cologne, Lyon et Paris ! C’est sur la base de ce grand livre (dixit Jehan Gremper) que de vastes opérations d’éradication de la sorcellerie ont déjà pu avoir lieu un peu partout dans le saint Empire et jusqu’en Italie : cent quarante sorciers brûlés à Brescia en 1510, trois cent à Côme quatre ans plus tard… » Quand on sait qu’ « à Bournel (Lot-et-Garonne), une femme accusée de sorcellerie fut brûlée par des paysans en 1826 tandis qu’une autre sorcière était jetée dans un four à Camalès, dans le canton de Vic-en-Bigorre (Haute-Pyrénées) » en 1856, on en comprend les dégâts. D’ailleurs, si au départ hommes et femmes étaient sans distinction accusés de sorcellerie, très vite la chasse s’est tournée de façon très nette vers les femmes. « Pour d’évidentes raisons (dixit Jacob Sprenger, illustre doyen de la faculté de théologie de Cologne, co-auteur du marteau des sorcières), les femmes sont nettement plus enclines que les hommes à la sorcellerie. On sait depuis toujours que les filles d’Ève – celle par qui la faute originelle est arrivée – sont par nature plus concupiscentes que les hommes, plus curieuses et plus perverses aussi. Fragiles, crédules et faciles à séduire, elles mentent et manipulent facilement et sont de ce fait aisément manipulées par le diable. » In vulva infernum ! Par ailleurs « Chez l’homme abondent davantage et naturellement le discernement et la raison… La femme a besoin du mâle non seulement pour engendrer comme chez les autres animaux, mais même pour se gouverner ; car le mâle est plus parfait par sa raison et plus fort en vertu. »

      

    Des choses donc à se remettre en mémoire, à l’heure où l’obscurantiste c’est forcément l’autre, car si nous ne brûlons plus les hérétiques, il est d’autres travers concernant la peur et la haine de l’autre dans lesquels, sûrs de nos droits et de détenir le monopole de la raison et des vertus, nous pouvons retomber très facilement.

     

    Cathy Garcia

     

     

     

    Roger Bevand.jpg  Roger Bevand né à Farges (Ain) en 1949, a suivi des études supérieures de psychologie à Lyon. Après deux ans en coopération au Sénégal dans l'enseignement, il a passé l'essentiel de sa carrière dans les métiers de la gestion des ressources humaines en entreprise, en France et à l'étranger. Il a aussi été très engagé dans le milieu associatif (animateur de centre de vacances, entraîneur de club de football en banlieue...). Il vit à Villeurbanne, près de Lyon. Auteur de Miserere nobis (Actes Sud, 2010).

     

    Note parue sur : http://www.lacauselitteraire.fr/

     

     

    Pour en savoir plus sur le marteau des sorcières :

    http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2015/04/28/le-malleus-maleficarum-marteau-des-sorcieres-5611930.html

     

     

     

     

     

     

     

  • Bing Wright

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    Dans le Simurgh, devant le palais vide, les oiseaux comprennent qu’ils sont eux-mêmes chacun le propre roi de tous et chacun.

     

    Dieu se reflète et son reflet est fragmenté. Chacun de ses fragments a donné naissance à une création, une séparation, une division et la multiplication infinie des possibles. Tout se résume à la souffrance. Dieu est amnésique, Dieu égaré dans ses milliards de reflets ne se souvient plus de lui-même mais une étincelle en chacun de nous se souvient de ses origines. Celles antérieures à la séparation, à la temporalité, à la mort car nous y sommes, c’est maintenant que nous vivons notre mort.

     

    Nous mourrons depuis le premier jour de notre conception, c’est inscrit dans nos cellules.

     

    cg in Journal 1999

     

     

  • CLAFOUTIS AU CHOU RAVE

     

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    Chou rave, oignon, œufs, yaourt de brebis, comté, graines de tournesol, gomasio, poudre de coriandre, muscade, huile de tournesol pour huiler le plat.

     

    Battre gentiment les œufs avec le yaourt. Ajouter au mélange le chou rave râpé et l'oignon émincé, puis le comté râpé ou en fines lamelles, les graines de tournesol, du gomasio, de la poudre de coriandre, raper un peu de muscade, bien mélanger et verser dans un plat à four huilé. Cuire 20 à 25 mn jusqu'à ce que le dessus soit doré.

     

     

  • Salade de chou chinois, pamplemousse et saumon fumé

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    Chou chinois, saumon fumé (élevage "bio" écosse, des restes de découpe en vrac, moins cher), oignon, pamplemousse rose, huile d'olive, tamari coriandre-wasabi, graines de tournesol, ciboulette & rau ram (coriandre vietnamienne) de la terrasse, poivre.

    Emincer l'oignon dans un saladier, rajouter les quartiers de pamplemousse et son jus, puis les morceaux de saumon, puis le chou découpé en lanières très fines. Arroser d'huile d'olive et d'un tout petit peu de tamari coriandre-wasabi. Bien mélanger. Ajouter les graines de tournesol, la ciboulette et le rau-ram hachés, un tour de moulin à poivre. Mélanger délicatement et y'a plus qu'à déguster.

     

     

     

     

     

  • Yang Wan Li (1127-1206)

     

     

    dans les gorges la rivière est limpide, dans les gorges la pluie est cinglante
     au milieu de la nuit "siao siao" le son froid commence
     sur une bassine en cristal sautillent dix mille perles
     le son clair de chaque goutte pénètre jusqu'à l'os
     sortant du rêve, je gratte ma tête et me lève pour écouter
     j'écoute, j'écoute, jusqu'à l'aube
     toute ma vie j'ai écouté la pluie et maintenant ma tête est blanche
     pourtant je n'avais pas encore compris le son de la pluie,
         la nuit, sur la rivière printanière

     

    in le son de la pluie