Qin Feng
Je crache en vain et m’estourbis de fumée, je vomis le venin qui n’en finit plus de me blesser et je rêve d’un amour revenant, relevé des décombres, un amour flambant neuf pour chasser les ombres.
cg in Calepins voyageurs et après ?
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Je crache en vain et m’estourbis de fumée, je vomis le venin qui n’en finit plus de me blesser et je rêve d’un amour revenant, relevé des décombres, un amour flambant neuf pour chasser les ombres.
cg in Calepins voyageurs et après ?
Le diable sort au chant du corbeau
La première nuit à tire-d’aile, nous avons pris notre envol.
Tout juste sortis de l’enfer, nous avons niché
dans l’arbre à lunes
parce que l’arbre de vie
était chargé de citrons
et que l’arbre de mort
avait blanchi sous les cocons laiteux des anges.
Nous avons secoué l’arbre et les lunes
sont tombées à côté des crânes de mastodonte
éraflés et abrasés par le sable.
Le chant du corbeau
"Je suis venu de bien loin
Pour porter la mauvaise nouvelle.
J'ai surmonté la montagne,
J'ai traversé le nuage bas,
J'ai contemplé mon ventre dans l'étang.
J'ai volé sans repos
Cent milles sans repos
Pour trouver ta fenêtre
Pour trouver ton oreille
Pour t'apporter la triste nouvelle
Qui arrache la joie de ton sommeil,
Qui pourrit ton pain et ton vin,
Qui s'installe chaque soir en ton cœur."
Ainsi chante-t-il abject, dansant
Au-delà de la vitre, sur la neige.
Il se tait, regarde malignement,
De son bec, signe le sol d'une croix
Et tient ouvertes ses ailes noires.
Écrite au milieu des années 90, retravaillée depuis de temps en temps, Rouge vif est ma première tentative d'écriture de nouvelle, lue ici par moi-même, soit une première tentative de lecture aussi de texte long. J'ai emprunté le tableau à l'artiste peintre Nathalie Deshairs, il s'intitule La robe de Circé.
Ô cœur de l’homme, ô toi, misérable martyr,
Que dévore l’amour et que ronge la haine,
Toi qui veux être libre et qui baises ta chaîne !
in Fiat Nox
Le ciel me prend je prends le ciel
La terre tourne
Je tourne autour
Déjà son sang ne tâche plus mes yeux
Ton rire m’a tirée de ma robe de pierre
Tu m’as rendue maîtresse de mon ombre et de tes clefs
Forge ta langue au feu de mon nouvel été
in Les noces de Barbe Bleue et de Mélusine
Que m’as-tu fait terre du Quercy ?
Des racines me poussent, je me noie dans ton ciel.
Les oiseaux me parlent et je capte la langue nomade des nuages
Sans même plus avoir le désir de les suivre.
Que m’as-tu fait ? Agenouillée dans ton hiver,
Je guette avide tes premières érections printanières, tes orchis clitoris.
Qu’as-tu fait terre pour que je me sente si ancienne
Entre la rose chienne et les sortilèges du chèvrefeuille ?
J’arpente tes courbes et tu me découvre les secrets de ton causse.
Me rendras-tu fertile et profonde comme l’échancrure de tes combes et vallées ?
Te joues-tu de moi pour que je me sente reine avec des bois sur la tête ?
M’enverras-tu tes chasseurs ? La bête se cache
Et je deviens ta bête, ô terre du Quercy.
cg in Calepins voyageurs et après ?
J’entends rire les arbres et pleurer aussi.
Et tout leur travail d’arbre.
cg in Calepins voyageurs et après ?